Par André Balent
Né le 1er juin 1927 à Campagne-sur-Aude (Aude), mort le 6 août 1944 à Puivert (Aude) ; résistant des Francs-tireurs et partisans français (Aude).
Auguste Escriva était natif de Campagne-sur-Aude (Aude), commune de la vallée de l’Aude, au nord de Quillan. Il semble, toutefois, qu’il ait vécu à Ventenac-en-Minervois (Aude) à proximité de Narbonne et de l’Hérault.
Il avait intégré le maquis audois « Jean-Robert » des FTPF (Voir Meyer Victor).
Le 6 août 1944, un détachement de quinze maquisards de « Jean-Robert » (à Salvezines, au sud-est de l’Aude, dans les Pyrénées, près des Pyrénées-Orientales) avaient pour mission de renforcer un autre maquis audois des FTPF, celui de Gaja-la-Selve, créé en mars 1944 et implanté au nord-ouest du département, près de la Haute-Garonne. Ils auraient dû parcourir à pied environ 60 km. Mais, contrairement aux ordres reçus, ils avaient réquisitionné la veille un camion à Belvis (village du Pays de Sault, au sud de Puivert). Ce camion conduit par son propriétaire, Sicre devait, le 6 au matin, les conduire à Gaja-la-Selve. Arrivant au col de la Babourade (commune de Puivert), sur la RN (aujourd’hui RD) 117, ignorant que les Allemands entreprenaient une opération d’envergure contre le maquis de Picaussel de l’Armée secrète (AS), ils tombèrent nez à nez avec le détachement allemand de la 11e Panzer, posté à ce col. Ils essuyèrent le feu des Allemands et se dispersèrent. Auguste Escriva fut tué. Le chef du détachement des FTPF aurait déserté. Les douze autres se rendirent dans l’Ariège toute proche et intégrèrent la première compagnie des FTPF de ce département, cantonnée dans les environs de Vira (Ariège). Le bruit des tirs de cet accrochage attira l’attention des maquisards de Picaussel qui comprirent que ce col et la RD 120 allait constituer un des axes de l’attaque allemande.
Auguste Escriva obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur.
Il y a un dossier (non consulté) au Service historique de la Défense à Vincennes (cote 16 P 210996). Le maquis de Picaussel revendiqua Escriva parmi ses combattants. Il fut inscrit le mémorial de ce maquis (plaque à Puivert) et sur le monument aux morts de Ventenac-en-Minervois. Une stèle à la mémoire d’Auguste Escriva fut érigée au col de la Babourade (Puivert), à l’embranchement entre les RD 117 et 120, sur les lieux mêmes où il trouva la mort.
Il est enterré au cimetière communal de Ventenac-en-Minervois.
Par André Balent
SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 180410 (nc). — Julien Allaux, La 2e guerre mondiale dans l’Aude, Épinal, Éditions du Sapin d’Or, 1986, 255 p. [p. 172]. — Lucien Maury (dir.), La résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, comité d’Histoire de la Résistance du département de l’Aude, 1980, 439 p. [p. 279]. — Lucien Maury, Picaussel, 1944-1994, Puivert, Amicale des anciens du maquis de Picaussel, 1994, 35 p. [p. 8, 32]. — Sites Mémoire des hommes et MemorialGenWeb consultés le 1er juin 2022.