MAIGA Attaher

Par Marianne Saddier

Né en 1924 à Baria (actuel Mali), décédé en 1985. Diplômé de l’École William-Ponty. Comptable des Trésoreries. Député US-RDA, ministre des Finances puis du Commerce du régime socialiste.

Attaher Maïga naît en 1924 à Baria (région de Gao), dans la famille de la chefferie songhay du village. Il étudie à l’école de Bourem, puis probablement à l’École primaire supérieure Terrasson de Fougères de Bamako, où il obtient son diplôme d’études primaires supérieures en 1940. Il entre à l’École William-Ponty, dans la section administration, d’où il sort diplômé en 1943.

Attaher Maïga effectue l’essentiel de sa carrière politique et professionnelle dans la ville de Ségou, où il est affecté comme comptable des Trésoreries à la Paierie en 1944. C’est à Ségou qu’il débute ses activités associatives comme président de l’Association sportive, mais aussi ses activités syndicales en tant que trésorier d’un syndicat. Il se fait arrêter lors d’une grève des travailleurs en 1953, et se voit infliger un blâme pour manquement grave à la discipline, sur décision du Gouverneur du Soudan français. Membre de l’Union soudanaise – Rassemblement démocratique africain (US-RDA), il devient conseiller territorial de Ségou en 1957. Député de Ségou à l’indépendance et président de la Commission Finances de l’Assemblée nationale, il est également membre du gouvernement pendant toute la période du régime de Modibo Keïta (1960-1968), d’abord en tant que ministre des Finances (il met en place la réforme du Franc malien en 1962) puis en tant que ministre du Commerce en 1966. Il appartient à la tendance la plus radicale de l’US-RDA. Si son origine nordiste n’intéresse guère le parti, puisqu’il n’a pas d’implantation politique dans la Boucle du Niger, Attaher Maïga est connu pour avoir été un pilier des ressortissants du Nord à Bamako, et plus particulièrement pour avoir, grâce à sa position au gouvernement, permis à de nombreux ressortissants d’être embauchés dans les institutions en plein essor du Mali indépendant.

Après le coup d’État en 1968, alors qu’un certain nombre de cadres de l’US-RDA sont jetés en prison par les militaires, Attaher Maïga n’est d’abord pas arrêté par la junte, malgré son rôle dans la politique économique du régime. Mais il se constitue prisonnier et demande à rejoindre ses camarades : il est alors emprisonné à Nioro, puis à Kidal, et reste en détention pendant sept ans. Libéré en 1975, il fait partie des proches de Modibo Keïta qui se rendent à son enterrement en 1977 et sont de nouveau arrêtés : il est enfermé pendant six mois au camp parachutiste de Djicoroni à Bamako. À sa libération, il rentre dans son village pour prendre sa retraite, et s’implique dans l’élevage, l’agriculture et la scolarisation des filles. Il décède en 1985 dans un accident d’avion.

Marié avec une institutrice métisse, Jeannette Haïdara, il est le père d’onze enfants. Sa deuxième fille, interprète de conférence, a été Première dame du Mali en tant qu’épouse du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247000, notice MAIGA Attaher par Marianne Saddier, version mise en ligne le 5 avril 2022, dernière modification le 5 avril 2022.

Par Marianne Saddier

Bibliographie :
Pierre Campmas, L’Union soudanaise  : section soudanaise du Rassemblement démocratique africain 1946-1968, Thèse d’histoire de 3ème cycle, Toulouse Le Mirail, 1978.

Sources :
Entretien avec Cheikh Moulaye Haïdara (douanier recruté à l’époque où Attaher Maïga est ministre des Finances), le 16 février 2016.
Notice biographique rédigée par l’Association des ressortissants du village de Baria (non datée).
Journal officiel du Soudan français du 15 avril 1944.
Journal officiel du Soudan français du 1er novembre 1953.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable