BARDINTZEFF Michel

Par Emeric Tellier

Né le 25 juin 1909 à Saint-Pétersbourg (Russie), mort le 25 mars 1944 au camp de concentration de Dora (Allemagne) ; mécanicien, puis vérificateur en téléphonie ; résistant ; Déporté.

Michel Bardintzeff était le second fils de Michel Bardintzeff, administrateur de la Société d’Exploitations Minières et Forestières de l’Oural, président de l’Union des métallurgistes de l’Oural et de Marie-Adrienne Bergerault, sans profession, née le 28 juin 1871 au Grand-Pressigny (Indre-et-Loire). Son frère ainé, Serge Bardintzeff, était né le 4 février 1901 à Saint-Pétersbourg.
Michel Bardintzeff obtint un brevet supérieur. Naturalisé par décret du 27 mai 1928 publié au Journal officiel du 10 juin 1928, il résidait à Nice et travaillait comme mécanicien lorsqu’il fut appelé au service militaire en mars 1930. Il fit ses classes au sein du 401e Régiment de DCA à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). À son retour à la vie civile, il était réserviste, au grade de brigadier puis de maréchal des logis à partir de mars 1940.
En 1931, il fut embauché comme vérificateur en téléphonie à la société Le Matériel Téléphonique (LMT) à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine), où son frère, Serge Bardintzeff, occupait un poste d’ingénieur depuis 1929.
Mobilisé le 18 août 1939 au 405e Régiment de DCA, il fut démobilisé en août 1940 à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Réfractaire au Service du Travail Obligatoire en Allemagne, il fut approché en février 1943 par Fernand Mercier, alias « Yves », pour rejoindre le réseau de résistance Jade-Fitzroy. Il fut intégré au sous-réseau Jade/AB, au grade de sergent-chef, sous l’indicatif Z/AB/8.
Agent de liaison dans les départements de Seine et Seine-et-Oise, il fut arrêté par la Gestapo le 10 janvier 1944 au domicile du chef du sous-réseau au 134 bis rue de Tolbiac à Paris (XIIIe arr.). Michel Bardintzeff n’avait rien révélé.
Il fut déporté comme suspect depuis Compiègne (Oise) par le convoi du 22 janvier 1944 au kommando de Weimar, une usine d’armement dépendant du camp de concentration de Buchenwald (Allemagne), puis au camp de concentration de Dora (Allemagne) où il mourut le 25 mars 1944.
Son chef de réseau a pu dire de lui : « Haute valeur morale. Bonne éducation. Proposé pour stage Ecole d’Artillerie de Poitiers (EOR). Très intelligent. A toutes les aptitudes pour faire un bon officier. », ou encore « Excellent agent dont j’ai pu apprécier l’aide constante pendant ces années de clandestinité. Dévoué à la cause alliée, n’a rien révélé aux interrogatoires, sauvant ainsi la majorité du réseau Jade/AB. »
Il avait résidé au 8 rue de l’Abbé-Groult à Paris (XVe arr.). Michel Bardintzeff parlait français et russe et était titulaire du permis de conduite « tourisme » et « poids lourd ».
Sa fiche de registre matricule militaire le décrivait de la manière suivante : « 181 cm, cheveux châtains, barbe rasée, front haut, yeux bleus, nez fort, teint pigmenté. »
La mention « Mort pour la France » a été portée à son état-civil le 5 septembre 1946. La Médaille de la Résistance lui a été attribuée par le Journal officiel du 17 mars 1946, article 34, page 24.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article248499, notice BARDINTZEFF Michel par Emeric Tellier, version mise en ligne le 21 juillet 2022, dernière modification le 21 juillet 2022.

Par Emeric Tellier

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 32791. – SHD Caen, AC 21 P 702506, (nc). – Arch. Dép. des Alpes-Maritimes, 0170W 0009, (non consulté). – Journal officiel, 10 juin 1928, p. 6428. – Arbre généalogique de Jacques Carl sur geneanet.org.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable