FERRER Joseph [1912]

Par André Balent

Né le 16 février 1912 à Porté-Puymorens (Pyrénées-Orientales), mort le 20 mars 1973 à Varilhes (Ariège) ; volontaire en Espagne républicaine ; déporté à Mauthausen.

Joseph Ferrer naquit à Porté (qui ne s’appelait pas encore Porté-Puymorens), une commune de la Cerdagne française.

Joseph Ferrer était le fils d’André Ferrer, maçon, alors âgé de vingt-neuf ans. André Ferrer, Catalan, était de nationalité espagnole. Sa mère Marie-Thérèse Peix avait alors vingt-huit ans et était qualifiée de "ménagère". L’état civil ne donne aucune indication sur sa nationalité. Catalane, elle pouvait, tout aussi bien être française. De toute façon, avant 1927, une Française qui épousait un étranger en France perdait sa nationalité française.

Dans les années 1930, Joseph Ferrer habitait toujours Porté. Il se maria à Varilhes (Ariège) le 31 octobre 1931 avec Maria Castello Melchora née à Mequinensa (Espagne) le 6 janvier 1914. Le couple eut trois enfants.
Joseph Ferrer acquit sans doute la nationalité française. En effet, la loi de 1889 prévoyait que les enfants d’étrangers nés en France devenaient automatiquement français à leur majorité. Pourtant, lorsqu’il fut déporté à Mauthausen, il fut enregistré comme déporté de nationalité espagnole. Entre temps, Ferrer participa à la Guerre civile espagnole, non pas en tant que Français, mais en se considérant comme Espagnol.
Nous ignorons si, avant 1936, il avait des symapthies anarchistes. en tout cas, dès le début du conflit, il s’engagea dans une milice de la CNT-FAI, la Segunda columna formée à Barcelone et quii partit sur le front d’Aragon le 24 juillet 1936. Après la militarisation des milices, cette colonne devint en 1937 la 25e division de l’Armée populaire de la République espagnole. Joseph Ferrer fut soldat de la 126e brigade mixte de la 25e division. Il combattit d’abors dur le front d’Aragon et participa aux batailles de Belchite et en août-septembre 1937 puis de Teruel de décembre 1937 à février 1938. Après l’offensive franquiste en Aragon qui coupa en deux la zone républicaine en mars 1938, Joseph Ferrer suivit son unité qui participa aux opérations sur le front du Levant, en particulier à Vilamalur, en juillet 1938. Joseph Ferrer fut blessé à deux reprises

Après la défaite de la République on ne peut qu’imaginer la trajectoire de Joseph Ferrer : les camps en France, les compagnies de travailleurs étrangers dont certaines employées à des travaux de fortifications sur le front furent capturés par les Allemands, enfermés dans des stalags avant d’être tranférés dans des capms de concentration, ce lui de Mauthausen (Autriche) en premier lieu, à partir du 6 août 1940.

Joseph Ferrer devait, être interné dans un stalag en Autriche car il fut, avec d’autres Espagnols, transféré de de Klagenfurt à Mauthausen le 12 septembre 1940. On ignore quand il rentra en France. Bien que n’ayant pas intégré les Brigades internationales, il semble avoir adhéré à l’AVER après la Seconde Guerre mondiale. Son nom figure dans les archives de cette assocaition.

Sa femme bien qu’étant née en Espagne était de nationalité française. Elle fut déportée en Allemagne le 9 août 1944 depuis Bordeaux (Gironde) par le "train fantôme". Elle mourut à la l’hôpîtal de la Salpêtrière à Paris peu de temps après sa libération du camp, le 16 juin 1945.

Joseph Ferrer se remaria à Toulouse (Haute-Garonne) le 10 juin 1948.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24882, notice FERRER Joseph [1912] par André Balent, version mise en ligne le 7 mars 2009, dernière modification le 19 octobre 2020.

Par André Balent

SOURCES : Arch. AVER — État civil de Porté-Puymorens, 15 juin 1984 et novembre 2011. — Notice DBMOF, XXVII, 1986, p.. 334 et CDROM, Éditions ouvrières, 1997, — André Balent, "Un natif de Porté dans la guerre d’Espagne", Records de l’Aravó, Bulletin de l’Association pour la protection du patrimoine et de la mémoire collective de la vallée de Carol, 8, Latour-de-Carol, 2011, pp. 12-13. — Livre-Mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression, Paris, FMD, 2004, consulté en ligne le 2 décembre 2011 sur le site de la FMD (http://www.bdm.org/liv/index_liv.php) — Note de Jean-Pierre Besse. — Fichier des décès INSEE.

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