NEDELEC Pierre, René

Par Michel Thébault

Né le 12 octobre 1926 à Angers (Maine-et-Loire), mort en action le 26 août 1944 à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire) ; résistant FFI.

Pierre Nédélec était issu par son père d’une famille bretonne des Côtes-du-Nord, Carnöet, installée à Angers dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Il était le fils de Pierre, Marie Nédélec, né à Angers le 16 mai 1901 couvreur et de Clotilde, Georgette, Joséphine Ouvrard née à Angers en 1904. Son père domicilié en 1921 à Tours avec son père veuf, s’était engagé le 2 mars 1921 dans le 6ème Régiment du Génie d’Angers mais fut réformé dès le 31 mai de la même année pour tuberculose pulmonaire. Ses parents s’étaient mariés le 13 octobre 1923 à Angers mais Pierre Nédélec fut orphelin très jeune après la mort de son père le 28 mai 1930 à Angers. En 1944 il vivait avec sa mère, commerçante à Angers 20 cour du Cheval Blanc.
 
Au mois d’août, la IIIème Armée américaine du général Patton, progressant rapidement au nord de la Loire, parvint dans les environs immédiats d’Angers (Maine-et-Loire) dès le 7 août (la ville étant libérée le 10 août). Dès le 11 août 1944, au lendemain de la libération de la ville, des volontaires se présentèrent pour intégrer les F.F.I. Formés quelques jours et armés sommairement, ils constituèrent une compagnie du nouveau 1er bataillon ¼ de marche du Maine-et-Loire. Pierre Nédélec âgé de 17 ans choisit alors de s’engager dans ce groupement.
Cependant l’armée alliée, pour des raisons stratégiques (privilégiant une avance rapide vers le nord et l’est), ne franchit pas le fleuve, confiant la sécurité de son flanc droit aux forces des F.F.I. Des unités allemandes en position défensive sur la rive sud du fleuve eurent l’ordre de s’y maintenir afin de protéger le repli général des forces du sud-ouest (ils ne quittèrent la région que le 29 août conformément à un ordre de repli émis par le commandement allemand)..
 
Le 26 août 1944 une section du 1er bataillon ¼ de marche du Maine-et-Loire à laquelle appartenait Pierre Nédélec partit d’Angers en direction de Saint-Georges-sur-Loire à l’ouest, à une vingtaine de kilomètres d’Angers, sur la rive nord de la Loire et de là se dirigea vers l’île de Chalonnes-sur-Loire pour effectuer des patrouilles de surveillance et repérer une éventuelle présence allemande. Une vingtaine de FFI traversa en barque avec l’aide d’un passeur le bras du fleuve s’installant en plusieurs lieux. Rapidement repérés par les Allemands de leur poste d’observation en haut de l’église Saint-Maurille à Chalonnes sur la rive sud, ils furent attaqués par des groupes de soldats allemands débarqués sur l’île. Chez les FFI, l’accrochage se solda par quatre prisonniers et trois morts à la Soulouze et à l’Orffraie. Pierre Nédélec fut mortellement blessé alors que le groupe de FFI auquel il appartenait tentait de décrocher et de retraverser le bras de Loire. Son corps fut emmené par le courant et ne fut retrouvé qu’un mois et demi plus tard le 5 octobre 1944 au Pont de Montjean-sur-Loire.
 
Il obtint la mention Mort pour la France et fut homologué FFI. Il reçut à titre posthume la Croix de guerre avec étoile de vermeil. Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de La Soulouze apposée par la ville de Chalonnes le 26 août 2012.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article248180, notice NEDELEC Pierre, René par Michel Thébault, version mise en ligne le 17 mai 2022, dernière modification le 3 juin 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD, Caen, AVCC, Cote AC 21 P 103352 (nc) — Arch. Dép. Indre-et-Loire et Maine-et-Loire (état civil, registre matricule) — Musée de la Résistance en ligne Plaque en mémoire de trois jeunes FFI, Ile de Chalonnes (Maine-et-Loire) — Journal Ouest-France 29 août 2012 Une plaque posée en mémoire de trois jeunes partisans — Geoffroi Crunelle Le dernier sacrifice de jeunes résistants à Chalonnes-sur-Loire Projet-Histoire. — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — Geneanet. — État civil mairie d’Angers registre des décès 1944 acte n° 775.

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