Par David Berry, Jean Maitron
Né le 19 mai 1904 à Paris (XVIIe arr.), mort le 14 avril 1988 à Suresnes (Hauts-de-Seine) ; militant communiste libertaire, anticolonialiste et du mouvement pour la libération homosexuelle ; historien.
Né de parents bourgeois dreyfusards, Daniel Guérin compte, parmi ses ascendants, le menuisier Maurice Duplay, hôte de Robespierre puis babouviste, et le saint-simonien Gustave d’Eichthal. Il fut initié aux idées socialistes par le cours d’Élie Halévy à l’École libre des Sciences politiques (1922-1923). Devenu anticolonialiste militant à la suite de séjours en Syrie-Liban et en Indochine (1927-1930), il débuta dans le journalisme révolutionnaire par des articles sur la colonisation en Indochine et au Maroc parus dans Monde d’Henri Barbusse (1930). La même année, il rejoignait les syndicalistes révolutionnaires groupés autour de Pierre Monatte et collaborait à leurs périodiques La Révolution prolétarienne et Le Cri du peuple. Il participa à la campagne du Comité des " 22 " pour la réunification syndicale et s’inscrivit en même temps au groupe de Belleville de la XXe section du Parti socialiste SFIO qu’il quittera l’année suivante en raison de " l’électoralisme anticommuniste " des conseillers municipaux Levillain et Fiancette. Mais il noua des relations de camaraderie durables avec Jean Zyromski et Marceau Pivert, secrétaire et secrétaire adjoint de la Fédération socialiste de la Seine.
Daniel Guérin entreprit deux périples en Allemagne, en septembre-octobre 1932 et en avril-mai 1933, le premier à pied, le second à bicyclette, avec nuitées dans les auberges de jeunesse, traversant, en 1933, un pays submergé par le national-socialisme. Il en rapporta un reportage qui, grâce à l’appui de Léon Blum, fut publié par le quotidien socialiste Le Populaire, sous le titre : La Peste brune, point de départ d’un livre théorique sur le fascisme en Italie et en Allemagne : Fascisme et grand capital (1936).
Sur le plan de la lutte anticolonialiste, Daniel Guérin milita activement dans le Comité d’amnistie aux Indochinois qu’animait Francis Jourdain. Il fonda, en 1933, le centre laïque des Auberges de la jeunesse avec Mme Grunebaum-Ballin et en assura quelque temps le secrétariat général. Syndiqué aux correcteurs le 1er mars 1932, il en restera membre sa vie durant.
Le 9 février 1934, Daniel Guérin participa à la contre-manifestation communiste qui se déroula de la République à Belleville et il contribua activement à la préparation de la grève générale du 12 février ; il fut par ailleurs présent à Saint-Denis au meeting du rayon communiste de Doriot visant le même objectif. En octobre 1935, Daniel Guérin réadhéra au Parti socialiste pour y rejoindre la tendance " Gauche Révolutionnaire " de Marceau Pivert, nouvellement créée et il milita à la section SFIO des Lilas. Il devint secrétaire adjoint puis secrétaire du Comité local de propagande et d’action syndicale des Lilas. Il démissionna de ce poste le 24 novembre 1937 pour protester contre la colonisation syndicale par les " staliniens ". Membre du Comité directeur de la Gauche Révolutionnaire, il la représenta au conseil d’administration du journal Le Populaire et à la commission coloniale du parti, où il s’affronta avec le ministre SFIO des Colonies, Marius Moutet et avec le secrétaire de la commission, Maurice Paz. Dans deux " tribunes libres " du Populaire, les 31 août et 7 septembre 1937, signées avec Marceau Pivert, il dénonça le stalinisme en Espagne puis, le 22 octobre 1937, au cours d’un meeting de protestation, le procès de Moscou contre la vieille garde bolchevique.
Le 21 octobre 1937, il organisa une réunion d’information de la Gauche Révolutionnaire sur la persistance de la répression colonialiste. Prirent la parole des orateurs algérien, marocain, indochinois, malgache et, pour la Tunisie, Habib Bourguiba.
Le 23 janvier 1938, la Gauche Révolutionnaire obtint la direction de la Fédération socialiste de la Seine dont Marceau Pivert assura le secrétariat. Daniel Guérin devint un des secrétaires adjoints, chargé des groupes socialistes d’entreprises et, à ce titre, il intervint activement dans la grève avec occupation des métallos de la région parisienne (24 mars-19 avril 1938). Les 18 et 24 mars, la Fédération alerta le parti contre les projets d’union nationale de Léon Blum. La direction du parti riposta par la dissolution de la Fédération, le 13 avril. Du 4 au 8 juin, le parti tint un congrès national à Royan et prononça l’exclusion de la Gauche Révolutionnaire. Au début de juillet, au cours d’une conférence nationale constitutive, celle-ci se transforma en Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP) et Daniel Guérin ne tarda pas à impulser une opposition de gauche avec l’appui des militants de la IVe Internationale que Trotsky, de Mexico, avait invités à entrer dans le PSOP.
Daniel Guérin et ses amis restaient attachés au défaitisme révolutionnaire et à l’internationalisme prolétarien. Au premier congrès du PSOP à Saint-Ouen, du 27 au 29 mai 1939, aucune majorité nette ne réussit à se dégager. Mais une vague d’" antitrotskysme " déferla sur plusieurs des tendances du parti. Daniel Guérin, ayant écrit à Trotsky le 2 février et celui-ci ayant répondu le 10 mars, s’exposa aux suspicions des anti-trotskystes du PSOP en dépit des divergences qui continuaient à exister entre l’exilé de Mexico et lui-même sur l’opportunité de créer par en haut une " IVe Internationale ".
Daniel Guérin avait participé, aux côtés de Marceau Pivert à une conférence internationale du Front ouvrier international (FOI) contre la guerre, à Bruxelles, les 29 et 30 octobre 1938. Au lendemain de la " paix " provisoire de Munich, le FOI s’affirma à la fois contre la guerre impérialiste et contre la paix impérialiste. Y étaient représentés divers partis socialistes de gauche qui prenaient leurs distances vis-à-vis de la " IVe Internationale " fondée le 3 septembre. De nouvelles sessions du FOI se tinrent à Paris le 11 février puis les 28-30 avril 1939. À cette dernière, Guérin rapporta " sur la situation dans les colonies de l’Empire français " et fut désigné pour ouvrir à Oslo (Norvège), en cas de guerre, un secrétariat du FOI.
Ayant fait ses débuts en tant que syndicaliste et militant socialiste de tendance pivertiste dans les années 1930, Daniel Guérin se trouvait en 1939 au Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP) (Pour ce qui est de la période de l’entre-deux-guerres, voir la notice sur D. Guérin dans le DBMOF). Délégué de ce parti à des réunions du Front ouvrier international contre la guerre (organisme réunissant divers partis socialistes de gauche européens) à Paris en avril 1939, Guérin fut désigné pour ouvrir à Oslo (Norvège), en cas de guerre, un secrétariat du FOI. Il rejoignit donc à Oslo un groupe hétérogène de gauchistes et de trotskystes de divers pays qui publia, à partir d’octobre 1939, un bulletin mensuel d’informations internationales dactylographié. Guérin rédigea également un « Appel au prolétariat allemand ». L’activité du secrétariat fut interrompue par l’invasion allemande en avril 1940. Guérin fut emprisonné et transporté en Allemagne comme interné civil. Libéré en décembre 1940, il fut renvoyé à Oslo, où, logé chez une famille ouvrière et obligé de gagner sa vie, il commença à étudier l’histoire de la Révolution française.
Rapatrié par les autorités allemandes en mars 1942, il reprit contact à Paris avec ses amis du PSOP, Michel et Simone Collinet, le trotskyste Yvan Craipeau et d’autres révolutionnaires. Au mois de septembre, il trouva un emploi comme directeur commercial adjoint au Comité d’organisation du Livre (qui gérait les stocks de papier pour la presse et l’édition), dont il allait devenir, à la Libération, le secrétaire général, exerçant, « pour la seule et unique fois de [sa] vie, une fonction d’autorité ».
Il participa au travail clandestin des trotskystes du Parti ouvrier internationaliste, qui combattait à la fois l’occupant (en faisant de la propagande antinazie et antimilitariste auprès des conscrits allemands) et le capitalisme français. Il refusait toute coopération avec les gaullistes qui, pour Guérin, représentaient une « Résistance bourgeoise, impérialiste et militariste ». En juin 1944, poursuivi par la police française, Guérin quitta Paris avec sa famille pour un village près d’Annecy. Il restera jusqu’au début septembre dans une zone contrôlée par le maquis. Guérin fut révulsé par la violence revancharde, et s’inquiétait aussi de la naïveté générale devant la « Libération ».
En 1946, Guérin publia chez Gallimard son ouvrage en deux volumes La Lutte de classe sous la Première République, 1793-1797. Inspiré par la méthode historique de Trotsky et employant le concept de révolution permanente, il s’agissait d’une critique immanente du marxisme qui, pour Guérin, était trop imprégné par le jacobinisme, idéologie bourgeoise, autoritaire et centralisatrice. Dans une lettre à M. Pivert, il décrit ce livre comme « une introduction à une synthèse de l’anarchisme et du marxisme-léninisme que je voudrais écrire un jour ». De décembre 1946 au début de 1949, Guérin séjourna aux États-Unis où il entreprit une vaste enquête. Son tour du pays fut largement structuré autour de visites à divers groupes et individus du mouvement trotskyste, y compris Joan London (fille de Jack) et son ami C.L.R. James, mais il prit la parole aussi à des meetings syndicaux, il rendit visite à des leaders du mouvement de libération des noirs américains (par exemple W.E.B. Du Bois) et à d’importants théoriciens marxistes ou marxisants tels que Max Horkheimer, Herbert Marcuse et surtout Karl Korsch. Guérin écrivit plus tard : « Ce sont les trotskystes américains qui, malgré leur indéniable militantisme, m’ont fait cesser, pour toujours, de croire aux vertus des partis révolutionnaires de type autoritaire et léniniste. » Des matériaux rapportés des États-Unis, il tira, en 1950-1951, chez Julliard, deux volumes sous le titre Où va le peuple américain ? Ces écrits furent, par la suite, abrégés et complétés : chez Maspero, Le Mouvement ouvrier aux États-Unis, 1970 et 1971 ; chez Anthropos, La Concentration économique aux États-Unis, 1971 ; aux Éditions de Minuit, Décolonisation du Noir américain, 1973 ; puis, en 10/18, De L’Oncle Tom aux Panthères, 1973. Grâce à ses prises de position critiques, Guérin se vit exclu des États-Unis en 1950 jusqu’en 1957, ce qui l’empêcha de rendre visite à sa femme (l’Autrichienne Marie Fortwängler, qu’il avait épousée le 29 septembre 1934) et à sa fille (Anne, née le 22 août 1936 à Paris, 30 septembre 2017 à Montrouge) qui y habitaient depuis février 1946.
Daniel Guérin s’associa avec Claude Bourdet*, fondateur de l’hebdomadaire L’Observateur, et participa avec lui, au cours de l’été 1950, à la rédaction et à la publication d’un manifeste en faveur de la reconnaissance de la Chine populaire par la France. Il collabora avec les « Titistes » français, groupés autour de Clara Malraux, à la revue Contemporains (1950-1951).
En 1952, il entreprit un voyage de trois mois en Afrique du Nord, prenant contact avec les militants nationalistes et syndicalistes, et fut amené à dénoncer la situation explosive existant dans les trois pays du Maghreb. En 1953, Daniel Guérin devint membre du comité France-Maghreb que présidait François Mauriac et qui combattait la répression au Maroc, mais le quitta deux ans plus tard, frustré par ce qui lui semblait être la modération excessive et la passivité du groupe. En 1954, Guérin publia aux Éditions de Minuit Au service des colonisés, le premier de toute une série de livres sur le colonialisme qui paraîtra au cours des années 1950, 1960 et 1970.
Guérin participa en 1955 à divers comités de soutien à la Révolution algérienne et milita à la Nouvelle gauche animée entre autres par Claude Bourdet (1955-1957), puis à l’UGS et au PSU. En 1959, Daniel Guérin réunit en un volume les écrits qui marquaient sa nouvelle orientation « socialiste libertaire », en gestation depuis 1956 (quand il découvrit l’anarchisme en lisant les œuvres complètes de Bakounine) : Jeunesse du socialisme libertaire (Rivière). Ce fut le début de ce qu’il devait appeler sa phase d’anarchisme classique. Daniel Guérin commença dans les années 1950 à publier de plus en plus sur les questions relatives à l’homosexualité et à la libération sexuelle. Il contribua notamment à faire connaître en France l’œuvre d’Alfred Kinsey. Ayant souffert pendant de longues années de l’homophobie du mouvement ouvrier et de la gauche, il fit son propre « coming out », d’abord avec la publication d’Eux et Lui en 1962 (Éditions du Rocher), puis en 1965, avec sa première autobiographie, Un jeune homme excentrique (Julliard). Il publia des études sur Charles Fourier (Vers la liberté en amour, Anthropos, 1967) et sur Wilhelm Reich, et prônait une synthèse du marxisme et de la psychanalyse. Dès 1968, véritable tournant en ce qui concerne la visibilité de l’homosexualité, Daniel Guérin était vu comme le « grand-père » du mouvement d’émancipation homosexuelle.
En septembre 1960, il fut un des premiers signataires de l’Appel dit des « 121 » pour le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie et fut inculpé. Il participa à Alger, du 15 au 19 juin 1963, à la Conférence européenne d’assistance non gouvernementale à l’Algérie. Retourné en Algérie de fin octobre au début décembre 1963, il remit au président Ben Bella un rapport exposant ses observations sur le terrain lors d’une tournée des entreprises agricoles et industrielles autogérées, puis il fit un troisième voyage en Algérie pour assister au premier congrès de l’autogestion industrielle (28-30 mars 1964). À la suite du coup d’État du 19 juin 1965 qui renversa le président Ben Bella, il participa activement à la fondation et à la marche du Comité pour la défense d’Ahmed Ben Bella et des autres victimes de la répression en Algérie. Le comité publia des bulletins d’information jusqu’en 1972.
Après l’enlèvement du leader de l’opposition marocaine Mehdi Ben Barka le 29 octobre 1965, Daniel Guérin prit l’initiative de la fondation d’un Comité pour la vérité sur l’affaire Ben Barka que présida François Mauriac puis Charles-André Julien. Il contribua à la rédaction et à la publication de trois Cahiers du Témoignage chrétien sur l’affaire. En janvier 1968, Daniel Guérin fut invité au congrès culturel organisé par le gouvernement cubain à La Havane. Il y présenta un rapport dans lequel il stigmatisait l’agression israélienne du 5 juin 1967 comme « une avancée des forces les plus réactionnaires dans le monde ».
Face à la jeunesse en révolte en mai-juin 1968, Guérin signa (avec Sartre*, de Beauvoir*, Leiris* et Colette Audry*) une déclaration parue dans Le Monde, le 8 mai, faisant appel à « tous les travailleurs et intellectuels à soutenir moralement et matériellement le mouvement de lutte engagé par les étudiants et les professeurs ». Il anima des débats sur l’autogestion dans les amphithéâtres de la Sorbonne. Son livre L’Anarchisme, de la doctrine à la pratique, paru chez Gallimard en 1965, se vendit par milliers.
Vers la fin des années 1960, Daniel Guérin prit quelque distance avec l’anarchisme classique et, ne tournant plus autant le dos au marxisme, publia Pour un marxisme libertaire (chez Robert Laffont) en 1969. Le vétéran du communisme libertaire Georges Fontenis ayant fondé un Mouvement communiste libertaire en 1969, Guérin y adhéra et milita à la section de Paris. En 1971, des pourparlers en vue d’une éventuelle fusion s’engagèrent entre MCL et l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA). Malgré les efforts unitaires de Guérin, ils échouèrent. À la mi-juillet 1971, à Marseille, le MCL, augmenté de trois groupes de province de l’ORA, se transforma en Organisation communiste libertaire (OCL) et Guérin collabora à son journal Guerre de Classes. Mais il ne renonça pas à son espoir d’une fusion entre les deux organisations rivales. Quand il lui apparut que les militants de l’OCL s’opposaient à cette fusion, il quitta, en signe de protestation, l’organisation et adhéra à l’ORA fin 1973. Il militait désormais au groupe du XIIIe arrondissement et collaborait au journal Front Libertaire.
En 1972, Guérin participa à la fondation du Comité antimilitariste (CAM), prit part aux manifestations de rue contre la loi Debré (22 mars et 7 avril 1973) et prit la parole à des meetings contre l’armée à la Mutualité fin 1972 et fin 1973.
Pendant les années 1970, Guérin s’intéressa beaucoup à Rosa Luxemburg, qui représentait pour lui un marxisme « authentique », proche à certains égards de l’anarco-communisme, et il contribua ainsi à la résurgence d’intérêt pour elle. Il publia en 1971 une anthologie de ses écrits sur la SFIO, Le socialisme en France, 1898-1912 (Belfond) et, la même année, Rosa Luxemburg et la spontanéité révolutionnaire (Flammarion). L’année suivante, il prit part à un débat sur la pertinence contemporaine des idées de R. Luxemburg avec Gilbert Badia, Michael Löwy, Madeleine Rebérioux*, Pierre Vidal-Naquet et d’autres (« Rosa Luxemburg et nous. Débat », in Politique aujourd’hui, 1972).
En 1980, Daniel Guérin rejoignit l’Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL), où il retrouvait les camarades qui avaient fondé celle-ci en 1976, après leur exclusion de l’ORA au congrès d’Orléans. Les positions communistes libertaires de l’UTCL correspondaient à ses positions « marxistes libertaires ». De plus il appréciait l’accent mis par l’UTCL sur l’implantation dans les entreprises, et aussi – ce qui était non moins important pour Guérin – leur attitude ouverte envers l’homosexualité. Guérin contribua à la rédaction du « Projet communiste libertaire » adopté par l’UTCL en 1986, texte réédité depuis par l’organisation Alternative libertaire (dans laquelle l’UTCL devait se fondre en 1991).
Les 4-5 avril 1981, Daniel Guérin participa activement à un colloque de l’UTCL sur le thème « De Cronstadt à Gdansk, 60 ans de résistance au capitalisme d’État (1921-1981) ». Y contribuèrent nombre de spécialistes de ces problèmes, parmi lesquels Marcel Body, Anton Ciliga* (deux vétérans), Cornélius Castoriadis, Marc Ferro, Georges Fontenis*, J.-F. Godchau, Arthur Lehning, David Rousset*, Boris Souvarine, ainsi que des dissidents des pays de l’Est. Guérin y traita deux sujets : « De l’Autogestion à la bureaucratie soviétique (1917-1921) » et « Cronstadt (1921) ».
Le 12 novembre 1981, Daniel Guérin fut invité par Alain Decaux à participer, en tant que « témoin », à une émission télévisée sur le thème « Qui a tué Ben Barka ? ». Par la suite, il publia, en janvier 1982 chez Plon, une version refondue de son livre de 1975, sous le titre Ben Barka ses assassins.
À la fin de 1981, le CLAM s’effaça devant un nouvel organe réunissant des objecteurs insoumis avec des défenseurs des luttes des appelés dans les casernes. Daniel Guérin, depuis longtemps, avait œuvré pour un rapprochement entre les deux composantes de l’antimilitarisme. Ainsi fut lancé le journal RAS dont plusieurs numéros parurent en 1981-1982.
Par David Berry, Jean Maitron
ŒUVRE CHOISIE (en dehors des ouvrages cités dans la biographie) :
Autobiographie : Le Feu du sang, autobiographie politique et charnelle, Paris : Grasset & Fasquelle, 1979.
Mouvement ouvrier : Ni Dieu, ni Maître, anthologie de l’anarchisme éditions de Delphes, 1965 ; Proudhon oui et non, Paris : Gallimard, 1978 ; A la recherche d’un communisme libertaire, Paris : Spartacus, 1981 ; réédition sous le titre Pour le communisme libertaire, Spartacus, 2003.
Sexualité : Kinsey et la sexualité suivi de Shakespeare et Gide en correctionnelle, 1959 ; Essai sur la révolution sexuelle après Reich et Kinsey, 1989.
SOURCES : Archives : Fond Guérin, Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine, Nanterre ; Daniel Guérin Papers, 1932-1959, Institut International d’Histoire Sociale, Amsterdam ; Archives du Comité pour la vérité sur l’Affaire Ben Barka, Section Archives d’Histoire Contemporaine (17 décembre 1984), Fondation Nationale des Sciences Politiques, Paris. — Daniel Guérin. Révolutionnaire en mouvement(s). Volume 2 de Dissidences, L’Harmattan, 2007, 216 p. — État civil de Suresnes, acte de décès, déclaration de sa fille, Anne Guérin. — Association des Amis de Daniel Guérin :
http://danielguerin.info/tiki-index.php