GRINAND Jean-Baptiste

Né le 15 août 1814 à Lyon (Rhône), mort le 10 octobre 1885 à Lyon ; tisseur, devenu instituteur et herboriste ; militant lyonnais du communisme néo-babouviste.

Jean-Baptiste Grinand fonda en 1835, avec Benoît Joseph, la Société des Fleurs qui se proposait d’organiser la propagande communiste parmi les ouvriers lyonnais (voir Antoine Blanc). Il était tisseur à cette époque. Vers 1838, ce groupement devint la Société des Égaux affiliée à la Société des Familles, de Blanqui Armand Barbès et Martin Bernard ou plutôt la Société des Saisons qui lui succéda, les Familles ayant disparu en 1836 après le procès des poudres. Voir Greppo, Maurin.

Durant les années 1840, il se rapprocha des cabétistes et fut membre du Comité icarien de Lyon.

En 1848, la présence de Grinand au Comité révolutionnaire de l’Hôtel de Ville de Lyon fut imposée par une manifestation populaire. Au sein de ce comité, il fit partie de la commission des subsistances. Il collabora au Républicain et en fut même le rédacteur en chef. Il fut aussi, de façon éphémère, maire de la Croix-Rousse. Il fut condamné par contumace, comme un des chefs de l’insurrection du 15 mai 1849. En janvier 1850, il est signalé comme faisant partie de la commission dite du « Petit Luxembourg » que le député Alphonse Morellet avait organisée à Lyon pour entraîner les ouvriers à s’associer.

Selon la police (note du 10 septembre 1872), il aurait servi sous les ordres du président de la Confédération sudiste, Jefferson Davis, lors de la guerre de Sécession, ce qui paraît peu vraisemblable et peut provenir d’une confusion de plume entre le Nord et le Sud.

Le 4 septembre 1870, il figura parmi les membres du Comité de Salut public qui s’installa à l’Hôtel de Ville de Lyon. Par la suite, élu au conseil municipal, il occupa, en 1872, un siège de conseiller général du Rhône.
Voir : Antoine Blanc, J.-Cl. Chardonnet, François Coignet, Pierre Gros, Maurin.

C’est sans doute lui qu’évoque Jean Gaumont dans son Histoire générale de la coopération en France, t. I, p. 400. Son fils, Jean-Aimé Grinand, fut membre de l’Internationale.

Il mourut le 10 octobre 1885 à Lyon. Il habitait alors 3, rue du Bon Pasteur dans le 1er arrondissement. Ses fils, Jean-Marie (43 ans, lithographe) et Jean Aimé (42 ans, dessinateur), déclarèrent le décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24761, notice GRINAND Jean-Baptiste, version mise en ligne le 28 février 2009, dernière modification le 16 août 2022.

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE : Arch. Nat., BB 18/1473, P. 6930a. — Arch. Dép. Rhône, série M, Notice individuelle. — Joseph Benoît, Confessions d’un prolétaire, publiées par M. Moissonnier et J. Nicot, Paris Éditions Sociales, 1968. (Manuscrit, Arch. Mun. Lyon, M 302). — J. Godart, Journal d’un bourgeois de Lyon en 1848, Paris, 1924. — Mary Lynn Stewart-McDougall, The Artisan Republic. Revolution, Reaction, and Resistance in Lyon, 1848-1851, Montreal/Kingston, McGill-Queens University Press, 1984. — Note de M. Cordillot. - AML Déclaration de décès n°725, 1er arrondissement, 2E605 (communiqué par Pierre Béghain).

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