CAYET Henri, Roland

Par Dominique Tantin

Né le 21 mars 1922 à Paris, mort en action le 15 juillet 1944 à Saint-Merd-les-Oussines (Corrèze) ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans (FTP).

Stèle commémorative à Saint-Merd-les-Oussines (Corrèze), au lieu-dit Marcy
Stèle commémorative à Saint-Merd-les-Oussines (Corrèze), au lieu-dit Marcy
Crédit : MémorialGenWeb.

Henri Cayet rejoignit les maquisards de Corrèze au sein de la 238e compagnie FTP de Haute-Corrèze.
Le 15 juillet 1944, Henri Cayet (pseudonyme Henri) fut tué au combat au cours d’un accrochage avec la brigade Jesser à Saint-Merd-les-Oussines, au lieu-dit Marcy. Avec lui périrent deux autres maquisards, Pierre René Orluc et Henri Stein. Six maquisards capturés furent déportés. Les nazis incendièrent le village.
Henri Cayet obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit sur une stèle érigée sur le lieu du combat et sur le monument aux Morts de Bugeat (Corrèze).


Voici un récit des évènements par recoupement et synthèse de trois sources : le témoignage de Pin, lieutenant René, commandant de la 238e compagnie (Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, op. cit. p. 440) ; celui de Georges Orlianges, lieutenant responsable de la Cie FTPE 2364 depuis février 1943 et faisant partie des légaux de Saint-Merd-Les-Oussines (site Geneanet, fiche généalogique de Pierre Orluc) ainsi que la notice biographique d’Henri Stein dans le Maitron des Fusillés.


Le 15 juillet, étaient présents au camp de Marcy, à 2 km du bourg de Saint-Merd-les-Oussines, deux groupes de la 3e section et la section hors-rang moins sept hommes de ravitaillement, trois chauffeurs et trois hommes de corvée. L’effectif était de 45 hommes.
Vers 16h30, une jeune fille de Magimel vint au PC qui était sur la route de Saint-Merd-les-Oussines, au chemin dit du « Moulin des Oussines » où la stèle a été érigée, prévenir que des Allemands se trouvaient à Chavagnac et au Magimel et qu’ils y perquisitionnaient. Il s’agissait d’un détachement de la brigade Jesser venant de Meymac en direction de Millevaches. Sans doute à la suite d’une dénonciation, arrivés à la route de Chavanac, une partie de la colonne s’y rendit (il y a 1 km) et le reste se dirigea vers Millevaches, traversa le bourg et, continuant sa marche vers Aubusson, à 3 km, ils tournèrent à gauche, direction Peyrelevade et ensuite vers Marcy. Le camp fut mis en alerte et les gardes furent renforcées. Les habitants, prévenus, eurent le temps d’évacuer le village.
Vers 17 heures, cinq camionnettes semi-blindées, pouvant contenir 12 à 15 hommes, venant de la route de Millevaches, débouchèrent à 500 mètres du FM. Le tireur du 2e groupe attendit qu’elles arrivent à la hauteur des grenadiers masqués par un petit bois de pins, et ouvrit le feu à environ 100 mètres du premier véhicule qui fut touché. Son voisin, Pierre Orluc, fut tué par sa propre grenade. L’on ne se sait pas si, lancée, elle a heurté un arbre, ou si, la cuillère ne tenant pas très bien, elle a éclaté entre ses mains.
Les deuxième et troisième camions furent également attaqués et les grenadiers se replièrent. Les Allemands mirent en batterie fusils-mitrailleurs et canons de 20, et ouvrirent le feu. Le 2e groupe de FTP se replia sur Marcy. C’est alors qu’intervint le premier groupe qui se trouvait à droite vers la route de Saint-Merd-les-Oussines. Son tireur au FM, le sergent-chef Henri Cayet, fut mortellement blessé.
Les 45 hommes se replièrent en combattant vers une sapinière distante de 2 km, dans un terrain défavorable, à travers les champs de blé et les bruyères, en direction de Marcy. L’adjudant Henri Stein, dit Le Lorrain, en retrait face à l’ennemi, fut tué en tentant de rejoindre un autre groupe, alors qu’il traversait un champ de blé entre Marcy et Saint-Merd-les-Oussines. Sa tête aurait été écrasée à coups de talons. Le combat continua jusqu’à la tombée de la nuit.
À 19h30, au croisement de la route de Marcy et Millevaches- Saint-Merd-les-Oussines, quatre camions furent de nouveau attaqués par six hommes commandés par le sous-lieutenant Jeannot. Attaque à la grenade et au fusil. D’Artagnan et Jean Bart furent blessés et purent être évacués.
Vers 22h30, les Allemands commencèrent à incendier le hameau. Georges Orlianges écrit : « J’ai observé moi-même ce triste spectacle, étant sur la montagne dite de l’Arbre à 1 km à vol d’oiseau de Saint Merd, avec Orliange,Ovide et Pinlet, boucher au bourg de Saint Merd. […] le village brûle, une seule maison n’a pas été incendiée, celle de Madame Tournissoux Angélique, qui, malade et au lit, a été épargnée. »
Les habitants de Peyrelevade ont vu, alignés sur place, sur des brancards, les morts et blessés allemands.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249149, notice CAYET Henri, Roland par Dominique Tantin , version mise en ligne le 24 juin 2022, dernière modification le 24 juin 2022.

Par Dominique Tantin

Stèle commémorative à Saint-Merd-les-Oussines (Corrèze), au lieu-dit Marcy
Stèle commémorative à Saint-Merd-les-Oussines (Corrèze), au lieu-dit Marcy
Crédit : MémorialGenWeb.

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, AVCC, AC 21 P 40145 (nc). — FTPF : Mouvement FTPF de la Corrèze, GR 19 P 19/5, 29/135.— Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, Paris, Éditions Sociales, 1975, pp. 440 et 521. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Geneanet.

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