MAHOUDEAU Suzanne

Par Daniel Grason

Née le 12 avril 1900 à Paris (XVIe arr.), morte le 1er avril 1945 à Ravensbrück (Pologne) ; mécanicienne ; communiste ; résistante ; déportée.

Fille de Marie Rosine Ruffier, vingt-trois ans, plumassière, elle fut légitimée par le mariage de sa mère avec Lucien Eugène Mahoudeau, garçon de restaurant, le frère de Suzanne, Maurice Lucien a été aussi légitimé. Le mariage se déroula en mairie du XIe arrondissement de Paris, quatre témoins signèrent l’acte de mariage, deux couturières et deux marchands de vins.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Suzanne Mahoudeau vivait avec sa sœur Marguerite au 38 rue Amelot à Paris (IIe arr.). Le 15 juin 1941 des inspecteurs de la Brigade spéciale d’intervention du commissariat d’Asnières se présentèrent à leur domicile. Toutes deux avaient hébergé Corentin Celton recherché par la police en raison de sa participation à la résistance.
Les policiers perquisitionnèrent, ils saisissaient : deux feuilles de papier relatives aux emprisonnés politiques trouvés dans le sac de Suzanne Mahoudeau, une machine à écrire de type Royal, des tracts édités par le Parti communiste s’adressant aux employés des services publics, dix-neuf brochures de date récente éditées par le Parti communiste ; plusieurs feuilles vierges de recensement d’effectifs communistes des services publics ; plusieurs cartes qui étaient adressées aux autorités demandant la libération des détenus politiques ; un plan d’organisation du service de santé pendant la période de prise du pouvoir par le parti communiste ; trois plans numérotés schéma 1, 2 et 3 pour la prise du pouvoir du service public d’électricité, nationalisation de l’énergie électrique. Sur l’un des plans était écrit à la main « Premières mesures à prendre » ; Une lettre sans signature adressée à mon cher [collègue] dans laquelle on annonce des directives aux cadres ; Un rapport d’activité des services publics au point de vue communiste ; Une circulaire adressée aux secrétaires des syndicats de l’éclairage ; Des rapports sur la situation dans les camps de détenus politiques ; Une note concernant l’activité clandestine de six militants travaillant à la Société des transports en commun de la Région parisienne (STCRP) ; Divers documents concernant l’activité communiste ; Un sac contenant un certain nombre de tickets à 5 t « Pour notre Défense » ; Un flacon de vernis correcteur pour corriger les stencils, ainsi qu’une somme de trois mille francs qui selon les policiers paraissait provenir du parti communiste. Les saisies furent mises sous scellés au nombre de dix-sept.
Emprisonnées, le 7 mars 1942 les deux sœurs comparurent devant la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris, elles furent condamnées chacune à huit ans de travaux forcés. Toutes deux étaient dans le convoi de 552 femmes à destination de Ravensbrück en Pologne. Parmi les déportées de ce convoi, il y avait notamment : Georgette Cadras, Andrée Dutilleul, Marcelle Galli, Suzanne Cagé, Georgette Gosnat, Odette Janvier, Cécile Josselovitz, Henriette Kermann, Henriette Ledroit, Adèle Ribon, Louise Cécile de Mazancourt, Georgette Sillis, Renée Sterckx, Raymonde Van Branden
Suzanne Mahoudeau mourut à Ravensbrück le 1er avril 1945 à quelques jours de son quarante-cinquième anniversaire. Elle a été homologuée au titre de la Résistance intérieure française (RIF).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246766, notice MAHOUDEAU Suzanne par Daniel Grason, version mise en ligne le 28 mars 2022, dernière modification le 28 mars 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. CB 81.25 main courante du commissariat d’Asnières (Seine, Hauts-de-Seine), BA 2056. –SHD, Vincennes, Bureau Résistance GR 16 P 384380. – Le Matin du 8 mars 1942. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil numérisé acte de naissance V 4 E 8570 acte N° 1179. – Acte de mariage, Paris XIe arr. acte N° 887.

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