VADECARD René

Par Daniel Grason

Né le 21 avril 1907 à Pommereval (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 18 janvier 1970 à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) ; chaudronnier ; communiste ; interné.

Fils de Paul François Antoine, quarante-deux ans, scieur de long et de Marie Virginie Philomène, trente-six ans, ménagère et de René Vadecard épousa Hélène Cossard en mairie de Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine), le couple vivait au 21 rue Henri-Barbusse à Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine). Le 13 mai 1942 à 23 heures, trois inspecteurs de la BS1 des Renseignements généraux frappèrent à la porte de leur logement. Les époux tardant à répondre, les policiers menacèrent d’enfoncer la porte.
Au cours de la perquisition l’inspecteur P. lança à René Vadecard : « Ton compte est bon, prépare-toi et suis nous ». Le couple a été emmené au commissariat de Puteaux. Ils furent détenu deux jours dans une cellule au sous-sol, sans être ni interrogés, ni recevoir de la nourriture.
Le troisième jour l’inspecteur P. vint les chercher arme au poing et les emmena dans le bureau du commissaire Bizoire. Ils furent interrogés, madame Vadecard a été relaxée. Quant à René Vadecard, il a été emmené au dépôt de la Préfecture de police à Paris, puis incarcéré à la prison de la Santé où il resta quarante-cinq jours.
Malgré un non-lieu, il a été interné administrativement à la caserne des Tourelles à Paris (XXe arr.), puis au camp de Rouillé d’où il fut libéré le 4 novembre 1942.
Le 16 juin 1948 il fut auditionné par les membres de la commission rogatoire qui examinait l’activité de l’inspecteur P. Il déclara : « Au cours de ma détention au commissariat de Puteaux, je n’ai jamais été maltraité, c’est une chance car j’ai vu des camarades arrêtés qui revenaient de l’interrogatoire dans un état physique lamentable. L’un, le nommé Leroy, a eu les côtes cassées par les policiers, un autre, qui aurait été fusillé par la suite, a eu également les côtes cassées par les policiers.
Il s’agit en fait de Raoul Jeanjean, il n’a pas été fusillé, mais déporté. René Vadecard déclara « J’ignore les noms de leurs matraqueurs ».
Le commissaire de Puteaux Lucien Bizoire, sera chef de la 3ème section des renseignements généraux. Jugé après la Libération, il sera condamné aux travaux à perpétuité.
Le mariage de René Vadecard fut dissous le 10 février 1949. Il épousa en seconde noces Hélène, Julia Cossard en mairie de Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine).
Il mourut le 18 janvier 1970 à Clichy-la-Garenne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247686, notice VADECARD René par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 avril 2022, dernière modification le 31 août 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 1346-291767, 77 W 3124- 291860. – État civil AD de Seine-Maritime 4 E 13412 acte N° 9. – Jean-Marc Berlière, Polices des temps noirs. Préface de Patrick Modiano, Éd. Perrin, pp. 314, 318, 884.

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