Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier
Né le 23 septembre 1901 à Aubin (Aveyron), mort en déportation au camp de Neuengamme (Allemagne) ; ouvrier métallurgiste et mécanicien ; militant communiste ; conseiller municipal de Gentilly (Seine, Val-de-Marne) de 1933 à 1935 ; déporté.
Fils d’un mineur et d’une ménagère, Émile Bessou apparaît sur les listes électorales de Gentilly en 1924 avec la mention « mécanicien ». Il se maria le 31 juillet 1926 à Gentilly avec Marie-Louise Hémon, née le 30 avril 1904 à Gacilly (Morbihan), sans profession. Sur les listes nominatives de 1931, elle est « concierge chez Migarès » et lui mécanicien chez Citroën, monteur en carrosserie.
Émile Bessou fut élu conseiller municipal communiste de Gentilly lors des élections partielles des 26 novembre et 3 décembre 1933, sur la liste dirigée par Henri Bollot et Charles Frérot, 11e sur 19. La préfecture de la Seine prononça la dissolution du conseil le 14 janvier 1934, mais Émile Bessou fut réélu le 18 février 1934, 14e sur 27. Il siégea avec la municipalité communiste de Georges Beaugrand jusqu’en mai 1935 mais ne se présenta pas au renouvellement général des 5 et 12 mai 1935. Il quitta Gentilly pour Paris (XIIIe arr.)
Il fut arrêté en février 1940 pour avoir distribué des tracts communistes à Paris et Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Il était alors domicilié impasse de l’Avenir dans le XIIIe arrondissement depuis cinq ans. Au chômage depuis deux mois, il était auparavant employé à l’Union des métaux, rue d’Angoulême à Paris. Emprisonné à la Santé, il fut condamné par le 2e tribunal militaire de Paris le 25 avril 1940 à trois ans de prison et cent francs d’amende. Il fut déporté le 21 mai 1944 vers le camp de Neuengamme où il mourut à une date non précisée.
Son épouse fut arrêtée en même temps que lui et condamnée elle aussi à trois ans de prison et cent francs d’amende. Elle aurait déclaré que « son cœur [était] rouge et qu’il le restera[it] quoi qu’il arrive ».
Le couple avait une fille.
Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Paris, DM3 ; Versement 10451/76/1 ; listes électorales. — Arch. com. Gentilly. — Archives de la justice militaire au Blanc. — La Fondation pour la mémoire de la déportation, Le livre mémorial des déportés de France, Éditions Tirésias 2004. — État civil d’Aubin et de Gentilly.