REYNOUARD André [Pseudonyme dans la Résistance : Globule]

Par Jean-Luc Marquer

Né le 11 février 1919 à Givors (Rhône, Métropole de Lyon), mort en action le 14 septembre 1943 à Vassieux-en-Vercors (Drôme) ; résistant.

André Reynouard était le fils de Julie, Rose Reynouard, ouvrière d’usine.
Elle habitait 7 rue du Moulin à Givors (Rhône, Métropole de Lyon).
Célibataire, il s’engagea dans la Résistance et rejoignit le maquis du Vercors en mars 1943 mais semble avoir été un "électron libre".
Il appartenait au camp C6. Depuis mars 1943, celui-ci était implanté dans la Grange de Vauneyre, au nord-ouest de Vassieux-en-Vercors (Drôme), entre le Col de La Chau et le Pot des Anguilles, au-dessus du hameau de Jossaud.
Là se trouvaient une trentaine de maquisards, très peu armés, pour la plupart réfractaires au STO.
Le secteur était en principe sous le contrôle des troupes italiennes depuis novembre 1942 et l’invasion de la zone dite "libre", mais ceux-ci étaient peu présents.
À partir du 8 septembre 1943, le gouvernement italien ayant signé un armistice avec les Alliés et renversé son alliance avec les Allemands, la zone d’occupation italienne fut occupée par ces derniers. De nombreux soldats italiens voulant éviter d’être faits prisonniers, prirent la décision de regagner l’Italie par leurs propres moyens.
Le 13 septembre 1943, un groupe de 7 "alpini" avec une mule et leurs armes vint faire étape à Jossaud dans une grange.
Apprenant leur présence, les maquisards du C.6 décidèrent de les approcher pour tenter de les convaincre de leur remettre armes, grenades et munitions, ainsi que la mule et du ravitaillement.
Les Italiens acceptèrent de donner la mule et du ravitaillement si on les conduisait jusqu’à la frontière mais refusèrent de se dessaisir de leurs armes.
André Reynouard, resta dormir avec eux, se faisant passer pour un ouvrier agricole.
Dans la nuit, dix résistants surgirent dans la grange pensant pouvoir s’emparer les armes qu’ils croyaient près de la porte mais les soldats italiens, méfiants, les avaient gardées avec eux. Ils ouvrirent le feu et lancèrent des grenades sur ls assaillants.
André Reynouard et un autre maquisard, Roger Mayniard, furent très grièvement blessés.
Un de leurs camarades parvint à les tirer de l’incendie que les grenades avaient allumé. Il fut décidé de les transporter à l’hôpital de Romans-sur-Isère (Drôme) dans le véhicule de ramassage du lait, mais ils moururent en route, exsangues.
Leurs corps furent alors ramenés et laissés dans un bergerie avant d’être enterrés à Vassieux-en-Vercors.
André Reynouard obtint la mention « Mort pour la France ».
Sa fiche sommaire dans la base de données des militaires décédés pendant la Seconde Guerre mondiale traduit RIF par régiment d’infanterie de forteresse. Il est plus probable qu’il s’agisse de Résistance intérieure française.
Son nom figure sur le monument aux morts de Givors et sur le Mémorial de la Résistance drômoise à Mirmande (Drôme).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247763, notice REYNOUARD André [Pseudonyme dans la Résistance : Globule] par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 30 avril 2022, dernière modification le 30 avril 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 132582 (nc). — Le Pionnier du Vercors, n°7, 3e série, novembre 2020, p. 36 à 40, article de Jean Jullien. — Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — État civil, acte de naissance n°29, reconnaissance, n°45.

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