BLUMENTAL François, Henri

Par Emeric Tellier

Né le 29 mars 1940 à Paris (XVe arr.), mort dans la nuit du 2 au 3 octobre 2011 à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) ; ingénieur métallurgiste, directeur administratif et financier ; militant à la CGT ; adhérent au PCF.

François Blumental
François Blumental

Son père, Léon Blumental était ingénieur, sa mère, Yvonne Rousset était secrétaire de direction. Ni l’un, ni l’autre n’avait d’activité militante. Diplômé de l’École polytechnique de Lausanne (Suisse), François Blumental avait adhéré aux Jeunesses communistes en 1956. Il fut recruté comme ingénieur à l’usine Alsthom de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) en 1968. Très rapidement, il entra en contact avec d’autres ingénieurs syndiqués à la CGT, parmi lesquels Raymond Godard et Pierre-Louis Marger. Ensemble, ils contribuèrent à l’organisation des grèves de mai-juin 1968 dans l’entreprise, avant de mettre sur pied une section syndicale d’entreprise, rattachée au Syndicat national CGT des cadres et ingénieurs de la métallurgie (SNCIM).

L’année suivante, il fut de ceux qui participèrent à la refondation de l’Union générale CGT des ingénieurs, cadres et techniciens (UGICT-CGT). Il fit partie de la délégation qui négocia la première convention collective nationale des Ingénieurs et Cadres de la Métallurgie, en 1972.

Il fut membre de la commission nationale de l’Union fédérale CGT des ingénieurs, cadres et techniciens de la Métallurgie de 1973 à 1977.

Très actif dans son entreprise, en particulier au sein du comité d’entreprise, il fut recruté en 1975 comme directeur des activités sociales du comité central de l’entreprise PCUK, la branche dédiée aux industries chimiques du groupe Péchiney Ugine Kuhlmann. Il était alors adhérent à la Fédération CGT des industries chimiques. À cette époque, il participa au développement du tourisme social, rénovant voire bâtissant des villages de vacances, des colonies. Il participa notamment à la construction du village « La Gallarde » aux Issambres (Var), avec d’autres militants de la Fédération CGT des industries chimiques (Fernand Mouissa, Claude Badoil, Michel Lecourtois).

Ses qualités de gestionnaire et de négociateur expliquent qu’en 1982, François Blumental était pressenti pour prendre la direction du groupe nationalisé. Finalement, il fut appelé par la Confédération pour prendre la direction de la Société Civile d’Études et de Recherches (SCER), la structure créée en mai 1974 pour piloter la construction du complexe intersyndical de la porte de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Il prit la relève de Robert Muller, qui assurait l’intérim après le décès accidentel de Jean-Jacques Marenco. Il fut l’un des acteurs qui permirent la bonne gestion et le fonctionnement de ce projet, inauguré en juin 1982, en dépit des difficultés techniques et financières. Il poursuivit cette tâche ensuite, en tant que directeur général de la SCER, fonction à laquelle s’ajouta plus tard celle de directeur financier de la Confédération. Coopté à ce poste par Louis Viannet, en 1992, il insista sur les mesures à mettre en place afin d’équilibrer les comptes de la CGT : « densification » des locaux du complexe de Montreuil, vente d’une partie des biens immobiliers de la confédération et remise à plat des rapports financiers avec les organisations confédérées. Il travailla en ce sens sous la responsabilité de Lydia Brovelli, administratrice confédérale, et en collaboration avec Jean-Claude Gay, directeur administratif de la CGT.

En 2004, François Blumental avait pris sa retraite.

Membre du Parti communiste français (PCF), il militait également au sein du Mouvement de la paix. En 1986, il avait été élu au poste d’éditeur de la version française de la revue Le Monde scientifique, publiée par la Fédération mondiale des travailleurs scientifiques (FMTS), dont il fut par la suite le trésorier.

En 2009 et 2010, il représentait la CGT à la Commission nationale pour l’élimination des mines antipersonnel.

Un hommage lui a été rendu après son décès le 1er décembre 2011 au complexe intersyndical de Montreuil. La salle polyvalente, près du patio, du complexe intersyndical de Montreuil porte depuis son nom.

Il était père de deux enfants. Son épouse, Nicole, fut professeure de philosophie et militante au SNES.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247060, notice BLUMENTAL François, Henri par Emeric Tellier, version mise en ligne le 7 avril 2022, dernière modification le 5 novembre 2022.

Par Emeric Tellier

François Blumental
François Blumental

SOURCES : Arch. IHS CGT, fonds de l’Administration confédérale, 158 CFD 29. — Compte-rendu du XIe congrès de l’UFICT Métallurgie, 2013. — Cahiers d’histoire de la métallurgie, décembre 2011. — On continue, Union fédérale CGT des retraités des industries chimiques, décembre 2011. — Options, octobre 2011. — Témoignage d’Henri Tronchon. — Entretien avec un de ses deux fils et son épouse mené par Annie Steinberg (février 2022). — Notes de Nicolas Simonpoli.

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