MALATERRE-SELLIER Germaine [née SELLIER Germaine Renée Suzanne]

Par Anne Mathieu

Née le 21 mai 1889 à Paris (IXe arr.), morte le 29 mai 1967 à Paris (VIIIe arr.) ; infirmière pendant la Première Guerre mondiale ; catholique progressiste, militante à la Jeune-République puis au MRP ; militante pour le suffrage des femmes, militante pacifiste ; secrétaire générale de l’Union Française pour le Suffrage des Femmes (UFSF), vice-présidente de la Ligue des Droits de l’enfant, membre de la LDH, membre du Comité Central de la LICA ; déléguée à la SDN.

La Jeune-République, 29 septembre 1945.

Germaine Sellier était la fille de Ernest Édouard Sellier et de Cécile Pauline Beaudet.
Elle fut infirmière major pendant la Première Guerre mondiale, et dirigea l’hôpital du collège de Soissons (Aisne), où elle fut blessée. Elle reçut la Croix de guerre (deux citations) en 1915 et le Prix Audiffred en 1916. Elle fut nommée chevalier de la Légion d’honneur le 10 octobre 1921, distinction qui lui fut remise par son mari Henri Malaterre, ingénieur, chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre, qu’elle avait épousé le 6 juin 1917, dans le VIe arrondissement de Paris. L’acte de mariage indique que Germaine Sellier était alors sans profession.

L’itinéraire militant de Germaine Malaterre-Sellier s’inscrit très tôt dans les pas de Marc Sangnier, de ses organisations et journaux. Dans les années 1920, elle était en effet membre du conseil national de la Ligue de la Jeune-République, présidée par ce dernier. Elle y occupa le poste de vice-présidente (autres vice-présidents : Maurice Lacroix, Georges Lanfry, Élie Vignal) dans les années 1930 (La Jeune-République, 27 novembre 1931). Son époux était également membre de la Ligue de la Jeune-République et fit partie du bureau de son comité de la Seine.

Dans l’édition du 9 mai 1920 du journal de Marc Sangnier, La Démocratie, elle appela à la formation d’un « cercle féminin où [seraient étudiées] les questions sociales qui intéressent plus particulièrement les femmes. Ce cercle, bien entendu, serait ouvert aux seules Ligueuses ; il serait non-confessionnel, et toutes les questions seraient envisagées conformément au programme de la Jeune-République ». Elle collaborait aussi de temps à autres au journal La jeune République, dirigé par le même Marc Sangnier. Elle y publiait des articles sur ces deux sujets de prédilection : la paix ; la femme. Sur le premier sujet, elle était totalement en prise avec la ligne politique de Marc Sangnier et de la Jeune-République, lesquels étaient, comme l’indique Vincent Duclert, « en faveur d’une nouvelle politique internationale fondée sur la réconciliation franco-allemande, l’organisation de grands congrès pour la paix (Bierville, 1926) et la multiplication des "conférences démocratiques" ». Sur le second point, citons par exemple, dans La jeune République, le 7 novembre 1920, un article intitulé « La femme chrétienne et la réconciliation nationale » ; le 24 avril 1921, « Le féminisme et le foyer ».

Ce sujet de la femme, elle l’abordait également dans d’autres périodiques, tel Les Cahiers des droits de l’Homme, organe de la LDH dont elle était membre. Dans le numéro du 10 septembre 1924, elle publia un article « Le suffrage des femmes », qui fut remarqué. Elle dispensait d’ailleurs à travers la France de nombreuses conférences sur ce sujet.

Vice-présidente de l’Union Française pour le Suffrage des Femmes (UFSF) créée en 1909, il semble qu’elle en soit devenue vers cette année 1924 la secrétaire générale lorsque Cécile Brunschvicg, ancienne secrétaire générale, prit le poste de présidente à la mort de Marguerite de Witt-Schlumberger.

Le 16 mars 1924, les trois femmes avaient adressé une lettre aux sénateurs, qui fut publiée dans L’Œuvre, destinée à « attirer [leur] attention sur ce fait que les femmes espagnoles viennent d’obtenir par décret officiel la reconnaissance de leurs droits électoraux ». Elles ajoutaient : « Vous n’ignorez pas que la presque totalité des États civilisés ont déjà accompli le même geste. Longtemps, on nous a objecté que seuls les pays anglo-saxons reconnaissaient la légitimité des droits politiques des femmes, mais, maintenant que le gouvernement italien a déposé un projet de loi en faveur du suffrage municipal féminin et que les Belges et les Espagnoles votent, c’est un argument qui ne porte plus. »

Cet engagement pour le suffrage des femmes la conduisit à œuvrer dans de multiples lieux. Donnons quelques exemples. Au début des années 1930, elle fut vice-présidente de la Commission internationale des femmes catholiques pour la nationalité de la femme mariée. Du 5 au 8 mars 1934 à Alger, elle présida le Congrès des groupes algériens de l’UFSF (L’Echo d’Alger, 2 mars 1934). En 1935, elle fit partie de la commission féministe de la LDH destinée à réfléchir sur le suffrage des femmes, dont Cécile Brunschvicg était également partie prenante.

Il est probable qu’elle soit devenue vice-présidente de la Ligue des Droits de l’enfant — présidée par Hélène Gosset — en 1936, mandat dont elle se saisissait pour faire avancer ses diverses opinions. Début juillet, elle prit la parole lors d’une réunion d’organisations féministes discutant de leur participation au cortège du Rassemblement populaire du 14 juillet. Elle « expos[a] combien la question des droits civiques de la femme est pressante à l’heure actuelle, faisant remarquer le paradoxe qui place trois capacités féminines parmi les membres d’un gouvernement n’ayant pas encore accordé le droit de vote aux femmes ». Cet article était l’occasion d’informer de la présence d’urnes sur les places de la Bastille et de la Nation le 14 juillet, pour effectuer une « consultation populaire généralisée […] destinée à faire savoir aux pouvoirs publics la volonté de toutes les Françaises » (L’Œuvre, 8 juillet 1936).

Solidaire de ses camarades, et notamment de Cécile Brunschvicg avec laquelle elle militait activement depuis des années, elle co-écrivit en avril 1937 une lettre au directeur de L’Echo de Paris, pour protester contre un article d’Henri de Kerillis, paru le 22 avril et intitulé « La ministresse Brunschvicg se moque des féministes… ».

Elle travailla aussi, dans une ambiance « Front pop », avec les communistes, et participa à la Quinzaine d’amitié internationale organisée par le Comité mondial des femmes du 30 juin au 13 juillet 1937. Elle y intervint le 7 juillet, en compagnie de Jeanne Mullier, sur « La femme indigène » (l’Humanité, 2 juillet 1937).

Ses responsabilités à l’UFSF et aussi à la SDN, sur lesquelles nous reviendrons plus loin, lui permirent de voyager et lui offrirent des tribunes dans divers lieux. En novembre 1937, elle prononça une conférence à Québec sur le vote des femmes et le rôle de celles-ci dans la paix, après avoir représenté la France au grand Congrès de Paix et d’Amitié international (International Good-Will Congress) à Boston (L’Aube, 7 décembre 1937). Les 13, 14 et 15 mai 1938 eut lieu à Marseille une Conférence internationale féminine à laquelle participèrent des déléguées de toutes les nations. Elle figurait parmi les membres du Comité d’honneur, aux côtés d’Irène Joliot-Curie, Marguerite de Saint-Prix, Jeanne-Émile Vandervelde, Isabelle Blume, Sonja Branting (L’Œuvre, 3 mai 1938).

La politique étrangère faisait partie de ses préoccupations régulières dès les années 1920. Le 12 janvier 1924, Romain Rolland publia un appel dans les Libres propos, « Pour les malheureux d’Allemagne », demandant aux Français de secourir par leurs dons le « peuple d’Allemagne [qui] meurt de faim ». Signé notamment par Ferdinand Buisson, Jean-Richard Bloch, Félicien Challaye, Paul Langevin dans une première liste, il fut rejoint dans une seconde par notamment Luc Durtain, Anatole France, Emile Kahn, Lucien Lévy-Bruhl, Germaine Malaterre-Sellier, Marc Sangnier. Le 30 juillet 1927, par l’intermédiaire d’une lettre adressée au Quotidien, elle s’associa à la campagne pour la libération de Sacco et Vanzetti.

Son engagement pacifiste et son appartenance à la Jeune-République l’amenèrent logiquement à se préoccuper de la question européenne. Elle était membre de l’Union douanière européenne (UDE), dont le comité français s’était constitué en janvier 1927. Au congrès européen de Bâle (1er-4 octobre 1932), elle présida une sous-commission, celle dédiée à la « Coopération des Européennes » (La Journée industrielle, 16 septembre 1932). Dans le deuxième numéro (juin 1933) de la « revue des constructeurs de l’Europe unie », Terre d’Europe, elle était mentionnée parmi « L’équipe européenne », avec par exemple César Chabrun, Francis Delaisi, Pierre Dominique, Georges Izard, Jean Luchaire, Victor Margueritte, ou Pierre Paraf.

Signalons, parmi ses multiples engagements, qu’elle fut élue au Comité central de la LICA lors de son congrès national de novembre 1933 (Le droit de vivre, 1er janvier 1934) et qu’elle figura, en novembre 1936, parmi les signataires du « Manifeste pour l’honneur », appelant à la « moralisation de la presse » suite au suicide de Roger Salengro.

La question du vote des femmes avait croisé assez rapidement son investissement pour la cause pacifiste. Selon Jean-Michel Guieu, l’UFSF créa « en son sein, en juillet 1920, une Section féminine pour la Société des Nations, en application des recommandations de l’Alliance internationale pour le suffrage des femmes ». Celle-ci « manifesta dès le départ son désir de collaborer avec les autres organisations similaires et s’affilia donc à la Fédération française des associations pour la Société des Nations. Puis parvenant bientôt à s’autofinancer et à s’affranchir administrativement de l’UFSF, elle prit le nom d’Union féminine pour la Société des Nations. La nouvelle association possédait toutefois des liens étroits avec l’AFSDN […] : Germaine Malaterre-Sellier, sa vice-présidente, appartenait au Conseil de l’Association française […] ».

À la fin des années 1920, elle devint vice-présidente du Comité d’action pour la SDN (CASDN) créé en 1923, les deux autres vice-présidents étant Émile Borel et René Cassin ; Henry de Jouvenel en était le président, Pierre Brossolette le secrétaire. Cette nouvelle responsabilité la conduisit à prendre la parole à diverses occasions, par exemple le 2 juillet 1930 au Trocadéro, lors d’une manifestation pour le désarmement organisée par le Comité d’action pour la SDN.

C’est en 1932 que cet engagement connut une dimension institutionnelle qui devait la faire entrer dans l’Histoire. Par décision du Conseil des ministres, elle fut nommée « conseiller technique » auprès de la XIIIe assemblée de la SDN (Paris-soir, 26 septembre 1932). Elle était ainsi la première femme à faire partie de la délégation française.

À ce titre-là, elle effectua de nombreux voyages. Elle visita l’Europe orientale (L’Aube, 23 novembre 1932). Lors du premier trimestre 1933, elle sillonna l’Égypte, la Syrie et la Palestine. Dans L’Aube du 4 avril, elle voulut s’attarder sur « l’impression produite hors d’Europe par les événements survenus en Allemagne à la suite des élections du 5 mars ». Dans L’Eveil des peuples du 4 juin (« Ce que j’ai vu en Palestine – Les colonies sionistes »), elle loua l’apport des juifs à la Palestine : « Mais aujourd’hui on reconnaît les endroits où les Juifs se sont établis, à ce fait que les marais ont disparu et que les orangers poussent. Là où ils sont, au lieu des villages sales et insalubres, on voit des agglomérations propres, des maisons blanches. Et, chose incroyable, la Palestine, jusqu’à ce jour, du moins, ne connaît pas la crise économique qui sévit dans tous les autres pays. » Le 29 mars 1937 dans L’Œuvre, Hélène Gosset, en tant que secrétaire générale de la Ligue des Droits de l’Enfant, fit état d’un voyage proche de Germaine Malaterre-Sellier « à travers l’Indochine et les contrées limitrophes, [pour y examiner] dans les centres urbains et ruraux, le sort de ces enfants qui ne méritent pas une destinée malencontreuse ». Elle la présentait comme déléguée française pour l’enfance à la SDN et « vice-présidente de notre Ligue ».

Déjà connue pour son engagement en faveur du vote des femmes, sa notoriété grandit du fait de ses attributions à la SDN et on ne manqua pas de la solliciter. Par exemple, lors du premier Congrès français de défense de la Paix à Paris, les 15-16 décembre 1934, organisé par les associations et groupements français pour la SDN, elle fut l’une des personnalités assistant Paul-Boncour à la présidence de la première séance. Le 25 mars 1936, elle présida à la Mutualité, en tant que représentante de l’Union féminine pour la paix et la SDN, un meeting pour la paix, avec Luce Langevin, et Maria Rabaté (L’Œuvre, 25 mars 1936). Lors du congrès du Rassemblement Universel pour la Paix (RUP) à Bruxelles en septembre 1936, elle comptait parmi les personnalités présentes à la table présidentielle lors de l’ouverture (L’Ère nouvelle, 6 septembre 1936). À Marseille du 13 au 15 mai 1938, elle présida la Conférence internationale des femmes pour la défense de la paix, de la liberté, de la démocratie, qui fut organisée par l’UFSF et le Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme. Les 10 et 11 décembre 1938, elle prit part aux Journées nationales du « Foyer de la paix » (fondé par Marc Sangnier en 1927), où elle intervint, aux côtés par exemple de Cécile Brunschvicg.

Germaine Malaterre-Sellier fit, aussi, montre de soutien à la République espagnole.
Le 21 décembre 1936 dans L’Œuvre, Hélène Gosset rendit compte de sa visite aux jeunes blessés dans un hôpital madrilène. Selon la journaliste, Germaine Malaterre-Sellier y était envoyée du Secours international aux femmes et enfants de la République espagnole (SIFERE) — dont elle était membre d’honneur.

En février 1937, José Bergamín lui adressa une lettre-ouverte dans Clarté, celle-ci lui ayant fait parvenir un ouvrage de Francisque Gay, Dans les flammes et dans le sang. Les crimes contre les églises et les prêtres en Espagne : « J’ai lu le livre de Francisque Gay que vous avez eu l’amabilité de me prêter. J’avoue que si je ne l’avais reçu de vos mains, et ne vous avais entendu m’en recommander la lecture et m’assurer de la bonne foi de l’auteur, je n’aurais pas dépassé les premières pages. Les flammes et le sang qu’évoque ou que voudrait évoquer cette brochure de Gay, sont si différents des flammes réelles et du sang authentique au milieu desquels nous, les Espagnols, vivons et souffrons en ce moment, que même leur pâle reflet n’y ressemble en rien. » Elle collabora d’ailleurs à une reprise à la revue Clarté, y livrant en juillet-août 1937 son témoignage après « un an de guerre en Espagne », en réponse à une demande de la revue adressée à de nombreux intellectuels. Elle y appelait, là encore, à la SDN.

On retrouve à plusieurs reprises son nom associé à des entreprises de soutien à la République espagnole. Le 14 avril 1938, elle figura dans la liste publiée par L’Œuvre, des « plus hautes personnalités européennes » ayant adressé au gouvernement espagnol des « messages de sympathie » pour le septième anniversaire de « l’avènement de la République espagnole ». Le 25 octobre 1938 fut publié dans ce quotidien et dans d’autres journaux, un appel « Pour que les femmes et les enfants d’Espagne n’endurent pas les souffrances de la famine ! » du Comité international de coordination pour l’aide à l’Espagne républicaine. Elle le signa, aux côtés d’Édouard Herriot, Marcel Cachin, Suzanne Lacore, Gabriel Cudenet, Camille Pelletan, André Morizet, Jean Zyromski, Paul Langevin ; Victor Basch ; les fonds étant à envoyer à Madeleine Braun. Lors de la conférence nationale restreinte du RUP en novembre 1938, fut adopté un manifeste « pour le retrait des combattants et du matériel étranger en Espagne », demandant aux « Français […] de réfléchir au drame qui se déroule en Espagne » et de le « considérer sous l’angle de la justice et de l’intérêt français ». Outre Germaine Malaterre-Sellier, citons, parmi les signataires, Léon Blum, Irène Joliot-Curie, Paul Langevin, Léon Jouhaux, Pierre Cot, Marcel Cachin, Francisque Gay ou Jacques Madaule (Le Populaire, 23 novembre 1938). Le 20 janvier 1939, La Défense publia un appel à la tenue d’une grande conférence pour l’aide à l’Espagne républicaine, les 28 et 29 janvier suivants. Parmi la longue liste de personnalités soutenant l’appel figuraient Georges Auric, Julien Benda, Clara Candiani, André Gide, Louis Martin-Chauffier, Germaine Malaterre-Sellier, Jules Romains, Pierre Scize, Hélène de la Souchère, Geneviève Tabouis.

Le 25 janvier 1939, lors d’un meeting à la Mutualité avec la députée socialiste Margarita Nelken, elle figura à la présidence d’honneur avec Irène Joliot-Curie, Cécile Brunschvicg, Bernadette Cattaneo, Marguerite de Saint Prix, Jeannette Vermeersch et Suzanne Collette-Kahn. La « présidence effective » était assurée par Renée de Monbrison, Suzanne Paul-Boncour, Madeleine Braun, Clara Candiani, Marguerite Cachin, Gabrielle Duchêne, Jeanne-Paul Langevin, Térèse Viollette et Andrée Viollis (l’Humanité, 25 janvier 1939).

En 1945, Germain Sellier-Malaterre collaborait de nouveau ponctuellement à La Jeune République. Le 13 octobre, elle y publia un « Appel aux femmes », où elle proclamait notamment : « Que les femmes votent donc toutes, en masse, sans défaillance, non pas pour les anciens partis, mais qu’elles votent pour ceux ou celles qui, apportant un esprit nouveau, aideront à créer le grand Parti travailliste qui, seul, permettra de réaliser sur le terrain politique la véritable Démocratie. Les femmes sont candidates, ou plutôt, quelques femmes sont candidates. Certaines le sont comme représentantes des partis politiques, mais d’autres, et c’est le cas des jeunes-Républicaines, veulent, en unissant sur leurs noms les forces de la Résistance aux forces démocratiques non encore enrégimentées, faire la grande trouée d’où sortira demain la IVe République ».

Elle fut d’ailleurs candidate aux élections du 21 octobre 1945, à Rouen, sur une liste de l’Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR). En août 1946, des militants de la Jeune-République, dont elle-même, quittèrent leur organisation politique pour le Mouvement républicain populaire (MRP) (Franc-Tireur, 16 août 1946 ; L’Avenir normand, 17 août 1946).

L’appel indiqué ci-dessus était d’ailleurs en phase avec le devenir de l’UFSF, que l’on retrouva actif après la Seconde Guerre mondiale grâce à Cécile Brunchvig. À sa mort en 1946, c’est Germaine Malaterre-Sellier qui la remplaça et, selon Bibia Pavard, Florence Rochefort et Michelle Zancarini-Fournel, « accompagn[a] le changement de nom de l’association qui dev[i]nt l’Union française des électrices en 1947 et se donn[a] comme objectif principal d’éduquer les femmes à la vie politique. Cependant l’association ne poursui[vi]t ses activités que jusqu’en 1956 ».

Outre cette responsabilité, Germaine Malaterre-Sellier fut présidente de l’Union féminine civique et sociale (UFCSQ), qui obtint en 1948 un statut consultatif à l’ONU et fut reconnue d’utilité publique.

Par décret du 9 décembre 1952, elle fut promue au grade d’officier de la Légion d’honneur. C’est l’Ambassadeur de France Francisque Gay — directeur de L’Aube dans les années 1930 et dont il a été question antérieurement — qui lui remit cette décoration.

Lors de son décès à Paris en 1967, elle était domiciliée à Aix-en-Provence.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247043, notice MALATERRE-SELLIER Germaine [née SELLIER Germaine Renée Suzanne] par Anne Mathieu, version mise en ligne le 15 juin 2022, dernière modification le 15 juin 2022.

Par Anne Mathieu

La Jeune-République, 29 septembre 1945.

ŒUVRE : Conférence sur le « vote des femmes », Vannes, 1925 ; Les problèmes de la famille et le féminisme, Nathan, 1930

SOURCES : Anne Mathieu, Nous n’oublierons pas les poings levés – Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la guerre d’Espagne, Syllepse, 2021. — Bibia Pavard, Florence Rochefort et Michelle Zancarini-Fournel, Ne nous libérez pas, on s’en charge. Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours, La Découverte, 2020, pp. 219-257. — Cécile Formaglio, « Un engagement commun pour la République : Cécile et Léon Brunschvicg, un couple d’intellectuels démocratiques », Les Études Sociales, vol. 170, n° 2, 2019, pp. 53-74. — Linda Guerry, « ‪La nationalité des femmes mariées sur la scène internationale (1918-1935)‪ », Clio. Femmes, Genre, Histoire, vol. 43, n° 1, 2016, pp. 73-93. — Michèle Riot-Sarcey, Histoire du féminisme, La Découverte, 2015, pp. 83-94. — Emmanuel Naquet, Pour l’Humanité. La Ligue des droits de l’homme de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940, Rennes, PUR, 2014, p. 257. — Olivier Prat, « "La Paix par la jeunesse". Marc Sangnier et la réconciliation franco-allemande, 1921-1939 », Histoire@Politique, vol. 10, no. 1, 2010, pp. 4-4. — Jean-Michel Guieu, Le rameau et le glaive. Les militants français pour la Société des Nations, Presses de Sciences Po, 2008, pp. 81-119. — Vincent Duclert, « La "deuxième gauche" », in Histoire des gauches en France (Jean-Jacques Becker et Gilles Candar, Dir.), La Découverte, 2004, p. 179. — Databnf. — Etat-civil. — Journaux et articles de presse cités dans la notice.‬‬‬‬‬‬

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