BRASIER Amélie, Élisa née CAMPICHE

Par Jean-Luc Marquer

Née le 29 novembre 1878 à Genève (Suisse), massacrée le 26 août 1944 à Saint-Péray (Ardèche) ; couturière ; victime civile.

Amélie, Élisa Campiche était la fille d’Émile, Louis, Barthélémy Campiche, graveur, et de Marie, Céline Nicoud, son épouse.
À sa naissance, la famille habitait à Genève (Suisse). Amélie était la plus jeune de trois enfants vivants. Son père mourut alors qu’elle n’avait que 11 ans.
Elle épousa Casimir, Auguste Brasier, douanier en retraite âgé de 71 ans en 1946 lorsqu’il témoigna pour le Mémorial de l’oppression.
En 1944, le couple habitait 28 avenue de la Gare à Saint-Péray (Ardèche).
« Le 26 août 1944 je me trouvais à mon domicile en compagnie de ma femme. Vers 18 heures une colonne allemande est arrivée venant de la direction de Nîmes. Cette colonne s’est arrêtée à l’entrée de Saint-Péray, l’avant-garde est venue mettre ses mitrailleuses en batterie à quatre-vingts mètres environ de mon habitation. Pendant un quart d’heure environ les Allemands ont tiré de nombreuses rafales dans presque toutes les directions, croyant qu’il y avait des terroristes cachés dans le pays. À ce moment-là, j’étais dans ma cuisine située au premier étage, toujours en compagnie de ma femme. La fenêtre était ouverte mais les volets étaient clos. Cette fenêtre donne sur un des emplacements où étaient des mitrailleuses. Plusieurs Allemands sont venus dans l’intention de fouiller la maison. Pendant que je descendais leur ouvrir, ceux placés à la mitrailleuse ont tiré une rafale dans mes volets. Deux balles sont entrées dans la cuisine et l’une d’elle, après avoir ricoché, a atteint ma femme au milieu du dos. Blessée grièvement, ma femme a appelé au secours. Je suis remonté accompagné des Allemands. Je leur ai montré ma femme étendue sur le parquet, ils m’ont répondu : « C’est la guerre ». Ils m’ont dit ensuite que j’aurais dû ouvrir mes volets et ils les ont ouverts eux-mêmes.
Ma femme qui avec la colonne vertébrale cassée, le foie et la vessie perforés est décédée le lendemain à 8 heures.
 »
Transportée chez le Docteur Bouvat, maire de la commune, qui avait transformé son domicile en hôpital pour les civils, Amélie Brasier y mourut.
Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Péray (Ardèche).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249168, notice BRASIER Amélie, Élisa née CAMPICHE par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 25 juin 2022, dernière modification le 25 juin 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 318550 (nc). — Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 216. — Mémoire des hommes. — Geneanet.

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