LEMERCIER André, Maurice, dit “Robert”

Par Didier Alvarez

Né le 15 avril 1921 à Paris (VIe arr), mort le 1er mars 1945 à Hambourg-Neuengamme (Allemagne) ; mécanicien ; militant communiste de Paris ; résistant ; déporté NN.

André Lemercier était le fils de Fernand Georges Lemercier, décorateur et de Jeanne Cailliet, couturière, domiciliés 18 rue des Boulangers Paris (Vie arr.). Titulaire du certificat d’études primaires (CEP), il travaillait en tant que mécanicien voiture.
Il habita 176 avenue de Verdun à Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine), puis à partir de décembre 1942 , devenu communiste clandestin, pseudonyme Robert, chez son camarade Paul Michelle dit Laroux, dans un pavillon au 13 avenue Montdésir à Draveil (Seine-et-Oise, Essonne).
Dans le courant du mois de juillet 1942, il fut mis en liaison avec un certain ”Lacour” qui lui demanda de transporter des tracts et des brochures. Il participa à des distributions de tracts à la sortie des usines, dans l’ouest de Paris.
Fin octobre 1942, il fut mis en contact avec Victor Rousseau dit “Dupré”, qui lui indiqua qu’il faisait partie maintenant des GSR, le Groupe spécial de récupération. Il fut alors mis en contact avec Jean Debrais dit Roger.
Il était appointé 2500 Francs par mois par le parti communiste clandestin.
Avec Jean Debrais, il déroba une voiture “traction avant Citroën” avec laquelle il effectua plusieurs actions dont celle de la Chapelle-Benoit , non loin de Flers (Orne) où il subtilisa plusieurs kilogrammes de dynamite avec Jean Debrais , Fedro Comotto et trois autres camarades. Les caisses d’explosifs furent entreposées dans un garage d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Une voiture identique “empruntée” qu’il conduisait, fut planquée à Vitry-sur-Seine dans un garage de la rue Barbès.
Le 30 novembre ils récupérèrent de précieux tickets d’alimentation à la mairie de Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne). Fedro Comotto, “Grombert” et “Lozivit”, (les “2 bretons “) participèrent à l’action. C’est Paul Michelle qui les avait renseignés. Avec Fedro Comotto et “Lozivit” il récupéra plus de 150 litres d’essence, dans la cave d’une entreprise rue Dareau à Paris (XIVe arr). Puis André Lemerciier, Fedro Comotto, "Grombert”, Lucas “Laroux” et Paul Michelle dérobèrent 40 000 Francs à un payeur des usines Renault à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine) puis opérèrent le 19 décembre la mairie de Maisons-Alfort ( Seine, Val de Marne), toujours avec les même camarades plus Auguste Rouch . Il resta à attendre dans la voiture mais cette opération tourna mal puisque “Lozivit” fut blessé par un gendarme.
Le 27 décembre au matin, ils apprirent que “Lozivit” devait être transférer dans l’hôpital de la Salpêtrière, Paris (XIIIe arr), et ils décident d’en profiter pour le faire évader. Ils intervinrent dans la soirée avec un plan qui consistait à chloroformer les policiers de garde, supposés endormis, mais ce n’était pas le cas ; ils abandonnèrent le projet.
Le lendemain, ils récupérèrent à nouveau des tickets d’alimentation, Victor Rousseau s’occupant de la répartition.
Suite à l’arrestation de Auguste Rouch le 11 janvier 1943 lors d’un contrôle de police à la sortie du métro Belleville (Paris XXe arr) , André Lemercier fut arrêté le lendemain par les policiers de la BS2, avec Fedro Comotto , au garage du 69 rue Fessart ( Paris XIXe arr ) où il allait récupérer une voiture “Citroën traction avant”.
Après les interrogatoires, André Lemercier fut transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Le 11 juillet 1943, il partit de la gare de l’Est dans le convoi I.115, qui l’emmena vers le camp de concentration du Struthof -Natzweiler (Alsace annexée, Bas-Rhin). Il avait le matricule 4485 en tant que “NN”, (Natch und Nebel). Il était accompagné de plusieurs camarades dont Fedro Comotto, Roger Leroy, Roger Linet, Jacques Magrisso, Paul Espiasse-Cabau, Auguste Rouch, Victor Rousseau, et d’autres. Ils étaient 56 déportés résistants “NN" (Nacht und Nebel) dont 23 FTP.

Devant l’avancée des forces alliées, André Lemercier fut transféré vers le camp de Dachau (Bavière, Allemagne) le 28 septembre 1944, matricule 111890, puis le 28 octobre vers le camp de Neuengamme (Hambourg, Allemagne).
Il y mourut le 1er mars 1945 , suite à une pleurésie infectieuse. Il allait avoir 24 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247090, notice LEMERCIER André, Maurice, dit “Robert” par Didier Alvarez, version mise en ligne le 8 avril 2022, dernière modification le 27 juin 2022.

Par Didier Alvarez

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21P 475880 (nc). — Archives de la préfecture de Police de Paris. — Archives Arolsen , FMD. — SHD Vincennes, pas de dossier de résistant.—État civil de Paris, acte de naissance n°1351. — Notes Annie Pennetier.

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