SGRAZZUTTI Adolphe

Son père était Andreas Sgrazzutti et sa mère Maria Wolter. Venu de Volmerange à la frontière luxembourgeoise, Adolphe Sgrazzutti travaillait à la mine d’Hayange dès les années trente, et résidait à Fontoy. Il fut un militant du Front populaire et adhéra à la CGT en 1936. Il devint délégué à la sécurité de 1936 à 1939 et membre de la commission exécutive du syndicat des mineurs de Moselle, regroupant les mineurs de charbon et de fer du département. Fait prisonnier le 9 juin 1940 dans l’Oise, il fut interné au Stalag VI A situé à Hemer en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, puis libéré comme lorrain le 13 octobre 1940 à l’Oflag de Offenbourg dans le Bade-Wurtemberg. A son retour il ne fut pas repris à la mine en raison de son passé militant. Refusant d’adhérer à la Deutsche Volksgemeinschaft (communauté du peuple allemand créée en septembre 1940), il fut expulsé de Moselle dans le Lot. Réfractaire au STO, il prit contact avec un maquis FTPF en avril 1944 et intégra ses rangs le 6 juin. C’est alors qu’il adhéra au Parti communiste. Après diverses actions armées, il participa à l’attaque de la poche de la Rochelle, avec le grade d’adjudant-chef que lui avait remis le colonel Georges à Toulouse. Il était titulaire de la croix de guerre avec étoile d’argent.
Démobilisé en juin 1945, il retourna en Moselle et reprit son travail de mineur. Il fut élu délégué mineur de la CGT dès 1949, mandat qu’il conserva à la mine d’Hayange du groupement n°5 aux élections du 18 avril 1952, du 24 mai 1955 et du 5 novembre 1959 avec toujours entre 70% et 80% des voix. Dès la création de la Sécurité sociale minière en 1947 il fut élu administrateur de la caisse de secours d’Hayange et réélu aux élections du 5 juillet 1951 et à celles du 27 octobre 1955. Il siégea également à l’Union régionale des caisses. Il fut élu secrétaire de la Fédération régionale des mineurs de fer et de sel de Lorraine lors de son second congrès d’Audun-le-Tiche les 11 et 12 octobre 1952, réélu au troisième congrès d’Auboué (Meurthe-et-Moselle) des 23 et 24 octobre 1954. Confronté à la maladie, il fut réélu à la Commission administrative lors du quatrième congrès les 2 et 3 mars 1957 à Algrange, mais ne se représenta pas au secrétariat. Le 31 octobre 1931 il avait épousé Louise Pingel, elle aussi membre du PCF et dont les parents étaient allemands. Lors de ses obsèques à Fontoy le 8 novembre 1960, plusieurs hommages lui furent rendus, dont celui de Jean Stella pour la Fédération régionale des mineurs de fer et de sel de Lorraine qui souligna les grandes qualités humaines du militant « de cette génération de 1936 qui permit enfin aux mineurs de s’organiser et de se défendre. ».