Issendolus, Gramat, Reilhac (Lot), Gabaudet, le 8 juin 1944

Par Eric Panthou

Le 8 juin 1944, suite à dénonciation, un camp de maquisards installé au sein de la ferme de Gabaudet sur le causse de Gramat est attaqué par une unité de la Das Reich. Il y a 21 résistants et 4 civils tués sur le coup, plusieurs disparus et 71 prisonniers.

Monument du souvenir à Gabaudet

La ferme de Gabaudet était une immense exploitation de plusieurs centaines d’hectares dont les terres chevauchaient les communes d’Issendolus, Gramat et Reilhac (Lot), sur le Causse de Gramat. Exploitée en métayage par la famille Joute, elle servait de camp pour plusieurs dizaines de FTP en ce mois de juin 1944, en particulier avec les afflux massifs survenus après l’annonce du débarquement. Des jeunes mais aussi de nombreux gendarmes ont rejoint ce camp à cette date.

Dés le 7 juin, plus de deux-cents hommes, dont beaucoup de gendarmes, mais également des civils, convergent de tous les coins du département et même de l’Aveyron, vers Gabaudet, venant ainsi se joindre au groupe déjà en place. Les hommes sont entre trois-cents et quatre-cents et ces mouvements ne sont pas passés inaperçus.
Le camp est placé sous la protection des Maquis France et Gabriel-Péri (FTP) mais les 7 et 8 juin, une partie de l’effectif avait été envoyé en renfort vers Bretenoux où une compagnie de l’Armée secrète de Corrèze se trouvait en difficulté lors de l’attaque d’une autre colonne allemande.
Ce 8 juin, en début d’après-midi, une colonne de la Das Reich de passage à Saint-Céré (Lot) se rendit à Gabaudet, la ferme ayant été survolée peu avant par un avion allemand en reconnaissance. C’est un gendarme collaborationniste qui aurait signalé la présence de cette concentration de maquisards non discrète aux Allemands.
Antoine Gauthié, 80 ans, est la première victime civile, à Issendolus.
Le camp est attaqué par surprise avec des blindés qui arrivent par trois colonnes. La plupart des résistants furent exécutés sommairement et massacrés.
En passant au hameau Donadieu, 800 mètres plus loin, sur la route de Gramat, les Allemands abattirent Jean-Baptiste Flanier qui voulait libérer les bêtes de sa grange que les Allemands allaient brûler. Le hameau fut totalement incendié
La ferme de Gabaudet fut détruite. Située au carrefour de trois chemins (Gramat, Issendolus, Reillhac), celle-ci ne fut jamais reconstruite. Un monument du souvenir y a été érigé. Quant au hameau de Donnadieu, il fut, quant à lui, reconstruit après la guerre.
Il y eut au total 36 résistants et 4 civils tués, soit exécutés sommaires, soit morts en déportation. L’intervention avait fait 71 prisonniers. Il y eu aussi plusieurs disparus.

Liste des victimes

ALONSO BOLLO Juan
BEAUMONT Pierre
COUHOT Claude
CREMOUX Marcel
DARNIS Pierre
DUPUI Bernard
FORESTIER Fernand
Inconnu Gabaudet 1
Inconnu Gabaudet 2
Inconnu Gabaudet 3
JOLITON Martial
LAFON Pierre
LASCOMBE Roger
LESCOLE Jean
MAURY Paul Louis
PACK
PIERRET Albert
TEISSEYRE René
VERNAUJOU Roland

Civils non combattants :

GAUTHIÉ Antoine
JOUTET Antonin
JOUTET Denise
THAMIÉ Jacques Agnan, tué à Gramat

Résistants morts en déportation

BAILLOT René
BORDES Marcel
CONTESENNE Roger
DEPRÉ Jean
PLANTIÉ Lucien
THAMIÉ Claude

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247362, notice Issendolus, Gramat, Reilhac (Lot), Gabaudet, le 8 juin 1944 par Eric Panthou, version mise en ligne le 19 avril 2022, dernière modification le 7 décembre 2022.

Par Eric Panthou

Monument du souvenir à Gabaudet

SOURCES : Guy Penaud, La "Das Reich" 2e SS Panze-Division, Périgueux, La Lauze, 2005, 558 p. — Claude Lufeaux, La tragédie de Gabaudet. — Page Wikipédia Issendolus. — État civil Issendolus.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable