LALANNE PICART André, Pierre

Par Michel Thébault

Né le 16 août 1898 à Paris XVe arr. (Seine), guillotiné après condamnation à mort le 25 août 1943 à Cologne (Allemagne) ; ingénieur ; résistant Armée des Volontaires.

André Lalanne était le fils de Léopold, Édouard Lalanne employé de commerce et de Marie Menin institutrice. Ses parents se séparèrent et André Lalanne fut en grande partie élevée par son beau-père Léon, René Picart directeur d’école primaire publique. Lors de son mariage en 1920 il est nommé Lalanne dit Picart (son beau-père étant son témoin de mariage) avant d’être adopté par Léon Picart en novembre 1922. Étudiant à Paris, il s’engagea dans l’armée en décembre 1916 à 18 ans, incorporé dans des régiments d’artillerie. Promu aspirant en juillet 1918, il devint sous-lieutenant en août 1919 avant d’être démobilisé en décembre 1919. Blessé, intoxiqué par les gaz en mars 1918, il fut décoré de la Croix de guerre et nommé lieutenant de réserve en décembre 1920. il se maria le 5 octobre 1920 à Paris à la mairie du 5ème arrondissement avec Emma, Lucienne Sollé (née à Paris Vème arr. Le 6 juillet 1900). Il exerçait alors la profession d’ingénieur. A la fin des années 30 il demeurait à Vincennes rue du Printemps.
 
Il s’engagea peu après sa création en octobre 1940 dans l’Armée des Volontaires, un réseau de résistance créé à Paris début octobre et qui s’étendit progressivement à tout le nord de la France. L’activité consista d’abord en aide aux prisonniers évadés en leur fournissant de faux papiers et en les aidant à gagner la zone libre. Au cours de ce même automne 1940, les membres du réseau entreprirent de diffuser un journal Pantagruel. André Lalanne-Picart participa rapidement aux réunions du groupe dirigeant qui se réunissait au café-tabac Le Saint-Sulpice 3 rue du Vieux-Colombier. Cependant dans le courant de l’année 1941 à Paris et en province, l’Abwehr, le service de contre- espionnage allemand, réussit à pénétrer l’organisation. A partir du 9 octobre 1941 eut lieu particulièrement dans la zone Nord occupée, une opération coordonnée d’arrestations ayant pour nom de code « Fall Porto ». Cette opération s’inscrivait dans la politique répressive menée après l’attaque contre l’Union soviétique le 22 juin 1941 et visait principalement les groupes de résistants en liaison avec Londres. La plupart des principaux dirigeants parisiens de l’Armée des Volontaires furent arrêtés en janvier 1942. André Lalanne-Picart fut arrêté à Paris par la SIPO-SD et interné le jour même à la prison de Fresnes. Le 9 octobre 1942, 45 membres de l’Armée des Volontaires dont André Lalanne-Picart destinés à être jugés ensemble en Allemagne, furent déportés dans le même transport, le convoi N° I.56., parti de la gare de l’Est à destination du SS-Sonderlager Hinzert. Le 27 mai 1943 un premier groupe fut jugé par le 2e sénat du Volksgerichtshof siègeant à Trèves. Charles Domergue, André Lalanne-Picart, Philippe Bonny, Marcel Le Pape, Raymond Cousin, Maxime Belleville et Raymond Deiss furent condamnés à mort. André Donnay fut condamné à 7 ans de réclusion et René Lhopital à 1 an de réclusion. Les condamnés à mort furent transférés à la prison de Rheinbach, puis les exécutions par guillotine eurent lieu à la prison de Cologne. Accusé d’espionnage, d’aide à l’ennemi et de diffusion de tracts anti-allemands, André Lalanne-Picart fut guillotiné à la prison de Klingelpütz à Cologne le 25 août 1943.
 
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes). Il obtint le statut Déporté – Interné – Résistant (DIR). Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 25 février 1958.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247975, notice LALANNE PICART André, Pierre par Michel Thébault, version mise en ligne le 8 mai 2022, dernière modification le 29 juin 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD AVCC, Caen Cote AC 21 P 584469 et SHD Vincennes GR 16 P 332200 (nc) — Arch. Dép. Paris (état civil, registre matricule). — Site internet de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Mémoire des Hommes.

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