DELPIERRE Charles

Par Michel Thébault

Né le 21 mars 1896 à Lozinghem (Pas-de-Calais), mort en action le 2 septembre 1944 à Auchel (Pas-de-Calais) ; mécanicien aux Mines de Marles ; résistant Voix du Nord.

Charles Delpierre était le fils d’Albert Delpierre, âgé de 33 ans, houilleur, et de Marie Devaux, âgée de 27 ans. Il fut mobilisé à 19 ans en avril 1915 dans le 43ème Régiment d’Infanterie. Muté en juillet 1917 au 9ème Régiment d’Infanterie Coloniale, il fut envoyé au Tonkin (Indochine française, aujourd’hui Vietnam). Début août 1918 il fut affecté avec deux compagnies de son régiment au Bataillon Colonial Sibérien, bataillon français engagé dans l’intervention alliée en Sibérie pendant la guerre civile russe, qui débarqua à Vladivostok le 9 août 1918 pour lutter contre le régime bolchevik et qui se déplaça ensuite vers l’ouest en suivant le chemin de fer du Transsibérien. Charles Delpierre fut évacué dès le 30 août pour raison de santé et conduit à l’hôpital de la concession française de Tientsin (aujourd’hui Tianjin, Chine), ville portuaire au sud-est de Pékin où l’armée française tenait une garnison. Après sa guérison il fut d’ailleurs affecté aux compagnies du 16ème Régiment d’Infanterie Coloniale en garnison dans cette ville. En mai- juin 1919, il fut ramené en France et démobilisé le 31 août 1919 après avoir reçu la Médaille coloniale avec agrafe Tonkin. Il se maria à Auchel (Pas-de-Calais) le 3 décembre 1919 avec Julie, Hortense Delpierre (née le 29 mai 1898 à Auchel) fille de mineur. Le couple eut un enfant, Charline née à Auchel en 1922. Au recensement de 1936 la famille résidait à Calonne-Ricouart (Pas-de-Calais) rue de Longwy et Charles Delpierre était mécanicien, employé à la Compagnie des mines de Marles qui exploitait le charbon dans les communes de Marles-les-Mines, Auchel et Calonne-Ricouart.
Il s’engagea dans la Résistance au sein du Mouvement Voix du Nord. Ses services sont homologués à partir du 25 août 1944.
Le 1er septembre 1944, alors que les troupes allemandes accéléraient leur retraite, les différents mouvements de résistance de la région se mirent d’accord pour lancer un mot d’ordre de soulèvement général. Aussitôt, la Résistance répondant à l’ordre d’insurrection du commandement régional FFI, s’attaqua aux différents objectifs désignés et aux convois allemands qui repartaient vers la Belgique. Les groupes de résistants locaux fournirent à l’armée britannique du général Montgomery une aide précieuse, intervenant en véritables auxiliaires, guidant les troupes alliées et aidant à éliminer les poches de résistance allemande. Le 2 septembre 1944 les combats dans le secteur de Cauchy-à-la-Tour et d’Auchel firent de nombreuses victimes parmi les FFI, cinq fusillés à Cauchy et plus de dix tués au combat à Auchel. Charles Delpierre fut tué dans ces combats de la Libération. Il était âgé de 48 ans.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué FFI.
Il reçut à titre posthume la Médaille militaire par décret du 4 janvier 1950 et la Médaille de la Résistance par décret du 23 juillet 1965.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Calonne-Ricouart.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246732, notice DELPIERRE Charles par Michel Thébault, version mise en ligne le 27 mars 2022, dernière modification le 27 mars 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 116252 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 172030 (nc) ; GR 19 P 62/4, p. 88. — Arch. Dép. Pas-de-Calais (état civil, registre matricule, recensements). — Site internet Résistance Pas-de-Calais. — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb.

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