LECHAPT Jean-Baptiste [LECHAPT Gédéon, Jean-Baptiste

Par Michel Thébault

Né le 19 septembre 1836 à Saint-Maurice-La-Souterraine (Creuse), mort le 3 avril 1871 à Chatou (Seine-et-Oise, Yvelines) ; maçon de la Creuse ; capitaine de la Garde nationale de Paris ; communard.

Gédéon (dont le prénom usuel était Jean Baptiste) Lechapt était le fils de Gédéon, Jean Baptiste Lechapt maçon âgé de 32 ans et de Marguerite Payot âgée de 29 ans domiciliés au lieu-dit Le Bost. Il devint comme son père maçon de la Creuse, une migration saisonnière qui culmina au XIXème siècle et qui voyait chaque année, les migrants quitter leur village pour travailler sur les grands chantiers de Paris. Au recensement de 1866, la famille était toujours domiciliée au Bost, commune de Saint-Maurice-La-Souterraine. Gédéon Lechapt père y est indiqué maître maçon (il était en 1873 entrepreneur de maçonnerie à Paris) et Gédéon fils est recensé comme son fils, maçon et célibataire. Sa famille qui comprenait encore sa mère, ses deux sœurs, sa grand-mère et une domestique célibataire âgée de 62 ans cultivait en même temps quelques terres au Bost.

Quand l’insurrection de la Commune débuta le 18 mars 1871, de nombreux maçons creusois comme Jean-Baptiste Lechapt se trouvaient à Paris. Très souvent sensibles aux idées d’égalité sociale ils prirent part à la Commune de Paris : parmi les communards arrêtés à l’issue de la Semaine sanglante, il y avait 1 314 migrants limousins dont 953 originaires de la Creuse. Faute de travail et par conviction politique de nombreux saisonniers creusois s’enrôlèrent dans la Garde nationale. Ce fut le cas de Jean-Baptiste Lechapt qui devint à 35 ans capitaine, élu, de la 2ème compagnie du 175eme bataillon de la Garde nationale (appartenant à la Xème Légion, du Xème arrondissement de Paris).

Il participa à la bataille de Rueil qui se déroula le 3 avril 1871 entre les troupes de la Commune de Paris et les Versaillais. Les Fédérés, commandés par Jules Bergeret et Gustave Flourens, furent battus et mis en fuite. Peu après la bataille, Gustave Flourens, capturé, fut assassiné. Un récit de l’exécution de Gédéon Lechapt fut publié dans Les Mémoires de la Société des Sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse (op. cit.) : « Trois de leurs compagnons avaient, de leur côté, traversé la Seine à la nage pour échapper aux recherches dont ils étaient l’objet à Rueil. Aussitôt arrivés à Chatou, ils se rendirent à l’hôtel Rieux » repérés et dénoncés, on « fit immédiatement prévenir le général de Galllifet, commandant l’armée régulière, qui habitait Chatou… Celui-ci donna l’ordre de fusiller les Fédérés séance tenante. Ceux-ci s’étaient cachés dans l’hôtel et y furent capturés sans résistance. Conduits sur le champ le long d’un mur ils furent fusillés sans jugement. » D’abord non identifié, son numéro matricule 2559 retrouvé sur son uniforme permit au tribunal civil de Versailles du 18 août 1871 d’établir par jugement l’identité de Jean-Baptiste Lechapt portée sur son acte de décès à Chatou.

Il fut l’un des tout premiers fusillés de la Commune de Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article248047, notice LECHAPT Jean-Baptiste [LECHAPT Gédéon, Jean-Baptiste par Michel Thébault, version mise en ligne le 11 mai 2022, dernière modification le 14 mai 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (état civil, recensement 1866) ; 67 J Fonds Grosset, Fiche individuelle de Jean Baptiste Lechapt — René Chatreix, Un Creusois parmi les premiers fusillés de la Commune de Paris, Mémoires de la Société des Sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, tome 38 1973 page 291. — Comité creusois des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871. — État civil Chatou.

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