PORTA Jean, Joseph, Paul

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 24 juin 1918 à Boissezon (Tarn), exécuté sommairement le 6 juillet 1944 à Buzet, aujourd’hui Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) ; cultivateur ; résistant de l’Armée secrète, homologué sergent des Forces françaises de l’intérieur (FFI), homologué DIR.

Jean PORTA
Jean PORTA
Martine MANGEOLLE photographie sous licence d’usage

Jean Porta était le fils d’Antoine Porta, propriétaire exploitant, et de Rose Costa, son épouse. Il exerçait le métier de cultivateur chez ses parents, à la ferme de la Borde Basse, à Portet, commune de Buzet, aujourd’hui Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne).
Il entra dans la Résistance avec son père et son frère Joseph au groupe de Buzet, dirigé par Charles Gendre et relevant du secteur 2 de l’Armée secrète de Haute-Garonne. ses services sont homologués à partir du 1er mai 1943.
Début juillet 1944, un jeune homme frappa à la porte de la demeure de Gaston Ravary, garde forestier du village. Se prétendant traqué, il demanda asile pour la nuit. Gaston Ravary le conduisit dans une ferme à proximité, la Borde Basse, où il pourrait être hébergé. Il y fut accueilli en toute confiance par les propriétaires, la famille Porta qui le logea et le nourrit. L’étranger, un ressortissant italien du nom de Gino G., reprit sa route le lendemain selon ses dires, pour Toulouse (Haute-Garonne).
Il n’en fut rien car il s’agissait en fait d’un indicateur de la Sipo-SD chargé de recueillir des informations sur la Résistance et ses sympathisants. C’est ainsi qu’il dénonça à la police allemande la famille Porta et tous ceux qu’il avait pu côtoyer pendant son passage, comme étant des résistants, ce qui était vrai pour la plupart d’entre eux. Il était surnommé le « Renard noir ».
Quelques jours plus tard, au petit matin du 6 juillet 1944, la police allemande arriva en force et sur les indications du « Renard noir » arrêta toutes les personnes qu’il avait rencontrées la veille. Le village fut encerclé par les troupes militaires nazies, des unités de la 2e division SS "Das Reich". Tous ceux qui avaient croisé la route du « Renard noir » furent arrêtés et les nazis se rendirent à la ferme de la famille Porta. Des armes furent découvertes sous des bûches dans le hangar. Les deux fils d’Antoine, Jean et Joseph, furent martyrisés à coups de nerf de bœuf mais ne parlèrent pas. Le père, Antoine Porta eut les yeux arrachés mais ne dit rien. Les trois hommes furent emmenés derrière la ferme et fusillés devant le reste de la famille. Les femmes reçurent l’ordre de prendre quelques effets et d’aller se réfugier chez une voisine. Les Allemands pillèrent ensuite toute la maison et incendièrent la ferme.
Les corps des suppliciés ne furent inhumés que le 9 juillet après que les nazis en eurent donné l’autorisation le 8 au soir.
Jean Porta dont nous ignorons s’il obtint la mention « Mort pour la France » fut homologué "Déporté et interné résistant" (DIR) et sergent des forces françaises de l’intérieur (FFI) à titre posthume avec prise de rang au 1er juin 1944 ( décret du 13 juin 1946 paru au JORF du 19 juin 1946, p. 5451).
Il reçut la Médaille de la résistance par décret du 17 décembre 1968 et publication au JO le 17 janvier 1969.
Son nom figure sur le monument aux morts 1939-1945, à Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne).

Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) massacres de juillet et août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247834, notice PORTA Jean, Joseph, Paul par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 4 mai 2022, dernière modification le 6 juillet 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

Jean PORTA
Jean PORTA
Martine MANGEOLLE photographie sous licence d’usage

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 486512 (nc) ; GR 19 P 31/21, p. 14.— commune de Buzet-sur-Tarn Les tragédies de BUZET (juillet-août 1944).— Mémorial François Verdier ETÉ 1944 : LES MASSACRES DE BUZET-SUR-TARN.— Mémorial Genweb.— Recensements de population 6 M 566 004 année 1936.— JORF, Gallica.

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