Par André Balent
Né le 31 août 1906 à Chalabre (Aude), mort accidentellement le 22 juillet 1944 à Belvis (Aude) ; ouvrier ; résistant de l’Armée secrète (AS), maquis de Picaussel, commune de Puivert (Aude)
Espérance Folchet était le fils de Joseph, Luc Folchet, tailleur d’habits, et d’Anna, Jeanne, Marie Aussenac, son épouse, couturière au moment de son mariage en 1892. Il résidait dans sa petite ville natale, Chalabre. Ce petit centre industriel est situé dans le Quercorb, zone pré-pyrénéenne, au nord de l’agreste Pays de Sault où fut implanté le maquis de Picaussel. Il était un rugbyman, membre de l’équipe USC XV Chalabre. Il est aussi limitrophe du Pays d’Olmes (Ariège) dont les FTPF entretinrent des relations avec le maquis de Picaussel (Voir Bélesta et Vira).
Espérance Folchet participa à l’activité du maquis (AS) de Picaussel (Voir Jean Carbou), dans les Pyrénées audoises, dirigé par l’instituteur du hameau de Lescale (commune de Puivert), Lucien Maury alias « Frank » (1915-1988). Si le maquis prit position dans les hauteurs de Lescale en avril 1944, sa mise en place fut méticuleusement préparée par l’AS de la haute vallée de l’Aude, à partir de Quillan (Aude), nœud de communications et lieu de rassemblement (Voir Raoul de Volontat (1911-1944)). Espérance Folchet aurait théoriquement intégré l’AS puis son maquis de Picaussel à partir du 1er janvier 1944, date comptant pour le calcul de la validité de ses services dans la Résistance.
Il mourut, ainsi que son camarade Jean-Baptiste Calmet des suites d’un accident survenu au maquis, « en service commandé ». Les sources du Service historique de la Défense n’évoquent jamais l’accident. Le site MemorialGenWeb signale qu’il mourut « accidentellement », « en service commandé ». Les sources imprimées (Allaux, 1986 ; Maury, 1980, 1994) n’évoquent pas l’incident qui provoqua la mort de ces deux maquisards. Le troisième de ces livres et MemorialGenWeb indiquent seulement la date des deux décès. Celle donnée par Maury dans son livre posthume de 1994 (20 juillet 1944) ne coïncide pas avec celle des autres sources (22 juillet 1944).
Il y a deux dossiers non consultés, au SHD, à Caen (AVCC), cote AC 21 P 185364 et à Vincennes, cote GR 16 227036. Espérance Folchet fut homologué FFI et reçut la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur la plaque du mémorial du maquis de Picaussel à Puivert et sur le monument aux morts de Chalabre. La place centrale de cette petite ville (où se situe la mairie) porte le nom d’Espérance Folchet.
Un frère d’Espérance Folchet, Lucien, né le 8 janvier 1898 à Chalabre, ouvrier lui aussi, participa aux activités du maquis de Picaussel du 4 février 1944 jusqu’à la Libération.
Par André Balent
SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 227036, AVCC, Caen, AC 21 P 185264, n. c. — SHD, Vincennes, GR 19 P 11/11, maquis de Picaussel, liste nominative [non exhaustive] de ses membres. — Arch. Dép. Aude, RMM, Narbonne, 1918, mat 359, Folchet Lucien, frère d’Espérance, non consulté. — Julien Allaux, La 2e guerre mondiale dans l’Aude, Épinal, Éditions du Sapin d’Or, 1986, 255 p. [aucune mention d’Espérance Folchet dans cet ouvrage]. — Lucien Maury (dir.), La résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, comité d’Histoire de la Résistance du département de l’Aude, 1980, 439 p. [p. 223, simple mention comme membre du maquis de Picaussel]. — Lucien Maury, Picaussel, 1944-1994, Puivert, Amicale des anciens du maquis de Picaussel, 1994, 35 p. [p. 32]. — Sites Mémoire des hommes, Geneanet et MemorialGenWeb consultés le 13 juin 2022 ; Chalabre. Toute l’actualité de la commune consulté le 22 octobre 2022.