ROUCH Auguste, François. alias Ricard

Par Didier Alvarez

Né le 21 juillet 1915 à Béziers (Hérault), mort le 17 novembre 1943 à Natzweiler (Alsace annexée, Bas-Rhin ) ; cuviste ; militant communiste ; résistant ; déporté au Struthof.

Auguste Rouch était le fils de Marius Rouch, chauffeur, et Marguerite Niège sans profession à sa naissance. Il habitait 54 Boulevard de Belleville à Paris (XXe arr.) ou 69 rue de Montorgueil, Paris (XIe arr.). Il était marié et père de trois enfants. Il travaillait comme cuviste et choisit le pseudonyme de Ricard.
Il adhéra au Parti Communiste en 1938. En mai 1942, il rencontra André Lemercier dit Robert et il s’occupa alors de transporter des tracts aux trois responsables de secteur, et ceci jusqu’à juin 1942. En septembre de cette même année “Robert” lui proposa de rentrer dans les FTP. Il rencontra alors ”Dupré”, Victor Rousseau, qui l’affecta aux GSR, le Groupe Spécial de Récupération.
En novembre 1942 il était sous les ordres de “Laroux” , Michelle Paul , chef des GSR. Avec Michelle Paul, mais aussi Victor Rousseau, Fedro Comotto, Roger Leroy, Paul Espiasse-Cabau et Raymond Legros, il participa à plusieurs attentats, à l’affaire du pavillon d’Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine), le cambriolage de la mairie de Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne) le 19 décembre 1942 pour récupérer des tickets d’alimentation, là où “Lozivit” fut blessé, et à l’action à l’hôpital intercommunal de Créteil pour aller libérer “Lozivit”. Il participa le 28 décembre au cambriolage de la mairie d’Écouen (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), à nouveau pour des tickets d’alimentation. Il devint responsable des GSE , Groupe spécial d’exécution, groupes chargés d’exécuter les traîtres, les collaborateurs ou des policiers. Le 3 janvier 1943, il abattit d’une seule balle dans la poitrine, une concierge collaboratrice membre du PPF .
Il fut arrêté le 11 janvier 1943 à la sortie du métro Belleville, non loin de chez lui, lors d’un contrôle de police. Lors de la perquisition de son appartement , les policiers de la BS2 y découvrirent des cartouches, des feuilles d’approvisionnement volés dans les mairies, des noms de personnalités allemandes à abattre et un petit papier qui n’était autre qu’une quittance de loyer d’une remise, située au 69 rue Fessard, Paris (XVIIII e). En fait cette remise servait de planque à une voiture, une Citroën traction avant, dont le coffre contenait des armes et dont se servaient les résistants . Les policiers de la BS2 se planquèrent le lendemain 12 janvier, à cette adresse et y arrêtèrent Fedro Comotto et André Lemercier qui venaient récupérer cette voiture pour attaquer une colonne allemande.
Auguste Rouch ne fut mis à la disposition des Allemands que le 28 janvier 1943 car, suite aux interrogatoires des policiers de la BS2, il fut hospitalisé à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, après certainement des actes de torture. A sa sortie, il fut interné avec ses camarades à Fresnes (Seine, Val-de-Marne).
Le 11 juillet 1943, il partit de la gare de l’Est dans le convoi I.115, qui l’emmena vers le camp de concentration du Struthof à Natzweiller (IIIe Reich, Bas-Rhin annexé). Il avait le matricule 4495. Il était accompagné de plusieurs camarades dont Fedro Comotto, Roger Leroy, André Lemercier, Roger Linet, Jacques Magrisso, Paul Espiasse-Cabau , Victor Rousseau, et d’autres. Ils étaient 56 déportés résistants “NN" (Nacht und Nebel) dont 23 FTP.

Auguste Rouch mourut d’un oedeme le 17 novembre 1943, suite aux très dures conditions de vie des prisonniers du camp.
Il fut homologué RIF (Résistance Intérieure Française ) n°13 171, au sein du Front national pour la liberté et l’indépendance de la France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247001, notice ROUCH Auguste, François. alias Ricard par Didier Alvarez, version mise en ligne le 5 avril 2022, dernière modification le 27 juin 2022.

Par Didier Alvarez

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 5211936.— Mémoire des hommes. — Arolsen. — FMD.

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