DERRION Marius, Emile

Fils d’Émile Derrion et de Mathilde Rosset, Marius Derrion dit Emile était marié à Mélanie Exertier, père de trois enfants, domicilié à Laissaud (Savoie).
Le 22 août à proximité de Montmélian, les Allemands à la recherche de véhicules pour transporter leur matériel, réquisitionnèrent le jeune Paul Derrion, 16 ans, avec son char et son cheval Roumi. Quand Emile Derrion apprit cela il enfourcha son vélo et rejoignit au plus vite son fils afin de prendre sa place. Son périple le mena à près de 150 kilomètres de là jusqu’en Val d’Aoste, à la Thuile premier village italien après le col du Petit Saint-Bernard. Là, il fut relâché et décida d’abandonner son attelage pour pouvoir rentrer plus rapidement à Laissaud. Emile Derrion, ancien combattant de 14-18 avait été gazé et souffrait d’emphysème. Respirant avec difficulté en altitude, il eut la chance d’être pris à bord d’une fourgonnette conduite par Alexis Paviet qui avait vécu la même mésaventure et retournai chez lui. Les deux hommes redescendirent par la route de Montvalezan. Dans ce village, ils prirent en charge une jeune fille grièvement blessée, accompagnée de son frère, l’abbé Hérald Jacquemoud, deux femmes désirant redescendre à Séez et Lubin Gaidet, jeune abbé volontaire pour les accompagner.
Peu après le départ du village, le véhicule fut bloqué par un barrage de sapins et pris sous le feu d’une mitrailleuse allemande. Emile Derrion, fut tué à l’avant de la voiture. Marie Alphonsine Merendet et l’abbé Jacquemoud furent également tués lors du mitraillage.
Son nom est inscrit sur le monument aux mort de Laissaud. Il fut décoré de la médaille de la Résistance en 1962.
Il fut reconnu « Mort pour la France », statut militaire 2e bataillon de marche, et homologué interné résistant au sein du réseau de noyautage des administrations publiques (NAP) des forces françaises combattantes (FFC).
Il a été décoré de la Médaille de la Résistance le 6 juillet 1962, parution au JORF le 10 juillet 1962.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Laissaud (Savoie).

Montvalezan (Savoie), 27 août 1944