NINITTE Maurice, Robert, Louis

Fils de Robert Ninitte, ouvrier mouleur, et de Marie-Louise Saintpère, mère au foyer, Maurice Ninitte était le deuxième d’une famille de cinq enfants (trois filles et deux garçons). Il fréquenta l’école primaire de Bourg-Fidèle puis de Mézières où il réussit le certificat d’études primaires. Il fit deux années d’études d’enseignement technique au collège de Mézières et entra en apprentissage pour apprendre le métier d’ajusteur.

Maurice Ninitte entra dans le monde du travail en 1957, en qualité de graveur en matrice à Manestamp de Charleville. Il exerça ensuite différents métiers dans les usines métallurgiques des environs : ajusteur chez Sisson-Lehmann à Charleville, monteur à La Couvinoise à Mézières, contrôleur de fabrication à l’usine Foissy de Warcq. À la fin des années 1960, il fut embauché à EDF. Il y gravit les échelons, magasinier, employé puis chef de groupe, et partit à la retraite le 1er mars 1997.

Maurice Ninitte grandit dans une famille de tradition politique et syndicale militante. Son père, Robert Ninitte, fut secrétaire régional du Parti communiste des Ardennes (1945-1946), membre du bureau du l’UD-CGT (1956-1967), maire adjoint de Mézières (1947-1959) et conseiller général des Ardennes, pour le canton de Mézières (1945-1977).

Il s’engagea très tôt en politique. En septembre 1956, à l’âge de seize ans, il adhéra à l’Union des jeunesses républicaines françaises. Il créa un cercle à Mézières dont il devint le secrétaire et participa, le 9 décembre suivant au congrès départemental du mouvement de la Jeunesse communiste qui se substituait à l’UJRF. Membre du secrétariat fédéral de la JC dès janvier 1957, il adhéra à la CGT et au Parti communiste français. Il fut élu au comité fédéral des Ardennes le 30 juin 1959 et y siégea jusqu’au 11 décembre 1960. Incorporé dans un régiment d’infanterie depuis le 1er mars 1960, il fit ses classes à Verdun (Meuse) et servit en Algérie, du 1er juillet 1960 au 17 mai 1962.

De retour à la vie civile, Maurice Ninitte reprit ses engagements. Il retrouva sa place au bureau départemental de la JC. Il fut de nouveau membre du comité fédéral du Parti communiste du 27 janvier 1963 au 10 mai 1964 et siégea à la commission exécutive du l’UD-CGT.

Du côté du militantisme syndical, il fonda le syndicat CGT des métaux à l’usine Foissy en 1965 : il devint membre du secrétariat et fut élu délégué du personnel. A son embauche à EDF, il prit de nouvelles responsabilités. Il siégea au bureau syndical de la CGT exécution de 1970 à 1973, puis il occupa le poste de secrétaire départemental du Groupement national des cadres CGT.

Secrétaire de cellule et membre du bureau de la section PCF de Charleville-Mézières à partir de 1973, il suivit une école fédérale. Le 29 avril 1979, il retrouva le comité fédéral et fut désigné délégué au XXIIIᵉ congrès national du PCF qui se tint à Saint-Ouen du 9 au 13 mai 1979. Très critique à l’égard de la direction nationale et de la ligne politique de son parti depuis 1983, il vota sans surprise, contre le rapport du comité central, et ne fut pas réélu lors de la conférence fédérale du 20 janvier 1985. Finalement, il quitta le Parti communiste en 1991. Lors de l’élection présidentielle en 2002, il présida le comité de scrutin ardennais à Jean-Pierre Chevènement. Il adhéra au Mouvement républicain et citoyen l’année suivante. Il siégea au bureau départemental et occupa le poste de secrétaire, à l’action politique jusqu’à son départ en 2012. À l’élection présidentielle, il soutint le candidat François Hollande.

Aux élections municipales de 14-21 mars 1977, Maurice Ninitte fut élu sur une liste d’union de la gauche PS-PCF qui remporta la victoire à Charleville-Mézières. Avec l’élection du nouveau maire socialiste Roger Mas (suite au décès du maire Jean Delautre) le 18 décembre 1980, il occupa un poste d’adjoint. Il fur reconduit dans sa fonction après le succès de la liste d’union de la gauche en mars 1983 et 1989, puis de la liste divers gauche le 18 juin 1995. Après la démission de Roger Mas le 15 mai 1998, il accéda au poste de premier adjoint au maire divers gauche Louis Auboin et le conserva jusqu’en mars 2001.

Maurice Ninitte fut candidat, à plusieurs reprises, aux élections pour le conseil général. Le 21 mars 1982, il obtint avec l’étiquette PCF 1453 voix sur 9294 inscrits et 5680 votants (26,71 % des suffrages exprimés) dans le canton de Mézières-Est. Dans le même canton et avec la même étiquette, il recueillit 6181 voix (21,55 % des suffrages exprimés) le 25 septembre 1988. Aux élections de 1998 et de 2001, il se présenta avec l’étiquette divers gauche. Le 25 septembre 1998, il obtint 364 voix (8,56 % des suffrages exprimés) dans le canton de Charleville-La Houillère. De retour dans le canton de Mézières-Est où il était domicilié, pour le scrutin des 11-18 mars 2001, il réunit 841 voix (20,94 % des suffrages exprimés) au premier tour, puis 1385 voix (28,68% des suffrages exprimés) au scrutin de ballottage. Enfin, le 9 mars 2008, toujours dans le canton de Mézières-Est mais avec l’étiquette mouvement républicain et citoyen, il obtint 581 voix (12,49 % des suffrages exprimés). Maurice Ninitte s’investit dans la vie associative. Adhérent de la Fédération des conseils des parents d’élèves, il siégea au conseil de l’école primaire, puis au conseil d’administration du collège Salengro, dans son quartier de Mohon. Il fut aussi membre du comité du Judo Club Bayard. Vice-président du conseil communal d’action sociale à la ville de Charleville-Mézières de 1995 à 2001, il exerça des responsabilités au sein de l’Adapah (association départementale d’aide aux personnes âgées et handicapées) : il fut administrateur de 1995 à 2019, il occupa successivement le poste de secrétaire général adjoint (2007-2010), et celui de premier vice-président (2010-2019).

Le 11 janvier 1964, à Mézières, Maurice Ninitte avait épousé Roseline, Marie-Louise Natelet, une couturière qui devint aide-soignante. Le couple eut trois enfants (une fille et deux garçons).