TROMPESAUCE Pierre (dit Jean-Pierre)

Par Pierre-Henri Zaidman

Né le 4 janvier 1826 à La Trimouille (Vienne), mort le 8 mai 1899 à Nanterre (Seine) ; tailleur de pierres ; domicilié à Paris, 117 avenue de Neuilly (XVIIe arr.) ; condamné pour crime de droit commun commis pendant la Commune.

Fils d’un meunier et d’une couturière, Jean-Pierre Trompesauce qui était marié à Geneviève Bourreau et était le père d’un enfant, avait été condamné neuf fois de 1857 à 1869 pour coups et blessures, rébellion, violences, bris de clôtures… Il avait servi en Afrique de 1847 à 1853 au 43e régiment de ligne.
Il ne fit pas partie de la Garde nationale, mais selon des témoignages, il avait de la « sympathie pour la Commune » et était en bons termes avec les fédérés. Le 15 avril 1871, il s’introduisit dans la cour d’un immeuble à Neuilly et menaça un locataire qui l’interrogeait ; il revint le 24 avril avec un fusil et une hachette, menaça un résident de l’immeuble et tira une première fois contre lui puis une seconde fois contre son neveu. Il fut arrêté par les fédérés et emprisonné, mais par la suite les versaillais ne le libérèrent pas.
Il fut traduit devant le 7e conseil de guerre qui le condamna aux travaux forcés à perpétuité pur tentative d’assassinat commise dans un mouvement insurrectionnel. Il forma un pourvoi en cassation au motif que les conseils de guerre n’étaient pas compétents pour juger les infractions de droit commun commises au cours d’une insurrection, qui fut rejeté. Il arriva en Nouvelle-Calédonie par la Sibylle le 5 février 1873, sa peine fut commuée en déportation simple le 8 février 1880 et bénéficiant de l’amnistie, il rentra par le Navarin. Sa qualité de communard fut revendiquée par Alexis Trinquet devant la Commission d’enquête parlementaire sur le bagne en 1881, qui déclara : « Trompesauce autre condamné de la Commune, fut comme Giraud et Polata, rayé des contrôles de la transportation politique et ses réclamations pour s’y faire réintégrer ne furent pas mieux écoutées. Il fallut qu’une commutation en déportation simple arrivât à Trompesauce en mai 1880 pour lui faire rendre par l’administration pénitentiaire la situation de condamné politique à laquelle il avait droit. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article248267, notice TROMPESAUCE Pierre (dit Jean-Pierre) par Pierre-Henri Zaidman, version mise en ligne le 21 mai 2022, dernière modification le 21 mai 2022.

Par Pierre-Henri Zaidman

SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 8 J 248 (343). — Arch. Dép. Hauts-de Seine, E_NUM_NAN_D1899 (481). — La Gazette des tribunaux, 10 mai 1872. — JORF, août 1881, p. 1490.

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