LESTCHENKO Jean, Hilarion [Pseudonyme dans la Résistance : Marius]

Par Jean-Luc Marquer

Né le 4 novembre 1924 à Beaucaire (Gard), mort en action le 6 juillet 1944 à Mézilhac (Ardèche), (date officielle du décès, 6 août 1944) ; résistant FTPF, homologué sergent des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

D’origine russe Jean, Hilarion Lestchenko était le fils d’Ilarion Lestchenko et de Maria, Augusta Roux, son épouse, originaire de l’Ardèche.
Son père, qui exerçait alors la profession de journalier et habitait à Beaucaire (Gard), obtint la nationalité française par décret du 2 novembre 1939 paru au JORF du 12 novembre 1939 (p. 13050).
Jean Lestchenko s’engagea dans la Résistance et rejoignit les rangs de la 7112e compagnie de FTPF de l’Ardèche. Ses services sont homologués à partir du 1er mars 1944.
Le 5 juillet 1944, lors des combats qui eurent lieu autour de la petite ville du Cheylard (Ardèche), qui était contrôlée par la résistance ardéchoise depuis le 6 juin 1944 et que les Allemands attaquèrent en masse, un détachement de la 7105e compagnie FTPF d’Antraigues (Ardèche) intercepta un convoi de ravitaillement allemand non loin du col des Quatre-Vios. Il y eut de nombreuses victimes parmi les troupes d’occupation. La 7112e compagnie prit position non loin du col après avoir camouflé son matériel dans une forêt proche de son point de chute.
Le 6 juillet 1944, avec quelques-uns de ses compagnons, le chef de la compagnie, Pierre Chany, se rendit sur les lieux de l’accrochage de la veille. Le groupe prit possession du camion de munitions allemand qui fut immédiatement rapatrié dans leur cachette, où un véhicule destiné à tracter ce type d’engin devait venir le récupérer. Les maquisards attendaient dans un bosquet quand un camion allemand qui se rendait du Cheylard à Privas (Ardèche) se présenta devant eux. Les Allemands s’arrêtèrent afin de constater les dégâts de la veille. La compagnie de Pierre Chany, en surplomb - bien qu’en nombre beaucoup plus faible - lança l’attaque. Les Allemands ripostèrent et prirent le dessus. La compagnie fut encerclée. Dans une manœuvre désespérée, les maquisards traversèrent la colonne allemande, se frayant un chemin à grands coups de grenades et de tirs de mitrailleuses. Ils échappèrent aux Allemands en plongeant dans un ravin en contrebas mais trois hommes, Jean Lestchenko et les deux mitrailleurs Baptiste Beydon et Attilio Macaccaro perdirent la vie dans ce combat au lieu-dit Roset à Mézilhac (Ardèche).
L’acte de décès de Jean Lestchenko fut dressé par le service de l’état civil militaire le 4 septembre 1952. Il est erroné et fixe le décès au 6 août 1944.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, sergent des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
Il fut cité à l’ordre de l’Armée et décoré de la Croix de guerre à titre posthume.
Son nom figure sur le monument aux morts de Beaucaire (Gard).
Une rue de cette ville porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247915, notice LESTCHENKO Jean, Hilarion [Pseudonyme dans la Résistance : Marius] par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 13 mai 2022, dernière modification le 7 août 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 77995 (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 367887 (nc) GP 19 P 7/13 p. 3. — Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 133. — L’éveil de la Haute-Loire, portrait de Pierre Chany, 3 février 2022. — Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — Geneanet. — Notes d’Alain Martinot. — État civil, acte de naissance n°124, transcription de l’acte de décès, Beaucaire, 1952, n°112.

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