Par Antoine Olivesi
Né le 11 novembre 1898 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 4 juillet 1961 ; employé de l’usine à gaz de Marseille ; syndicaliste CGT et militant communiste des Bouches-du-Rhône.
Léon Eynard était, en 1937, secrétaire de la section syndicale de l’usine à gaz de Marseille, puis il devint secrétaire général du syndicat CGT de la Régie intéressée du gaz et de l’éclairage. Il participa aux grèves de 1936-1938, notamment à celle des 28 février-1er mars 1938, qui affecta 1 200 travailleurs et qu’il négocia, après l’occupation de l’usine à gaz de Marseille, sur les bases d’un compromis. Il appartenait au Parti communiste. Il fut élu membre de la commission administrative de l’UD-CGT au congrès de Marseille, en juin 1938 et réélu l’année suivante. Lors du XVe congrès de la Fédération CGT de l’Éclairage (Lyon, juin 1937), il fut également élu au comité fédéral.
Léon Eynard participa, avec sa femme, Simone (voir Simone Eynard*), à de multiples réunions dans le cadre de l’Union des forces démocratiques (UFD) et, avec Frédéric Roux-Zola, au congrès du Rassemblement populaire du 25 octobre 1938.
Une note préfectorale du 14 septembre de la même année le qualifie de « membre influent du PC, bon orateur, employé mal noté ». Il fut proposé alors pour l’inscription sur le Carnet B par les services spéciaux. Eynard fut blessé par la police lors d’une manifestation contre les licenciements le 11 août 1939.
Réformé en 1939, il dirigea momentanément l’UD, après la mobilisation de Charles Nédélec, avec David Peyrot et Victor Gagnaire. Un Bureau provisoire de l’UD-CGT fut constitué le 30 septembre 1939, à la Bourse du Travail de Marseille. Le même jour, une perquisition eut lieu à son domicile, rue Desaix, en présence de sa femme. Le 5 novembre 1939, lors d’une réunion du comité fédéral, il s’opposa à l’exclusion des communistes dans la Fédération tout en accusant « la CGT (de) collabore(r) avec les ministres ». Eynard fut ensuite arrêté et interné au camp de Chabanet dans l’Ardèche, le 1er mars 1940. Il fut plus tard déporté.
Il milita, après la guerre, de nouveau à la CGT et au PCF, à Marseille, à partir du 1er octobre 1944. Il appartint au comité fédéral de la Fédération CGT de l’Éclairage en février 1946 et fut réélu à cette instance lors de son XVIe congrès (Paris, septembre 1946).
Léon Eynard mourut dans un accident de voiture avec son épouse en 1961.
Par Antoine Olivesi
ŒUVRE : Nombreux articles dans Rouge-Midi (photos les 1er et 4 avril 1938).
SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/10823, rapport du 28 septembre 1939, M 6/10874, rapport du 11 mai 1937, M 6/10933, rapport du 2 octobre 1939, M 6/11249, rapport du 14 septembre 1938, M 6/11246, lettre du préfet du 7 mars 1940, M 6/11778, rapport du préfet du 6 octobre 1939. — Rouge-Midi, 25 novembre 1938, 15 août 1939. — Le Petit Provençal, 1er mars 1938 et 1er octobre 1939. — Le Midi syndicaliste, juillet 1938 et 12 octobre 1938 (article du militant). — René Gaudy, Les porteurs d’énergie, Paris, Temps actuels, 1982. — Renseignements fournis par Henri Peyrot et F. Roux-Zola. — B. Weiss, La Fédération légale de l’Éclairage CGT (1936-1944), mémoire de maîtrise, Paris VII, 1995. — Pas de dossier dans les archives du Komintern.