Par Renaud Poulain-Argiolas
Née le 11 mai 1916 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), morte le 19 janvier 2005 à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) ; couturière ; militante communiste ; militante de l’UJFF de Montreuil ; résistante.
Georgette Le Morillon était la fille de Pierre, Marie Le Morillon, né à Colpo (Morbihan), manœuvre, et de Léontine Boutet, née à Montluçon (Allier), mère au foyer. Ses parents étaient domiciliés 108 rue de Trignac où elle vit le jour, dans le quartier de Méan-Penhoët à Saint-Nazaire. Elle était l’avant-dernière enfant d’une fratrie de dix. À l’exception de deux d’entre eux qui moururent en bas âge, tous furent des militants communistes : Émile, Renée, Pierre, Suzanne, Georges, Madeleine et Olga. Les parents, sympathisants du PCF, changèrent fréquemment de domicile, passant par la Loire-Atlantique, la Seine (actuel Val-de-Marne), l’Eure, le Calvados et les Ardennes, au rythme des changements d’emploi successifs du père.
De santé fragile, Georgette Le Morillon fut envoyée en 1931 en préventorium pendant un an. À son retour, elle adhéra aux Jeunesses communistes. D’après les souvenirs d’Olga Le Morillon, lorsque Jacques Duclos fut contraint à la clandestinité (avant 1932), des réunions clandestines de la direction du Parti communiste se seraient tenues chez Renée Le Morillon. Georgette attendait en faisant semblant de lire le journal Le Petit Parisien. Quand elle reconnaissait Duclos, Thorez, Marty ou un autre des dirigeants du parti, elle lui indiquait le chemin.
L’avènement des congés payés grâce au Front populaire fut pour elle l’occasion de partir en Bretagne avec sa sœur aînée Renée. À Montreuil, elle participa à la solidarité avec les Républicains espagnols en collectant vivres et vêtements. Elle rejoignit également l’UJFF de Montreuil à sa création et y fut nommée secrétaire.
Le 30 mars 1940, elle se maria avec Pascal, Raymond D’Andréa à Châtillon-sur-Loire (Loiret). Ils eurent ensemble une fille, Évelyne, née en 1946.
D’après les souvenirs de sa sœur Olga, elle fut sous l’Occupation agent de liaison pour la résistance communiste, tout comme ses sœurs Suzanne et Madeleine. Olga ayant été recrutée par leur beau-frère André Morillon, on peut supposer que Georgette fut recrutée par le même biais. Olga et Georgette participèrent à la préparation de l’évasion du camp d’internement de Voves (Eure-et-Loir) en mai 1944. Elles se rendirent sur place à plusieurs reprises, faisant passer des faux-papiers pour les futurs évadés en les cachant sous leurs vêtements, sur leur ventre, dans des gaines à double paroi.
Après la guerre, elle continua à militer au PCF de Montreuil et resta adhérente jusqu’à la fin de sa vie. Décédée à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), elle fut enterrée à Montreuil.
Par Renaud Poulain-Argiolas
ICONOGRAPHIE : Archives de Danièle Dubois.
SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, État civil de Saint-Nazaire (section de Méan-Penhoët), 1916, Naissances, Acte n°33, 3E184 196. — Données du site Généanet. — Site Match ID, Acte n°000000047N, Source INSEE : fichier 2005, ligne n°37887. — Souvenirs d’Olga Le Morillon rédigés entre 1990 et 1993 (non publié). — Propos recueillis auprès de Danièle Dubois, sa nièce (mai 2022).