FLOCARD René, Georges, Félicien, Adrien

Par Gilles Morin, Pierre Schill

Né le 18 mai 1900 à Baissey (Haute-Marne), mort le 9 septembre 1978 à Eu (Seine-Maritime) ; instituteur, directeur d’école ; secrétaire de la fédération socialiste SFIO de la Moselle (1928-1940) ; résistant ; permanent national, délégué à la propagande du Parti socialiste SFIO après 1945.

Fils de Jean Flocard, industriel, et de Marie-Adrienne née Verney, René Flocard, marié le 4 avril 1923 à Hayange (Moselle) avec Berthe née Gier, remarié le 10 juin 1931 à Thionville (Moselle) avec Marthe née Kremer, était père de trois enfants. Élève à l’École normale d’instituteurs de Dijon (Côte-d’Or) de 1916 à 1919, il fut nommé à sa sortie de l’école instituteur en Moselle. Il enseigna les mathématiques et les sciences au cours complémentaire de Thionville, puis en 1931 fut muté à Metz et en 1936 fut nommé directeur d’école à Lunéville.

Flocard adhéra au Parti socialiste SFIO en 1925 et fut l’un de ceux qui reconstituèrent la fédération socialiste SFIO de la Moselle dont il fut secrétaire de 1928 à 1940. Contrairement à ce qui est indiqué dans sa biographie du DBMOF, il ne fut pas candidat de la SFIO aux élections législatives d’avril 1928 dans la circonscription de Metz II. Le candidat SFIO était Paul Féry*. En revanche, il fut candidat aux élections municipales des 5 et 12 mai 1929 à Thionville sur la « Liste de concentration républicaine » proche des socialistes. Il obtint 652 voix sur 2 415 suffrages exprimés pour 2 462 votants sur 3 126 électeurs inscrits. Au second tour il rassembla 530 voix sur 2 336 suffrages exprimés et ne fut pas élu. Candidat socialiste aux élections législatives de mai 1932 dans la circonscription de Metz II, il obtint 2 608 voix sur 15 076 suffrages exprimés pour 15 526 votants sur 19 033 électeurs inscrits. Le député sortant de droite Robert Sérot fut réélu dès le premier tour en obtenant 9 921 voix. Il était alors directeur de l’école de garçons d’Amnéville (Moselle).

René Flocard participa aux congrès nationaux du Parti socialiste de mai 1931 (Tours), mai-juin 1932 (Paris) et mai-juin 1936 (Paris) comme délégué de la fédération socialiste de la Moselle.

En janvier 1934, avec Victor Daum*, il anima plusieurs réunions organisées par la section messine de la Ligue française de l’enseignement. Elle venait d’être créée par la Ligue des droits de l’Homme, la SFIO, les partis radicaux et radicaux-socialistes et le Cercle Jean Macé de Strasbourg. Il défendait notamment l’introduction en Alsace et en Moselle des lois laïques en vigueur dans le reste de la France. Instituteur laïque, membre de la Ligue française de l’enseignement, il refusa, seul, de donner un enseignement religieux dans sa classe, puis, en mars 1937, fit appliquer comme directeur d’école la circulaire de Léon Blum permettant de donner un enseignement moral à la place de l’enseignement religieux aux enfants dispensés de cet enseignement par leurs parents.

Flocard participa à la manifestation des partis politiques, syndicats et organisations associatives de gauche le 14 juillet 1936 au monument aux morts 1914-1918 à Metz pour célébrer la victoire du Front populaire aux élections législatives. Candidat socialiste aux élections cantonales d’octobre 1937 dans le canton de Gorze, il obtint au premier tour 866 voix sur 2 812 suffrages exprimés pour 2 854 votants et 3 512 électeurs inscrits et fut battu par le conseiller sortant Charles Bertrand (URD, droite), réélu avec 1 571 voix. En mars 1938, dans une réunion publique à Metz, il se prononça pour l’ouverture de la frontière des Pyrénées en faveur de l’Espagne républicaine. Au conseil national du Parti socialiste SFIO de novembre 1938, il prit une position nettement antimunichoise, expliquant que Mein Kampf se réalisait point par point et que déjà la question de l’Alsace était posée. Pierre Bloch appuya son intervention.

Mobilisé comme lieutenant d’aviation, le 22 août 1939, Flocard fut affecté à un centre de renseignement et fut démobilisé à la fin du mois de juillet 1940. À sa demande, il fut mis à la disposition de l’Inspection académique de Constantine et, jusqu’en 1942, fut directeur de l’école du Champ de Mars à Bône, puis le gouvernement de Vichy le releva de ses fonctions à cette date. Il participa à la Résistance et, poursuivi par la police de Vichy, il rejoignit les forces britanniques et, pendant huit mois, servit en qualité d’officier de l’armée anglaise. Puis, en 1943, il contracta un engagement pour la durée de la guerre dans les Forces françaises libres. Fin 1943, il fut affecté au Commissariat de la guerre et de l’Air, comme chargé de mission, dans le cabinet civil de Le Troquer*, commissaire à la guerre du CFLN. En août 1944, il fut affecté à l’équipe spéciale d’Alsace-Lorraine pour reconstituer l’administration de l’arrondissement Metz-Campagne. Capitaine d’aviation, il débarqua d’Afrique du Nord à Paris dans les premiers jours de septembre 1944 puis rentra en Moselle libérée. Il fut alors détaché comme chargé de mission auprès du commissaire de la République. Il tenta d’obtenir d’Adrien Tixier* un poste de sous-préfet en Moselle, mais sans succès et fut envoyé à Metz pour aider le sous-préfet et reconstitua la fédération socialiste SFIO. Il fut démobilisé en mai 1946 seulement.

René Flocard se présenta aux élections municipales du 19 octobre 1947 à Metz sur la liste socialiste. Sur 22 746 suffrages exprimés, 23 566 votants et 33 741 électeurs inscrits, la liste de la SFIO obtint une moyenne de 1 207 voix contre 11 895 pour la liste du RPF menée par Raymond Mondon qui remporta les élections. La liste socialiste n’obtint aucun élu.

Flocard devint un des permanents du Parti socialiste SFIO, délégué du parti en décembre 1949, puis délégué général en 1950-1958. Par ailleurs, il faisait fonction de secrétaire du groupe socialiste à Strasbourg durant les sessions de l’Assemblée en 1953-1954. Il conservait des liens avec la fédération de la Moselle puisqu’il était membre du bureau fédéral en mars 1951. À la fin de l’année 1949, il anima une série de réunions de propagande dans le département de la Moselle. Il se présenta en deuxième position sur la liste socialiste SFIO dans la Haute-Saône aux élections législatives de juin 1951.

Retiré à Dijon (Côte-d’Or), il consacra des années à rassembler une abondante documentation sur l’histoire de la SFIO. Proposée par Guy Mollet aux Éditions Fayard, elle servit de base à la rédaction de l’ouvrage de Roger Quilliot*, La SFIO et l’exercice du pouvoir.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24893, notice FLOCARD René, Georges, Félicien, Adrien par Gilles Morin, Pierre Schill, version mise en ligne le 8 mars 2009, dernière modification le 24 mars 2013.

Par Gilles Morin, Pierre Schill

SOURCES : Arch. Nat., CAC, 20010216/94/2723/222-124. — Arch. Dép. Moselle, 301 M 80, 303 M 56, 77 et 155, 151 W 189, 1330 W 265, 24 Z 15 et 16. —Arch. OURS, dossiers Moselle, Hautes-Alpes, Rhône, Haute-Saône et Vendée.— E.-L. Baudon, Les Élections en Moselle, 1919-1956, Metz, 1956. — Comptes rendus officiels des congrès cités dans le Maitron (volume introductif 1914-1939). — Gérard Diwo, Le Communisme en Moselle (1925-1932) à travers les élections législatives d’avril 1928 et de mai 1932, mémoire de maîtrise d’histoire (sous la direction d’Alfred Wahl), Université de Metz, 1983. — Émile Reiland, « Les élections municipales à Metz depuis 1945 », Cahier du Cercle Jean Macé, n° 9, 1er trimestre 1983, p. 1-31. – Renseignements fournis par Ralph Konopnicki. — PS-SFIO, Rapports du XXXVe congrès national, Paris, Libairie populaire, 1938. — Bulletin Intérieur de la SFIO, n° 51. , section d’organisation, mai 1952. — Le Populaire, 4 octobre 1934. — Notice DBMOF. — Le Populaire de l’Est. — Renseignements communiqués par la mairie d’Amnéville. — État-civil de Baissey. — Note de Jacques Girault.

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