INGELAERE Henri, Louis

Par Michel Thébault

Né le 5 juin 1897 à Bruay-en-Artois aujourd’hui Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais), abattu le 1er septembre 1944 à Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais) ; manœuvre aux Mines de Bruay ; victime civile.

Henri Ingelaëre était le fils de Louis, Henri Ingelaëre âgé de 25 ans ouvrier mineur et de Sophie, Marie Brinquez âgée de 22 ans ménagère. Lors de sa mobilisation pour la guerre en août 1916, à 19 ans, il exerçait la profession de houilleur. Mobilisé dans l’infanterie, il fut deux fois cité à l’ordre du régiment, la première fois le 30 juin 1918 : « soldat très brave et très courageux, au cours d’une attaque n’a cessé de donner le plus bel exemple du devoir. A ouvert un feu nourri sur l’assaillant et a contribué pour une large part à le repousser en lui faisant subir des pertes sérieuses ». Il fut à nouveau cité le 31 août 1918 : « soldat brave et courageux, a fait preuve en maintes circonstances de courage et de sang-froid. A été grièvement blessé le 22 juillet 1918 à son poste de combat ». Il reçut la Croix de guerre et fut réformé pour présence d’un éclat d’obus dans la région thoracique et démobilisé le 24 novembre 1918. Il fut encore décoré de la Médaille militaire en juin 1928.
Il se maria à Bruay-en-Artois le 24 décembre 1920 avec Paule Fournier (née à Bruay le 27 juin 1903), une jeune servante de 17 ans dont les deux parents étaient décédés. Au recensement de 1936, le couple résidait 50 rue Dolfus et avait deux enfants, Eugénie née en 1921 et René né en 1924. Henri Ingelaëre était alors manœuvre, employé à la Compagnie des Mines de Bruay.
 
Dans la matinée du 1er septembre 1944, l’hôtel de ville de Bruay-en-Artois fut occupée par les résistants, cinq soldats allemands fait prisonniers y furent également amenés. Mais dans la soirée, une unité allemande pénétra dans Bruay et investit l’hôtel de ville pour libérer les prisonniers abattant de nombreux résistants présents (16 victimes y furent alors dénombrées). Dans toute la ville se produisit également toute une série d’exécutions et de massacres de résistants exécutés sommairement, et de civils abattus dans la rue ou dans leurs maisons. Ce fut le cas d’Henri Ingelaëre comme en témoigne la plaque commémorative auparavant apposée 35 Promenade Kennedy : « Souvenez vous, dans cette maison les fascistes allemands assassinèrent le 1er Septembre 1944 Ingelaëre Henri et Tosato Prostocino ». Il était âgé de 47 ans.
 
Il obtint la mention « mort pour la France » et son nom figure sur la plaque commémorative 1939 – 1945 à l’intérieur de la mairie de Bruay-en-Artois avec les noms des victimes des journées de la Libération. Il figure également dans le cimetière n° 3 de Bruay sur un mur du souvenir où ont été placées les plaques commémoratives récupérées sur les habitations où elles risquaient de disparaître.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article246868, notice INGELAERE Henri, Louis par Michel Thébault, version mise en ligne le 2 avril 2022, dernière modification le 12 avril 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD, AVCC, Caen Cote AC 21 P 356987 (nc) — Arch. Dép. Pas-de-Calais (état civil, registre matricule, recensement). — Site internet Mémoires de pierre, Bruay mur du souvenir. — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb.

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