ESTÈVE Armand, François

Par André Balent

Né le 12 juin 1908 à Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales), mort le 23 mars 1992 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; pharmacien à Perpignan (Pyrénées-Orientales), résistant (FTPF), président départemental de la FNDIRP, compagnon de route du PCF

Armand Estève naquit à Prats-de-Mollo où son père, instituteur, était alors en poste. En effet, François, Armand Estève (ou « Esteve ») – dont le patronyme était initialement orthographié « Estebe » jusqu’à sa modification à la suite d’un jugement du 10 août 1922 –, originaire de Bages (Pyrénées-Orientales dans la plaine du Roussillon, où il était né le 25 avril 1881, s’était marié le 3 janvier 1907 à Prats-de-Mollo avec Françoise, Marie, Thérèse Solane, (Prats-de-Mollo, 26 octobre 1886-Perpignan, 12 juin 1972).

Armand Estève se maria à Nîmes (Gard) le 23 septembre 1937.
Résistant, Armand Estève figurait à l’organigramme de l’état major des FTPF des Pyrénées-Orientales (hiver et printemps 1944). Il mit son stock de médicaments à la disposition de cette organisation. Il appartenait au « service sanitaire » des FTPF placé sous l’autorité du docteur Henri Durrieu de Madron*.

Le 22 mai 1944, il fut arrêté par la police française à la demande des autorités allemandes en même temps qu’Henri Durrieu de Madron. Transféré à Montpellier (Hérault), il fut interrogé puis assigné à résidence dans un hôpital. Il réussit à s’évader et fut de retour à Perpignan le 16 août 1944, trois jours avant la Libération de la ville.
Après la Libération, il sauva la mise d’un confrère, Paul Devy pharmacien à Perpignan et membre actif de la Milice. Compromis dans l’affaire de Tautavel (Voir Delpont Pierre*), Devy avait tiré des informations de l’abbé Niort, curé du village, et avait ainsi permis l’arrestation de seize résistants de ce village des Corbières. Le curé de Tautavel, chargé par Devy devant la cour martiale de Perpignan, fut condamné à mort le 15 septembre 1944 et exécuté. La cour de justice réunie le 20 octobre 1944 à Perpignan pour un supplément d’information condamna Devy à dix ans de travaux forcés seulement ; il fut libéré en 1948 : Armand Estève, un camarade de promotion, était intervenu en sa faveur à son procès.

Armand Estève dressa, avec deux autres résistants, Henri Durrieu de Madron et René Horte*, instituteur, la liste des déportés et des victimes de la déportation des Pyrénées-Orientales.

En 1968 puis encore en 1982, il était le président départemental (Pyrénées-Orientales) de la FNRDIP et membre de la direction nationale de cette association et le resta jusqu’à sa mort. Il était aussi, en 1992, vice-président de l’Office départemental des Anciens combattants. Il était officier de la légion d’honneur. Ses obsèques religieuses eurent lieu en l’église Saint-Joseph de Perpignan le 26 mars 1992.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24701, notice ESTÈVE Armand, François par André Balent, version mise en ligne le 24 février 2009, dernière modification le 25 janvier 2017.

Par André Balent

SOURCES : Arch. com. Perpignan, Prats-de-Mollo, Bages, Nîmes, état civil. — Gual, Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la résistance catalane, II b, De la résistance à la Libération, Prades, Terra Nostra, 1998, p. 1041. — Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, I, Chronologie des années noires, Prades, Terra Nostra, 1994, p. 278, p. 336. — Georges Sentis, Les archives des FTP catalans (hiver-printemps 44), Lille, Marxisme/Régions, 1984, p. 6, p. 62. — Le Républicain, Perpignan, 16 septembre 1944, 21 octobre 1944. — L’Indépendant (Perpignan), 15 février 1965, 18 mars 1982, 26 mars 1992.

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