DUFLOS Marcel Adelson Jules. [Belgique]

Par Francis Drugman. Notice complétée par Renée Dresse.

Jemappes (aujourd’hui commune de Mons, pr. Hainaut, arr. Mons), 1er mars 1926 − Saint-Ghislain (pr. Hainaut, arr. Mons), 26 juin 2011. Ouvrier tourneur, militant chrétien, délégué syndical, dirigeant de la section syndicale de Quaregnon (pr. Hainaut, arr. Mons), dirigeant mutualiste.

Adelson Duflos, le père de Marcel, est ouvrier mineur au charbonnage de Tertre (aujourd’hui commune de Saint-Ghislain) où il occupe notamment la fonction de porion puis de chef porion. C’est un militant socialiste actif à la Centrale des mineurs et à la Commission syndicale (syndicat interprofessionnel) du Parti ouvrier belge (POB). Il est le premier délégué syndical de son entreprise. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il refuse d’adhérer à l’Union des travailleurs manuels et intellectuels (UTMI), le syndicat unique imposé par l’occupant allemand. Nelly Bizet, la mère de Marcel Duflos, est giletière à domicile. Dans la famille Duflos, on est ouvrier mineur de père en fils. Marcel obtient de ses parents de suivre, après ses études primaires, l’enseignement technique inférieur. Le 1er juillet 1942, à seize ans et demi, il entre au service des Ateliers Lebrun, entreprise de constructions frigorifiques située au numéro 37, rue Mouzin à Nimy (aujourd’hui commune de Mons). Il évite le travail obligatoire en se faisant engager aux Charbonnages du Hainaut, site de Tertre (aujourd’hui commune de Saint-Ghislain), en 1943. En 1944, il poursuit son activité professionnelle aux Forges et Laminoirs de Jemappes (forges-aciérie), usine située au numéro 153 avenue Demerbe. Duflos effectue son service militaire aux para commandos (grade de sergent) du 6 janvier 1947 au 6 janvier 1948. Le 22 janvier 1948, il rejoint la Carbochimique SA à Tertre (rue de l’Industrie) : il y restera jusqu’au 2 mars 1984, date de sa prépension. Dans cette usine, il occupe la fonction d’ouvrier machine hors catégorie. Cet ouvrier qualifié obtient ce poste grâce à sa persévérance, en suivant des cours du soir dont il sort diplômé en dessin industriel et construction civile.

Le 26 juin 1948, Marcel Duflos épouse à Quaregnon Fernande Destrebecq, née dans cette même commune le 20 avril 1926, qui travaillera notamment comme gérante d’un magasin textile. Il quitte alors sa commune natale pour se domicilier avec son épouse à Quaregnon au numéro 119, rue de Monsville. Le couple aura une fille, Jacqueline.

Marcel Duflos entame sa carrière syndicale à la Centrale générale des services publics, groupe Gazelco en mars 1950. Il quitte le syndicat socialiste pour adhérer en avril 1961 après la grève contre la loi unique de l’hiver 1960-1961. Il est membre des divers organes de concertation de son entreprise : membre du conseil d’entreprise représentant les ouvriers (trois mandats), membre du comité de sécurité et d’hygiène (quatre mandats), délégué syndical suppléant en 1966, délégué effectif en 1970, suppléant dès le 26 janvier 1973 et à nouveau effectif puis délégué principal du 30 juin 1978 au 5 juillet 1983. Il préside également le comité syndical d’entreprise du complexe de Tertre de 1967 à 1980.
Marcel Duflos est affilié à la Centrale chrétienne des travailleurs de l’énergie, de la chimie, du cuir et des industries diverses (devenue en 1985 la Centrale chrétienne énergie, chimie, cuir). Il est membre du comité directeur de la centrale dès 1972 en remplacement d’Albert Quintin* et membre du comité national Chimie. Il préside le comité syndical régional intersectoriel de Mons de 1967 à 1980. Il est également membre de la commission de propagande et de la commission de formation de la centrale.

Marcel Duflos est actif sur le plan interprofessionnel. Il est secrétaire et responsable du service Chômage de la section locale de Quaregnon (pr. Hainaut, arr. Mons) jusqu’à la fin de l’année 1991. Il assure pendant 25 ans la paie des chômeurs. Il est membre du comité de la Fédération des syndicats chrétiens de Mons de 1971 à 1975, il y représente sa centrale mais aussi les sections locales interprofessionnelles. Il en sera le vice-président durant quatre ans et membre de la commission du personnel de la fédération.

Marcel Duflos est un militant qui s’est dévoué tout entier à la défense de ses compagnons de travail. Il leur consacre de nombreuses heures en dehors de l’entreprise. Pour exemple, en tant que responsable de la section interprofessionnelle de Quaregnon, il tient trois permanences par semaine de 18 à 21 heures sans compter les heures passées à intervenir pour tenter de résoudre les questions des affiliés.

Marcel Duflos reçoit le titre de lauréat du travail par arrêté royal (insigne d’honneur de bronze) en 1975, puis celui de doyen d’honneur du travail (secteur chimique) le 14 juillet 1983. Prépensionné en 1984, il se voit accorder le titre de doyen d’honneur émérite du travail en 1994, titre difficile à obtenir et qu’il est le seul à avoir à Quaregnon. Il est également détenteur des décorations du travail de 2e et de 1ère classe.

Durant ces années, Marcel Duflos poursuit ses activités sociales en tant qu’administrateur de la Mutualité libre du Hainaut et assure la permanence mutualiste sociale à Quaregnon.

Les funérailles religieuses de Marcel Duflos, suivies de son inhumation dans le caveau familial au cimetière de Quaregnon Espinette, sont célébrées le jeudi 30 juin 2011 en l’église Saint-Quentin de Quaregnon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article248875, notice DUFLOS Marcel Adelson Jules. [Belgique] par Francis Drugman. Notice complétée par Renée Dresse., version mise en ligne le 13 juin 2022, dernière modification le 26 mars 2024.

Par Francis Drugman. Notice complétée par Renée Dresse.

SOURCES : Papiers personnels de Francis Drugman − CARHOP, fonds Jean Neuville, dossier « Duflos Marcel », réponses au questionnaire d’enquête, 8 juin 1984.

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