Par Michel Thébault
Né le 16 novembre 1851 à Parsac (Creuse), mort en détention le 15 février 1872 à l’Île d’Aix (Charente-Maritime) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard, emprisonné.
Jean Bourinat était le fils d’Antoine Bourinat cultivateur et maçon, et de Françoise Augory. Au recensement de Parsac en 1866 sa famille résidait au lieu-dit La Villatte. Jean Bourinat était le fils aîné avec trois frères plus jeunes âgés de 13, 10 et 3 ans. Au jour du recensement, le père, Antoine Bourinat âgé de 34 ans et son fils Jean âgé de 15 ans furent inscrits maçons, absents, « occupés hors du département ». Il était donc comme son père maçon de la Creuse, une migration saisonnière qui culmina au XIXe siècle et qui voyait chaque année, les migrants au début du printemps quitter leur village pour travailler sur les grands chantiers de Paris. En 1871, Jean Bourinat, âgé de 19 ans, célibataire, était maçon à Paris demeurant (avec Jean Baptiste Delaigue un jeune maçon creusois du même âge) 57 rue Galande dans le Ve arrondissement. La plupart des chantiers étant arrêtés, beaucoup de migrants s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde Nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Il devint garde dans le 151e bataillon de la Garde nationale appartenant à la Ve Légion, du Ve arrondissement de Paris, son arrondissement de résidence.
Il fut arrêté le 28 mai 1871 à l’issue de la « semaine sanglante ». Il fut envoyé en détention au Fort Boyard, entre l’île d’Oléron et l’île d’Aix dans l’attente d’être jugé. Les conditions très dures de l’internement provoquèrent la mort de nombreux détenus avant même d’être passés devant le Conseil de guerre (74 pour le seul secteur de l’île d’Aix entre le 8 juin 1871 et le 13 mars 1872). Transporté à l’hôpital militaire de l’île d’Aix, Jean Bourinat y mourut le 15 février 1872 à 19 heures.
Par Michel Thébault
SOURCES : Arch. Dép. Creuse (état civil, recensement 1866). — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880) — Pierre Urien, Les communards creusois et la vindicte versaillaise, Mémoires de la Société des Sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse (SSNAH), 1993. — Site internet Les Maçons de la Creuse, annuaire général. — État civil Île d’Aix, registre des décès 1872 acte n° 12.