RIGAUD Roger, Léon, Jules

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 27 avril 1914 à Montauban (Tarn-et-Garonne), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Buzet, aujourd’hui Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) ; cheminot ; résistant des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI) homologué DIR.

Roger RIGAUD
Roger RIGAUD
Gilbert RIGAUD photographie sous licence d’usage

Roger Rigaud fut armurier dans la marine sur le cuirassé "Le Courbet" pendant cinq ans avant d’entrer comme aide-ajusteur à la SNCF au service Matériel et Traction au dépôt de Montauban, ville dans laquelle il était domicilié.
En février 1943, il fut requis au titre du STO pour la Reichsbahn à Kirschmöser (Brandebourg). Il fut ensuite affecté dans une fonderie à Sarrebruck (Sarre) et profita d’une permission en juillet 1943 pour ne pas repartir. Il choisit alors la clandestinité et un mois plus tard, il rejoignit un groupe de réfractaires qui campait au château de Beaudésert à Corbarieu (Tarn-et-Garonne). Le groupe constitua rapidement l’embryon du maquis d’Ornano, appelé également maquis de Penne ou de Cazals et était établi à la ferme de Garran, près de Penne (Tarn). Entre le 27 septembre et le 10 octobre 1943, date à laquelle le maquis devint la 4ème Section des Corps Francs de Libération du Tarn-et-Garonne, Roger Rigaud fut avec les pseudonymes de "Petit Père" et de "René" nommé chef par intérim en attendant l’arrivée d’un nouveau responsable, Jacques Rabit, jeune officier d’active dont il devint l’adjoint. On lui confia l’instruction, le recrutement et la réception des parachutages sur le terrain codé "Volcan", situé sur le plateau de Vincher à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne). Le maquis qui était organisé comme un maquis militaire dépendant de l’armée secrète, fut alors homologué sous le nom de « Maquis d’ORNANO M.P-1. »
Après un violent engagement avec les troupes allemandes le 21 mars 1944, au cours duquel six résistants furent tués, Roger Rigaud regroupa les quelques rescapés au château de Labarthe (Tarn-et-Garonne). Ils furent rejoints par des hommes du maquis Bir-Hakeim qui avaient eux aussi subi un accrochage avec l’ennemi, à Montpezat-de-Quercy (Tarn-et-Garonne).
Début mai 1944, Roger Rigaud assuma désormais le commandement d’un groupe de la 8e compagnie de l’armée secrète stationné à Montaigut-de-Quercy et il établit son poste de commandement dans une ferme, dépendance du moulin de Roquebrune.
Le 16 mai 1944, alors qu’il circulait en automobile au cours d’une mission de ravitaillement du groupe Bir-Hakeim, il tomba dans une embuscade tendue par des agents de la Sipo-SD d’Agen à la suite d’une dénonciation, à Montaigut-de-Quercy. Il fut arrêté et incarcéré à la caserne Lacuée, à Agen puis transféré à la prison Saint-Michel, à Toulouse le 24 juin.
Le 17 août 1944, Roger Rigaud fut extrait de la prison avec 53 autres prisonniers et ils furent tous dirigés par la Milice vers la forêt de Buzet, aujourd’hui Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) où ils furent fusillés puis brûlés dans une grange.
Il n’y a pas d’information connue quant à une mention "Mort pour la France".
Il fut homologué membre des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) le 21 avril 1959.
Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 11 mars 1947 et publication au JO le 27 mars 1947.
Son nom figure sur le monument aux morts 1939-1945, à Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne), sur la plaque commémorative de la SNCF, dans le hall de la gare de Montauban-Villebourbon, la plaque commémorative aux "Résistants morts pour la France" et le monument aux morts, à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) massacres de juillet et août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247837, notice RIGAUD Roger, Léon, Jules par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 8 mai 2022, dernière modification le 6 juillet 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

Roger RIGAUD
Roger RIGAUD
Gilbert RIGAUD photographie sous licence d’usage

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 143155 (nc) et SHD, Vincennes GR 16 P 511306 (nc).— Le maquis d’Ornano MP-1, entre mémoire, histoire et transmission— Commune de Buzet-sur-Tarn, Les tragédies de BUZET (juillet-août 1944).— Mémorial François Verdier ETÉ 1944 : LES MASSACRES DE BUZET-SUR-TARN.— Stéphane Robine et Hervé Barthélemy dans Cheminot victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la dir. de Thomas Fontaine, éditions Perrin/SNCF, Paris, 2017.— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.

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