ÉTIENNE Joseph

Par Jean Quellien

Né le 28 octobre 1901 à Douville-sous-Andelles (Eure), mort le 17 mars 1990 à Elbeuf (Seine-Maritime) ; ouvrier-contremaître à Lisieux (Calvados) ; militant communiste du Calvados.

Premier à gauche, Joseph Etienne, en compagnie de Julien Lefranc et Henri Neveu résistants à Caen.
Premier à gauche, Joseph Etienne, en compagnie de Julien Lefranc et Henri Neveu résistants à Caen.

Natif de l’Eure, Joseph Étienne vint se fixer avec sa famille à Lisieux (Calvados) vers le milieu des années 1920 lorsqu’il s’embaucha dans une usine textile de cette ville. Militant de base du Parti communiste, il adhérait également à la CGTU puis à la CGT réunifiée et participa aux grèves de 1936 dans son entreprise.

La guerre allait donner toute sa dimension à cet homme modeste mais résolu. Affecté spécial à Lisieux au début du conflit, il participa déjà à la reconstitution clandestine du Parti communiste après son interdiction. Lors de l’invasion de juin 1940, il récupéra des armes abandonnées par les troupes françaises au cours de leur reflux, ainsi que du matériel de propagande.

Il entra dans la résistance active contre les Allemands en 1941 et devint au début de l’année 1942, sous le pseudonyme de « Jean », membre du trio de direction clandestin du Parti communiste dans le Calvados avec Marius Sire et Émile Julien. Il participa personnellement aux deux actions de sabotages commises non loin de Caen (Calvados) contre des trains de permissionnaires de la Wehrmacht le 16 avril puis le 1er mai 1942 et qui provoquèrent la mort d’une quarantaine de soldats allemands. À la suite de l’échec d’une nouvelle tentative de déraillement, il fut abattu en pleine rue à Caen par la police française le 2 mars 1943 et capturé. Criblé de balles, mais vivant, il fut transféré à l’hôpital de la ville, d’où il parvint miraculeusement à s’échapper le 8 mai suivant, en dépit de son état de santé encore précaire, déjouant la garde des Allemands auxquels il avait été livré.

Mis à l’abri par ses camarades dans la Sarthe, il reprit son action en septembre 1943 et termina la guerre avec le grade de lieutenant-colonel dans les FTP/FFI, ayant reçu en juin 1944 le commandement militaire des départements de l’Eure, de la Seine-Inférieure, de l’Eure-et-Loir, du Calvados et de l’Orne.

À la Libération, il travailla quelques années à Paris comme cadre du Parti communiste, notamment au journal La Terre, puis à la suite d’un désaccord, abandonna brutalement toute activité politique et reprit humblement son travail en Normandie, où il s’éteignit en 1990.
Joseph Étienne était marié et père de trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24768, notice ÉTIENNE Joseph par Jean Quellien, version mise en ligne le 1er mars 2009, dernière modification le 6 août 2021.

Par Jean Quellien

Premier à gauche, Joseph Etienne, en compagnie de Julien Lefranc et Henri Neveu résistants à Caen.
Premier à gauche, Joseph Etienne, en compagnie de Julien Lefranc et Henri Neveu résistants à Caen.

SOURCES : Arch. Dép. Calvados, M 11 675 — Jean Quellien, Résistance et sabotages en Normandie, Condé-sur-Noireau, Ch. Corlet, 1992 — Témoignages de Gisèle Guillemot et Henry Neveu.

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