Notre-Dame-du-Pré (Savoie), 8 juin 1944

Le 8 juin 1944, les compagnies de l’Armée secrète AS du secteur de Moûtiers (Tarentaise) tendirent des embuscades aux troupes allemandes sur la route nationale RN90. Ces embuscades se concentrèrent sur l’étroit du Siaix, à environ cinq kilomètres en amont de Moûtiers. La vallée y est si resserrée que la route empruntait alors un tunnel surplombé de rochers.
Vers 16 heures, un convoi allemand fut bloqué par éboulement de rochers juste à l’entrée du tunnel (côté Aime). Une mine avait été préparée à cet effet et mise à feu au moment du passage de la troupe. S’en suivirent, pendant environ trois heures, des échanges de tirs nourris. Les Allemands eurent plusieurs tués mais on en ignore le nombre exact.
Appuyés par une auto mitrailleuse, ils parvinrent à se positionner à Saint-Jacques. Ce promontoire rocheux, sous lequel passe la voix ferrée, leur offrait un contrôle à 360 degrés du secteur. De là, ils tenaient sous le tir de leurs mitrailleuses les deux versants de la vallée.
Vers 20 heures, ils parvinrent à passer sur la rive gauche de l’Isère et pénétrèrent dans le hameau des Plaines, village appartenant à la commune de Notre-Dame-du-Pré, situé au pied de la butte Saint-Jacques. Si la plupart des habitants avaient fuit durant la fin de l’après-midi, quelques personnes, la plupart âgées, étaient restées dans leur habitation.
L’opération, menée par une dizaine d’hommes dura très peu de temps. Des grenades incendiaires furent lancées en différents points du village. Joseph Gallo et Antoine Ambroise Revet furent abattus dans leur maison. Joseph Charvaz, Marie Élise Fraissard et sa fille Marie Marthe Romanet périrent carbonisés.

Une stèle à leur mémoire a été érigée au hameau des Plaines, elle se situe à l’entrée du village, au bord de la D 88.

Le nom d’Elphage Guérin est inscrit sur la plaque, cette personne n’apparaît dans aucun rapport d’enquête établi par les autorités