JARRAUD Joseph [parfois orthographié JARROT Joseph]

Par Michel Thébault

Né le 26 mai 1835 à Bourganeuf (Creuse), mort en détention le 8 février 1872 à l’Île d’Aix (Charente-Maritime) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard, emprisonné.

Joseph Jarraud (orthographié Jarrot sur son acte de décès) était le fils de Léonard Jarraud, cultivateur, et de Catherine Chassoux, domiciliés au lieu-dit Bouzogle, commune de Bourganeuf. Il fut orphelin très tôt, à quatre ans au décès de son père le 9 novembre 1839. Il se maria à Bourganeuf le 17 mars 1862 avec Marguerite Liraud couturière (née à Bourganeuf le 1er octobre 1843) avec qui il eut deux enfants. il était alors journalier. En 1871, il était maçon à Paris, domicilié, 2 rue de Pontoise (quartier Saint-Victor) dans le Ve arrondissement.

La plupart des chantiers étant arrêtés en 1871 à Paris, beaucoup de maçons de la Creuse, migrants saisonniers, s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Joseph Jarraud devint garde dans le 59e bataillon de la Garde nationale appartenant à la Ve Légion, du Ve arrondissement de Paris. Il fut arrêté le 28 mai 1871, à l’issue de la « semaine sanglante ». Il fut envoyé en détention en rade de Rochefort, interné sur le ponton La Pandore dans l’attente d’être jugé. Les conditions très dures de l’internement provoquèrent la mort de nombreux détenus avant même d’être passés devant le Conseil de guerre (74 pour le seul secteur de l’Île d’Aix entre le 8 juin 1871 et le 13 mars 1872). Transporté à l’hôpital militaire de l’Île d’Aix, il y mourut le 8 février 1872. il était âgé de 36 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article248620, notice JARRAUD Joseph [parfois orthographié JARROT Joseph] par Michel Thébault, version mise en ligne le 8 juin 2022, dernière modification le 8 juin 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (état civil). — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880). — Pierre Urien, Les communards creusois et la vindicte versaillaise, Mémoires de la Société des Sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse (SSNAH), 1993. — site internet Les Maçons de la Creuse, annuaire général. — État civil de l’Île d’Aix, registre des décès 1872 acte n° 10.

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