MAZURIÉ Laurent, Jean

Par Annie Pennetier

Né le 25 novembre 1916 à Saint-Servais (Finistère), exécuté le 24 août 1944 à Chevilly-Larue (Seine, Val-de-Marne) ; ecclésiastique ; victime civile.

Laurent Mazurié était le fils de Léon Mazurié (1873-1929) et de Françoise Razil, couple d’agriculteurs parents d’une famille nombreuse. Il fit ses études au postulat de Langonnet (Morbihan), son noviciat à Orly (Seine, Val-de-Marne) où il fit profession en septembre 1937, à Mortain, aujourd’hui Mortain-Bocage (Manche), puis reçut la prêtrise en septembre 1943.
Il avait été mobilisé le 17 septembre 1939 à Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines) puis démobilisé le 26 août 1940 à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) , période pendant laquelle il a noté les étapes de cette déroute.
Le 23 août 1944, la libération de Chevilly-Larue (Seine, Val-de-Marne) s’opérait par les troupes françaises débouchant de Rungis (Seine, Val-de-Marne) et se dirigeant sur Paris. Laurent Mazurié vêtu de sa soutane avait quitté le séminaire à vélo vers 17h pour assurer un Salut du Saint-Sacrement chez les Soeurs de Saint-Joseph de Cluny à Thiais (Seine, Val-de-Marne).
Au carrefour de Thiais, le père Mazurié fut pris à partie par les Allemands installés avec leurs batteries au carrefour de l’avenue des Sorbiers et de la route de Fontainebleau (RN 7), et abattu d’une balle à la tête, le soir du 24 au 25 août. Le cadavre fut découvert couché sur le dos, étendu sur l’herbe près de l’arrêt de l’autobus. Le crâne était fracassé par les balles tirées dans la figure. A côté de lui gisait le jeune Jacques Hellouin. La bicyclette avait disparu.
Le 25 août, vers les 8 heures, le cadavre avait été signalé à des Frères secouristes du Séminaire qui, sur la demande de la mairie ramassaient les morts et les blessés.
« On ignore les circonstances précises du drame. Une enquête menée sur place n’a pas élucidé les points obscurs. Selon une première version, le Père serait intervenu auprès des allemands en faveur du jeune homme, Jacques Hellouin, que ceux-ci malmenaient et finirent par tuer. C’est ce qui détermina son assassinat par la soldatesque en état d’ivresse. D’après d’autres témoins, le Père a dû être retenu comme prisonnier pendant la nuit, peut-être obligé de travailler, puis mis à mort sur la route et laissé là jusqu’à la fin de la bataille, c’est-à-dire à la fuite des occupants devant les tanks américains venant de la Belle Épine ».

Les obsèques du P. Mazurié, furent célébrées le 26 août, alors que les troupes de la Résistance, accompagnées d’une foule, revenaient du cimetière communal où ils avaient enterré les morts tombés la veille. Au cimetière de la communauté, une salve d’honneur de mousquetons salua la dépouille du Père Mazurié.

Il obtint la mention « Mort pour la France ».
Son nom est gravé sur le monument aux Morts de Saint-Servais et sur celui de Chevilly-Larue où une stèle commémorative a été érigée en l’honneur des deux jeunes victimes. -

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246694, notice MAZURIÉ Laurent, Jean par Annie Pennetier, version mise en ligne le 29 mars 2022, dernière modification le 29 mars 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : Arch. mun. Chevilly-Larue, Marc Ellenberger. — AVCC, Caen, AC 21P 376904 (nc) . — Marc Ellenberger, co-auteur Il était une fois Chevilly-Larue ,1997 imprimerie Maury, et Mémoires en images, Chevilly-Larue", 2003, Éditions Alan Sutton. — Mémoire des hommes. — [http://liberation-de-paris.gilles-primout.fr/la-liberation-de-chevilly-larue]. — MémorialGenweb (photo).— Geneanet, Lionel Mazurié.

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