BOIFFIER Raymond, André

Par Dominique Tantin

Né le 9 juillet 1920 à Saint-Just-Luzac (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), mort le 15 mai 1944 à Varetz (Corrèze) ; résistant dans les Francs-Tireurs et Partisans (FTP).

Raymond Boiffier était le fils d’Emmanuel, cultivateur, né en 1878, et de son épouse Suzanne, née en 1885. Il était le plus jeune d’une fratrie de six enfants (Renée, 1907 ; Denise, 1911 ; Hubert, 1912 ; Abel, 1915 et Albertine, 1918).
En âge d’être requis pour le STO, il rejoignit les FTP de Corrèze. Alias « Rapide », il combattait au sein de la 235e compagnie, dans un maquis F.T.P.F. à Mansac (Corrèze), le maquis Timbaud, situé dans un petit bois au Rosier d’Yssandon, commune de Mansac (Corrèze).
Selon le témoignage de Robert Mercier, ancien chef du détachement F.T.P, Raymond Boiffier fut blessé et capturé par les Allemands le mardi 25 avril 1944, à l’aube, dans les circonstances suivantes,
"Alerte ! Les boches sont là !" Chacun s’empare de son arme, le reste du matériel ne compte pas [...] La fusillade commence. Nous faisons jonction avec nos camarades. Je m’aperçois qu’ils ont oublié le fusil-mitrailleur, je demande à leur chef d’aller le chercher. Nous ne le verrons plus : tué ? Prisonnier ? Je ne sais pas. Je continue à diriger tout le monde pour une échappatoire. L’ennemi est trop nombreux et bien armé, il faut fuir. Soudain, c’est le contact. J’entends crier et devant moi, une ombre se dessine, c’est un Allemand qui jette son casque et ouvre sa capote en criant quelque chose que je [ne] comprends pas. Pas le temps de réfléchir, je fais feu sur lui à plusieurs reprises. Une mitrailleuse se met en action, derrière moi c’est la débandade. Je fonce devant moi en tirant sur tout ennemi qui se présente. Malgré les hurlements et le feu intense des armes, rien ne m’arrête, c’est la mort ou la vie. J’ai gagné, j’ai traversé la ligne dangereuse. Maintenant ce n’est plus sur moi que l’on tire, mais sur mes camarades qui ont eu peur et ne m’ont pas suivi. Je crois avoir fait trois morts [...] Nous avons eu plusieurs morts ou prisonniers... Le plus vieux, un juif de 51 ans ; le plus jeune "Joseph", un Alsacien de 17 ans ; Treuil René ; Crouzat Marcel ; Boiffier Raymond dit « Rapide ».". Il est précisé sur sa fiche dans Mémoire des Hommes qu’il fut « blessé par les Allemands et emmené par ceux-ci ».
Il fut déclaré mort à Varetz, une commune voisine, au lieu-dit La Chapelle, le 15 mai 1944, achevé par les Allemands ou des suites de ses blessures. Son dossier au SHD permettra peut-être de le préciser.
Il obtint la mention Mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit à Chermignac (Charente-Maritime) sur le monument aux Morts et sur une plaque commémorative située dans l’église.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article248323, notice BOIFFIER Raymond, André par Dominique Tantin , version mise en ligne le 24 mai 2022, dernière modification le 28 juillet 2022.

Par Dominique Tantin

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, AC 21 P 25475 (nc). — Bulletin municipal de Mansac, juillet 2012, p. 13. — Mémorial de la Résistance et de la Déportation en Corrèze, Brive, A.N.A.C.R.-Corrèze, 2015, p. 68. — Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, Paris, Éditions Sociales, 1975, p. 520. — Arch. Dép. de Charente-Maritime en ligne, recensement de 1921 à Saint-Just-Luzac.

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