ESTIOT Robert, Jules, Désiré

Par Jacques Girault

Né le 3 mars 1918 à Paris (Xe arr.), mort le 14 janvier 2015 à Lons-le-Saunier (Jura) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI ; militant communiste du Jura.

Robert Estiot
Robert Estiot

Fils d’un viticulteur, radical-socialiste, et d’une receveuse des postes, Robert Estiot fréquenta l’école primaire supérieure de Moucharde (1930-1934) et entra à l’École normale d’instituteurs de Lons-le-Saunier en 1934. Titulaire du brevet supérieur, il devint instituteur au cours complémentaire des Cordeliers à Lons-le-Saunier en octobre 1937 et adhéra au Syndicat national des instituteurs en 1938. Il militait jusqu’à son service militaire dans le mouvement des Jeunesses socialistes SFIO.

Après son service militaire en 1939-1940, effectué comme élève officier de réserve à Saint-Maixent puis comme sous-lieutenant dans l’Infanterie à Besançon (Doubs), il fut mobilisé comme lieutenant, et fait prisonnier le 5 juin 1940, envoyé en captivité à l’oflag XB (Nienburg-sur-Weser) puis à l’oflag XC (Lubeck).

En avril 1942, pendant sa captivité, Robert Estiot remit son adhésion au Parti communiste à Georges Gosnat. Il participa aux actions des communistes déportés contre le pétainisme (sabotage de fêtes en l’honneur de Pétain, luttes contre le mouvement Discipline française), au Groupe d’études sociologiques d’obédience communiste et étudia l’anglais, l’allemand, l’économie politique. Il s’évada les 22 septembre 1941 , fut repris à Aix-la-Chapelle et sanctionné de 17 jours de prison. Il s’évada ànouveau, le 23 avril 1943, avec Gosnat. Repris, il fut sanctionné en août 1944 (50 jours de cellule et surveillance spéciale). Avec Gosnat et Claude Cahen à Lubeck, il participa à la rédaction du journal communiste Commentaires. Membre de la commission qui étudiait les questions agricoles, il prononça des conférences d’inspiration marxisme. Le camp fut libéré par les troupes britanniques en mai 1945.

De retour en France, Estiot dirigea l’hebdomadaire de la fédération communiste du Jura La Vérité, puis devint secrétaire du comité départemental du Front national jusqu’à sa dissolution, le 3 septembre 1945. Il reprit en octobre 1945 un poste d’instituteur et fut nommé à Clairvaux-les-Lacs. Il enseigna par la suite dans divers postes (cours complémentaires Saint-Désiré à Lons-le-Saunier en 1946-1947, Champagnole en 1947-1956, Moirans-en-Montagne en 1956-1966), avant d’être nommé au collège Rouget de Lisle à Lons-le-Saunier où il prit sa retraite en 1973.

Désigné pour le bureau de la fédération communiste en 1945, Robert Estiot y resta jusqu’en 1951 comme responsable aux intellectuels. La fédération le proposa pour figurer sur la liste communiste pour les élections législatives du 10 novembre 1946, désignation non ratifiée par la direction du PCF. Il fut élu conseiller municipal de Lons-le-Saunier en octobre 1947.

Athée, il se maria à l’église à Saint-Claude (Jura) en décembre 1947 avec une institutrice, sympathisante communiste, fille d’un pipier. Ils eurent trois enfants qu’ils ne firent pas baptiser.

Robert Estiot, trésorier puis secrétaire de la section communiste de Champagnole de 1948 à 1956, puis de celle de Moirans (1956), devint conseiller municipal le 15 mars 1959 et fut candidat au conseil général dans le canton en 1961. Il redevint membre du comité fédéral en 1959 mais ne fut pas réélu par la conférence fédérale suivante.

Il entra à la commission exécutive puis au bureau de la section départementale du SNI. Il fut élu à la fin des années 1950 à la commission administrative paritaire départementale. À Moirans, il présidait l’association des parents d’élèves et la chorale. À Lons-le-Saunier, membre de la Fédération des œuvres laïques, il militait dans le Sou des écoles.

En désaccord avec l’abandon de la dictature du prolétariat, Estiot quitta le PCF et se rapprocha des milieux pro-chinois dans les années 1960, sans adhérer aux mouvements « maoïstes ». Membre des Amitiés franco-chinoises, il se rendit à deux reprises (1974 et 1976) en Chine et prononça des conférences sur la Chine.

Robert Estiot, responsable d’associations humanitaires relevant de l’économie sociale, était le fondateur, en 2003, et continuait en 2008, à être le principal correspondant d’une association se réclamant de la gauche à Lons-le-Saunier « Union pour la paix et l’indépendance ». Il rédigeait sur un site internet www.painde.com des points de vue sur diverses questions humanitaires, politiques et sociales.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24704, notice ESTIOT Robert, Jules, Désiré par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 février 2009, dernière modification le 5 août 2021.

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SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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