LOUBIÈRE Marius, Yvon alias Yvon dans la résistance

Par Eric Panthou

Né le 2 mai 1909 à Taïx (Tarn), mort en action le 23 juillet 1944 à Gramat (Lot) ; entrepreneur de transports ; résistant au sein de l’Armée secrète (AS) homologué FFI.

Plaque commémorative Marius LOUBIERES à Gramat

Fils de François Loubière, 36 ans, ouvrier mineur paysan, et de Malbène Marie Amiel, son épouse, 31 ans, sans profession, Marius Yvon Loubière, plus connu sous le nom d’Yvon Loubière, épousa le 13 juin 1931 à Blaye-les-Mines (Tarn) Marthe Yvette Miquel, sans profession. Il se remaria avec une jeune lorraine de 18 ans, réfugiée, Madeleine Briard, après que sa première épouse, enceinte, se soit tuée accidentellement.
Après avoir été chauffeur d’un car acheté par ses parents et assurant la ligne Blaye-Albi, il prît la tête de cette petite entreprise, domicilié à Blaye. Puis, il devint livreur de marchandises, sillonnant toute la région. Selon le témoignage de l’ancien marie de Taïx, il aurait peut-être effectué des livraisons pour les Républicains espagnols au moment de la Guerre civile.
Il rejoignit l’Armée secrète au groupe Vény avec plusieurs camarades de Blaye-les-Mines le 6 juin 1944. Il séjourna une quinzaine de jours aux Planques, dans la vallée du Viaur puis à la Pégarie, près de Montirat. Les sabotages de ponts et voies ferrées sont les activités essentielles des maquisards. Ils attaquent également une banque à Albi. Yvon Loubière est le chauffeur de l’équipe.
Le 23 juillet 1944, il se porte volontaire pour conduire dans le Lot, le colonel Berger, pseudonyme d’André Malraux, ainsi que Georges Hiller alias Max, capitaine de l’armée britannique, membre du SOE, le commandant Henri Collignon et Emilio Lopez, garde du corps.
Le véhicule, portant un drapeau gaulliste, tomba face à un barrage allemand en entrant dans Gramat, au lieu-dit Lacayrousse à 17 heures. Yvon Loubière fut tué sur le coup. George Hiller et André Malraux furent blessés. Malraux fut capturé tandis que George Hiller, atteint au bas-ventre, parvient à se traîner, puis à passer une nuit dans la forêt pour ne pas exposer la vie de civils par sa présence.
Le corps d’Yvon Loubière fut reconnu par Madame Loubière en septembre. Le 12 septembre, son corps fut exposé à la mairie de Blaye et une foule considérable assista à ses obsèques le lendemain. Après avoir été enterré à Gramat au moment de son décès il fut inhumé au cimetière de Taix, aux côtés de sa première épouse.
Sa veuve reçut plus tard une lettre d’André Malraux lui racontant les circonstances du décès de son mari, l’assurant qu’il n’avait pas souffert.

Marius Loubière été reconnu « Mort pour la « France » et homologué FFI. Maurice Delieux, alias Jean Barron, commandant du 7éme Bataillon du Tarn, groupe Vény, attesta qu’Yvon Loubière avait été chauffeur et chef de garage du Bataillon.
Son nom, orthographié Loubières- figure sur les monuments aux Morts de Blaye-les-Mines et Taïx (Tarn). Il figure également sur une plaque à son nom à Gramat (Lot).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247338, notice LOUBIÈRE Marius, Yvon alias Yvon dans la résistance par Eric Panthou, version mise en ligne le 19 avril 2022, dernière modification le 27 avril 2022.

Par Eric Panthou

Plaque commémorative Marius LOUBIERES à Gramat
Portrait d’Yvon Loubière
Lettre d’André Malraux à la veuve d’Yvon Loubière
Portrait d’Yvon Loubière
Obsèques Yvon Loubière
Obsèques Yvon Loubière
Obsèques Yvon Loubière à Blaye-les-Mines
Document sur le transfert de la dépouille d’Yvon Loubière

SOURCES : SHD Vincennes, GR 19 P 46/6, homologation Veny : État-major départemental en ligne. — AVCC Caen, AC 21 P 75030, dossier Marius Loubière (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 377769, dossier FFI Marius Loubière (nc). — André Fabre, L’esprit de résistance à Blaye-les-Mines (1936-1945)", Revue du Tarn, n°263, septembre 2021, p. 107-119. —Ordre de mission du Maquis d’Antoine de l’Aveyron pour Yvon Loubière pour le transport du 23 juillet 1944 vers Gramat ; Attestation Jean Barron (archives Jean Fabre). — Mémorialgenweb. — Page Wikipédia Georges Hiller. — Photos des obsèques d’Yvon Loubière (mairie de Blaye-les-Mines). — État civil Taïx en ligne.

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