MERCIER Michel, Élie, Jean-Marie

Par Robert Kosmann

Né le 25 septembre 1943 à Lille (Nord) ; chauffagiste, auxiliaire PTT (1964-1965) puis facteur et agent de tri (1966-1999) ; syndicaliste CFTC (1964), CFDT (1965-1988) puis SUD-PTT (1989-2022) ; militant du PSU en 1970, d’Alternative rouge et verte (AREV), des Alternatifs, puis du mouvement Ensemble jusqu’en 2022 ; conseiller municipal de Lesquin (Nord).

Cliché transmis par Michel Mercier.

Les deux parents de Michel Mercier, Jean Mercier et Gabrielle née Godreau, étaient employés des PTT. Son père fut un militant chrétien, adhérent à la CFTC-PTT, actif pour le droit au logement (mouvement des « castors »), résistant pendant la guerre dans le mouvement « Libération Nord », puis membre du MRP après guerre et élu conseiller municipal dans la ville de Faches-Thumesnil (Nord) en 1947. Michel Mercier suivit l’école primaire de Notre-Dame à Faches-Thumesnil puis l’institution Saint-Michel à Lille en 1955. Il fréquenta ensuite le collège Franklin Diderot à Lille pour deux ans en 1956 et 1957 où il obtint le Certificat d’études primaires en 1957.

Sur le plan professionnel, après le collège il devint auxiliaire télégraphiste aux PTT (mars 1958 à août 1959), fut embauché dans l’industrie entre octobre 1959 et novembre 1961, puis il effectua un stage de Formation professionnelle des adultes (FPA) en chauffage central à Roubaix en 1962. Au bout de six mois de formation, il obtint un CFPA d’aide monteur en chauffage central. Il fut embauché en juin 1962 par l’entreprise de pompes Sulzer de Lille. Il fut licencié à Noël 1962 pour avoir quitté le chantier en raison d’intempéries interdisant tout travail.

Michel Mercier effectua son service militaire (mars 1963 à juin 1964) avec une préparation parachutiste en 1962, il fut affecté au 1er RPIMA de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), fit quatre mois à Bougie en Algérie, devint caporal puis fut muté à Verdun (Meuse) où il termina sergent.

En sortant de l’armée, il se fit embaucher aux PTT comme auxiliaire au centre de tri postal de Lille-Gare en juin 1964, muté à la poste de Pantin (Seine-Saint-Denis) distribution télégraphique en 1965 suite au concours réussi de facteur. Il fut nommé en 1966 à Lille-Gare, délocalisé à Lezennes (Nord) en octobre 1979 jusqu’à sa retraite prise en 1999. Il fut promu au grade de contrôleur en 1992.

Sur le plan syndical, Michel Mercier adhéra dès 1964 à la CFTC peu avant sa transformation en CFDT. Michel Mercier y milita jusqu’en 1988, d’abord secrétaire de section du centre de tri régional, puis membre du bureau du syndicat du Nord (1967-1988). Il participa activement à la grève dans les PTT en octobre à décembre 1974 (six semaines). Il fut également membre du syndicat régional du Nord et militant actif de l’interprofessionnel à l’union locale de Lille pendant vingt ans. En 1988, à la suite d’une grève au centre de Lille-Lezennes, la CFDT qui était en plein « recentrage » refusa de soutenir les grévistes et leur mode d’action. Le bureau départemental vota la dissolution de la section et le retrait des accréditations des militants au niveau local et interprofessionnel. S’ensuivit ce que certains militants perçurent comme une « chasse aux moutons noirs », initiée par Edmond Maire au congrès confédéral de Strasbourg en novembre 1988.

Les militants locaux décidèrent de rejoindre le nouveau syndicat SUD-PTT fondé avec l’aide d’Annick Coupé et participèrent à sa création au début 1989. En mars, la section SUD réunit 35% des voix localement quand la CFDT descendit à 6%. Fin 1989, un conflit démarra contre les conditions de travail au centre de tri de Lezennes. Ce fut le début de « l’affaire des sept postiers de Lille-Lezennes », les militants, dont Michel Mercier, furent accusés de séquestration du directeur départemental, et menacés de révocation. Suspendus de fonction, cinq d’entre eux, dont Michel Mercier, entamèrent une grève de la faim de dix jours à la veille d’un conseil de discipline central tenu début février 1990 à Paris. Grâce au soutien de nombreuses organisations syndicales et démocratiques comme la LDH et de nombreuses personnalités (Jacques Gaillot, Gilles Perrault, Madeleine Rebérioux, etc.), Michel Mercier fut réintégré dans son ancien poste de travail en janvier 1992. Il fut à l’origine de la création du Comité interprofessionnel Solidaires Nord Pas-de-Calais et membre de son bureau, de janvier 2000 jusqu’en 2013.

Sur le plan politique, Michel Mercier adhéra au PSU en 1970, à la section de Lille, et au sein de la fédération du Nord. Il suivit l’évolution organisationnelle du parti à travers l’Alternative rouge et verte (AREV) de 1989 à 1998 puis le parti Les Alternatifs qui lui succéda avant de fusionner dans l’organisation Ensemble, en 2015, dont il faisait toujours partie en 2022. Michel Mercier se présenta aux élections cantonales et législatives à Lille à sept reprises entre 1982 et 2002, d’abord au titre du PSU puis de l’AREV et des Alternatifs (législatives : 1986, 1,32% des voix ; 1993 1,08%, 1997 0,88%, 2002 0,5% - cantonales : 1982 4,35% ; 1985 1,3% ; 1992 2,1%). Il se présenta également aux élections municipales à Lesquin en 1977, en 1983 et en 1989 sur des listes d’union de la gauche. Il fut élu pour un mandat de conseiller municipal entre 1989 et 1995.

Michel Mercier participa à la marche de soutien aux travailleurs de Lip à Besançon (Doubs) en septembre 1973 et au rassemblement sur le Larzac en août 2003. Sur le plan associatif, il fut membre de l’Action catholique ouvrière (ACO) de 1968 à 1989 à Lesquin et à Lille. Il avait été adhérent à l’Association médicale franco-palestinienne (AMFP). Il avait dû être exfiltré en mars 2002 par la gendarmerie consulaire française de Jérusalem, lors d’une mission de cette association en territoire palestinien, à l’occasion du déclenchement de l’opération « Rempart » par l’armée d’occupation israélienne. Il était également adhérent à l’Association France Palestine (AFPS).

Sur le plan personnel, il s’était marié avec Michèle née Boyer, institutrice, en mars 1967, qui milita à l’Association populaire familiale (APF) ; ils eurent deux enfants Philippe en 1968 et Christine en 1970.

En 2022, Michel Mercier vivait à Lesquin, il était retraité, adhérent à SUD-PTT et militait toujours à l’Union syndicale interprofessionnelle Solidaires du Nord. Il était membre de l’Association culturelle et historique de Faches-Thumesnil (ACHFT) et avait participé à un collectif contre les ondes électro magnétiques affilié à Priartem entre fin 2011 et janvier 2020, à Lesquin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246867, notice MERCIER Michel, Élie, Jean-Marie par Robert Kosmann, version mise en ligne le 1er avril 2022, dernière modification le 7 septembre 2022.

Par Robert Kosmann

Cliché transmis par Michel Mercier.
Michel Mercier (2e en partant de la gauche), cliché transmis par Michel Mercier.
Cliché transmis par Michel Mercier.

SOURCES : Archives syndicales SUD-PTT. — Nombreuses références sur Internet sur l’épisode et la répression de 1990 contre les postiers de Lézennes. — Fédération SUD-PTT, L’acharnement, chronique de la répression des 7 postiers de Lille Lezennes, Syllepse, 1993. — Entretien et correspondance avec Michel Mercier, mars 2022.

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