WEINSTEIN Max, alias Chevalier, Max, Gustave

Par Claude Pennetier

Né le 20 juin 1927 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mort le 5 avril 2020 à Gennevilliers (Hauts-de-France) ; imprimeur ; résistant communiste.

AERI

Max Weinstein naquit second fils d’une famille juive polonaise installée à Nancy au début des années 1920. Son père, naturalisé français, fut ouvrier dans la métallurgie puis marchand forain en lingerie féminine que se disait "apolitique". Son frère ainé s’appelait Georges, un autre naquit cinq ans plus tard, Charles. Sa mère, Frida Ginzberg, était souffreteuse, maladive, elle finit par être internée dans un asile en 1940. Le père prit une autre compagne ce qui provoqua le départ de Georges.
Bon élève, titulaire de Certificat d’études en 1939, mais à la différence de son frère aîné (qui sera titulaire du bac) Max ne fut pas envoyé au lycée, sans doute en raison de la situation internationale ; il alla dans une classe destinée à l’enseignement technique. Max Weinstein rejoignit Roanne (Loire) en 1940 où son père était mobilisé et où il resta après sa démobilisation et fut marchand forain. Pendant le voyage la famille se fit voler tous ses biens. Max y fit des études commerciales tout en participant aux Éclaireurs israélites. Les brimades antisémites des autres élèves lui firent quitter le collège au printemps 1943. Il rejoignit ensuite Villeurbanne avec son frère Georges qui était entré en résistance sous le pseudonyme de Maurice Chevalier. Max fit de même sous le nom de Max Chevalier, avec de faux papiers.
Il travailla dans une usine de Lyon tout en étant résistant de l’Union de la Jeunesse Juive (UJJ, partie intégrante de la MOI) sous le nom de Gustave. Nom que lui donna ] sa responsable aux cadres Marc Pierre Gluckstein. Marc le mit en contact avec Robert, de son vrai nom Albert Lévy. Il distribua le journal clandestin Jeune combat, lança des tracts, colla des papillons, traça des graffitis et fit de la propagande en prenant la parole. Très vite il avait bénéficié d’un arme et d’une formation ; lui-même devint instructeur. il fit équipe avec Catherine (future Rose Mikalowick). Son groupe de combat rejoignit le bataillon Henri Barbusse dirigé par Baptiste Saroglia à Pont-de-Chéry. Le 24 août 1944, il participa à des sabotages. Il combattit lors à l’insurrection de Villeurbanne avec le bataillon Carmagnole puis à la bataille de Pusignan (Rhône) avec le grade d’adjudant. Intégré dans le 1er régiment du Rhône comme sergent, mais il ne resta pas dans l’armée.
Il vécut à Villeurbanne puis à local, deux villes où son militantisme à l’UJRF et au Parti communiste fut intense. Il fut secrétaire de la section du premier arrondissent de Lyon, la section Lyon-centre.
il vécut en union libre avec Berthe puis ils se marièrent le 21 mai 1947 à la mairie du 1er arr de Lyon. Elle fut une active militante communiste.
Le jeune communiste travailla comme employé dans diverses entreprises du textile et de l’habillement à Lyon jusqu’en avril 1954. Il en donne un récit précis et haut en couleurs dans Souvenirs, Souvenirs. Il entra à La Voix du Peuple (hebdomadaire de la fédération communiste du Rhône) le 1er avril 1954, puis à La République de Lyon ("quotidien démocratique") en mai 1955 et jusqu’en octobre 1959.

Max Weinstein travailla à l’Humanité, sous le statut de "permanent", de novembre 1959 à juin 1986. Il fut directeur de l’imprimerie de l’Humanité , la société de gestion poissonnière (SGP) et le responsable de la Cité internationale de la fête de l’Humanité.
Il participa activement au Secours populaire. Secrétaire général de la fédération du Rhône, il fut élu membre du bureau national en 1959. Il fut secrétaire de la fédération de Paris puis des Hauts-de-Seine et le président de la commission financière et de gestion créée en 1961.
Il fut à l’origine de la création de MRJ-MOI (Mémoire des Résistants Juifs de la Main-d’oeuvre immigrée
Homologué comme FFI, Max Weinstein fut un militant communiste à de septembre 1943 à sa mort, un animateur de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) et un militant de la mémoire de la résistance juive.
Une plaque à son nom a été dévoilée le 14 rue de Paradis, Paris Xe, le 20 juin 2022.

Son frère Georges, ingénieur chimiste, ancien responsable international aux "cadres" de la Jeunesse communiste juive, resta toute sa vie un militant communiste. Il mourut en février 1993. Son épouse était secrétaire de direction au SNES.
Son frère cadet Charles, titulaire du baccalauréat, militant du PCF fut envoyé à Prague pour travailler à la rédaction de la Nouvelle revue internationale à Prague. Auprès son retour à Paris il obtint l’agrégation de russe et enseigna au lycée de Perpignan et fut responsable du SNES. Fervent défenseur de l’URSS, il bascula totalement après 1989. Son fils Marc, agrégé de russe, enseignant à l’Université d’Aix-en-Provence.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article248612, notice WEINSTEIN Max, alias Chevalier, Max, Gustave par Claude Pennetier, version mise en ligne le 3 juin 2022, dernière modification le 14 juillet 2022.

Par Claude Pennetier

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Fausse carte

OEUVRE : Souvenirs, souvenirs, de l’enfance jusqu’en 1960, Éditions du Losange, 1997, 275 p. — Pleine la vie, après 1960, Éditions du Losange, 2010.

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 602082. — Nous devons beaucoup au DVD-ROM, Valeurs de la Résistance, valeurs des jeunes aujourd’hui, AERI, 2012, repris sur le Musée de la Résistance en ligne. — L’Humanité, 8 avril 2020. — Site de Musée de la Résistance nationale. — Notes de sa fille Rosette Lidereau. — Et bien sûr les deux livres de mémoire de Max Weinstein.

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