Par René Lemarquis
Né le 25 décembre 1917 au Mans (Sarthe) ; ouvrier pâtissier puis employé dans l’électrolyse de l’aluminium ; militant communiste ; prisonnier de guerre évadé en URSS.
Noël Fer était le fils d’un Breton venu travailler à Paris où il était rentré au réseau État des chemins de fer comme chauffeur puis mécanicien. Il mourut des suites de guerre en 1924. Sa femme, fille d’un instituteur parisien, devint ouvrière en usine de confection puis, après son veuvage, « gérante de halte » dans la région de Tours. Noël Fer fut placé un certain temps chez ses grands-parents et fréquenta l’école primaire de Château-Renault (Indre-et-Loire). Il passa son certificat d’études primaires à treize ans puis fit son apprentissage de pâtissier à Vendôme (Loir-et-Cher) pendant deux ans. Après avoir été pâtissier dans plusieurs maisons de la Sarthe il entra dans une filature en 1936 où il commença à sympathiser avec « les idées révolutionnaires ». Il reprit son métier de pâtissier en 1939 pendant un an aux Sables-d’Olonne, à La Rochelle et à Deauville. Revenu à Paris en 1938 il s’embaucha dans une usine de produits chimiques pour la protection des métaux à Levallois-Perret où il adhéra en avril 1938 à la Jeunesse communiste. Réformé au bout de trois mois pour maladie au cours de son service militaire en Algérie, il retourna dans son entreprise où il se spécialisa dans l’électrolyse de l’aluminium et devint chef d’équipe.
Noël Fer milita en particulier pendant l’année 1939 au cercle des Jeunesses communistes. Il en fut nommé secrétaire adjoint. Il avait pour camarades Roger Radot (sociétaire du cercle), Pierre Dejardin (secrétaire de cellule à Levallois-Perret) et « connaissait très bien » le député de Corrèze Marius Vazeilles*. De septembre à novembre 1939 il effectua quelques tâches illégales (fabrication et distribution de tracts) et fut perquisitionné par la police. Mobilisé le 21 novembre 1939 dans l’infanterie il prit part aux combats des Pays-Bas et de Belgique et fut fait prisonnier le 3 juin 1940. Emmené en Allemagne, en Prusse orientale, à trente kilomètres de la frontière soviétique, il s’évada vers l’URSS le 25 décembre 1940 en compagnie d’un autre prisonnier. Il fut envoyé par la milice soviétique à Bialistok puis à Minsk où il fut maltraité et volé et enfin dans un camp d’internés français à Mitchourine où il fut mieux reçu. Il s’intégra alors au groupe des communistes français (qui s’opposait souvent à celui des officiers) et suivit des séances d’instruction politique. Il resta dans ce camp jusqu’au 29 juin 1941. Il écrivit une lettre aux Jeunesses communistes d’URSS dès l’agression allemande dans laquelle il faisait part de son désir de rentrer rapidement en France et, en attendant, de travailler en Russie plutôt que de rester interné. Fin juillet il fut envoyé à l’école léniniste sous le nom de Jean Bornard et fut évacué, avec l’école, en octobre pour Kouchnarenko.
Par René Lemarquis
SOURCE : RGASPI : 495.270.1603 : Autobiographies des 28 juillet 1941 et 21 octobre 1942 ; Dossier questionnaire pour l’école léniniste en russe.