GAILLARD Benjamin, Alfred

Par Jacques Girault

Né le 27 septembre 1905 à Gassin (Var), mort à le 5 mai 1973 Cavalaire (Var) ; hôtelier ; militant socialiste SFIO du Var ; maire de Cavalaire (1936-1940, 1944-1973), conseiller général du canton de Saint-Tropez (1945-1949).

Fils d’hôteliers de nationalité suisse, Gaillard se maria à Cavalaire en juin 1927. Ancien entrepreneur de travaux il devint propriétaire du Grand Hôtel à Cavalaire. Sa sœur avait épousé le sénateur maire de Saint-Étienne, Durafour.

Benjamin Gaillard fut élu conseiller municipal le 30 juillet 1933. Il obtint 2 voix lors de la désignation du premier adjoint le 6 août et devint deuxième adjoint d’un conseil municipal à majorité de républicains-radicaux selon la préfecture.

Le 5 mai 1935, socialiste SFIO, Benjamin Gaillard fut réélu avec 94 voix sur 166 inscrits sur la liste d’ » intérêts publics, républicains et socialistes ». Il devint deuxième adjoint au maire le 11 mai. Après la démission du maire, Gaillard fut élu maire de la commune le 18 décembre 1936.

Benjamin Gaillard fut élu conseiller d’arrondissement du canton de Saint-Tropez (Var), le 17 octobre 1937 avec 768 voix sur 2 041 inscrits après avoir obtenu 419 voix le dimanche précédent. Il battait le candidat de droite de deux voix.

Mobilisé à la section d’infirmiers à Marseille, il fut détaché à Draguignan. La loi du 17 juillet 1940 interdisait l’exercice de toutes fonctions publiques aux fils d’étrangers. Aussi, démissionna-t-il de ses fonctions, le 4 septembre 1940. La droite locale l’attaquait alors vivement. Il fut arrêté par les Italiens, le 11 juillet 1943.

Le comité fédéral de la SFIO, le 4 décembre 1944, le maintint dans toutes ses fonctions « avec félicitations » pour son activité de résistance. Réinstallé à la Libération comme président de la délégation municipale à partir du 19 septembre 1944, Gaillard fut réélu maire le 29 avril 1945, le 19 octobre 1947, le 9 octobre 1949 et le 26 avril 1953. Redevenu conseiller municipal en mars 1959, il retrouva son fauteuil de maire, le 21 mars en 1965 et le 28 mars 1971. Il œuvra pour la suppression du chemin de fer de Provence permettant ainsi de créer une grande place au centre de la ville et la Promenade du bord de mer. Il dota la commune d’un réseau d’égout et de distribution de l’eau sans pression.

Benjamin Gaillard s’était remarié à Cavalaire en avril 1947.

Candidat au conseil général avec l’étiquette du MLN ou UDSR selon les sources (il était membre de la direction départementale du MLN en septembre 1945), il obtint 1 393 voix au premier tour, les renseignements généraux lui donnaient « peu de chances » d’être élu. Il battit le candidat communiste au deuxième tour, le 30 septembre 1945 avec 1 918 voix sur 4 672 inscrits. Le 29 octobre 1945, élu secrétaire du conseil général, il siégeait aux commissions des Finances, des Affaires économiques et du ravitaillement (dont il était secrétaire), des transports, des œuvres de Sécurité sociale, des habitations à bon marché et des sinistrés. En outre, il fit partie du conseil d’administration de l’office public des habitations à bon marché, des commissions des bourses scolaires, des incendies, de la chasse, de la commission départementale d’urbanisme, de la commission de réforme des chemins de fer d’intérêt local et des tramways, de la commission tripartite des salaires du personnel secondaire des établissements hospitaliers, du syndicat des communes du littoral.

En 1948, Benjamin Gaillard ne figurait plus dans la commission des Finances, mais dans la deuxième commission (Travaux publics, bâtiments départementaux, vicinalité). Il était le secrétaire de la commission des transports et faisait partie de la commission de l’électrification des campagnes.

Benjamin Gaillard, candidat non soutenu par la Fédération socialiste, obtint, le 30 mars 1949, 1 147 voix sur 4 861 inscrits. Il fut à nouveau battu en 1955 et en juin 1961 (au premier tour, il obtint 562 voix sur 3 787 suffrages exprimés) et en septembre 1967. Le 24, il obtenait 1 152 voix sur 7 678 inscrits. Il fut battu au deuxième tour avec 2 378 voix.

Benjamin Gaillard entra souvent en conflit avec son Parti sans qu’on en saisisse toujours les raisons. Ainsi par exemple, le 24 décembre 1948, il annonçait qu’il ne reprendrait pas sa carte en 1949. Les difficultés allaient en s’accroissant. Le Parti ne lui donna pas son investiture lors de l’élection centrale et soutint Fabre, le maire de Saint-Tropez, non socialiste. Délégué par sa section au congrès fédéral SFIO, le 10 juillet 1949, il ne put intervenir pour défendre ses positions et celles de sa section. Il annonça alors sa démission de maire et de conseiller municipal. Il fut réélu contre l’avis de la Fédération.

Un autre nouveau conflit eut lieu en 1955. La fédération SFIO tendait à lui donner son investiture. Il eut à nouveau à mettre celle-ci « en accusation ». Il écrivait alors à Jean Charlot* secrétaire fédéral : « Je ne me suis livré à aucune attaque personnelle contre le secrétaire fédéral mais contre tout le Bureau fédéral et tout le comité fédéral. » Il était toujours secrétaire de la section socialiste SFIO en 1958.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24916, notice GAILLARD Benjamin, Alfred par Jacques Girault, version mise en ligne le 9 mars 2009, dernière modification le 9 mars 2009.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 3 52, 2 M 6 24, 2 M 7 32 1, 2 M 7 35 2, 2 M 7 35 4, 4 M 59 3 ; 18 M 37, 18 M 89. — Arch. J. Charlot (CRHMSS). — Presse locale. — Renseignements fournis par Jocelyne George et J.-M. Guillon et la mairie de Cavalaire.

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