MAGENDIE Maurice, François, Joseph

Par Jean-Luc Marquer

Né le 22 février 1884 à Béziers (Hérault), massacré le 29 juin 1944 à Saint-Vincent-de-Durfort (Ardèche) ; professeur de faculté, homme de lettres ; victime civile.

Maurice, François, Joseph Magendie était le fils de Pierre, François, Abdon Magendie, directeur de l’École Normale de Foix (Ariège), et de Hortense, Joséphine, Julie, Albanie Yeche, son épouse.
Il naquit au domicile de son grand-père maternel, la famille habitant habituellement à Foix.
Le recensement militaire fut effectué à Chartres (Eure-et-Loir) où résidaient alors ses parents alors qu’il était étudiant à Paris Ve arr. (Seine, Paris).
Il fut exempté pour "Choroïdite".
Rappelé sous les drapeaux, il fut classé service auxiliaire pour "faiblesse sans tare" et bénéficia de sursis d’incorporation pour continuer à enseigner au lycée de Toulon (Var). Il fut incorporé au 1er régiment du Génie le 13 juin 1915, puis passa au 8e régiment d’infanterie coloniale le 23 novembre 1915.
Classé inapte définitif à la zone des armées le 7 septembre 1917 pour myopie, il fut définitivement réformé le 23 avril 1918 après un bref passage à la 15e section des secrétaires d’état-major. Il se retira alors à Toulon et reprit l’enseignement des lettres.
Docteur es lettres, auteur de deux thèses soutenues à Paris en 1925 : La politesse mondaine et les théories de l’honnêteté, en France au XVIIe siècle, de 1600 à 1660 et L’Honneste Homme ou l’Art de plaire à la Cour, en 1925, il publia plusieurs ouvrages relatifs à « L’Astrée » d’Honoré d’Urfé, dont il était un spécialiste reconnu.
En 1932, il était professeur de Lycée à Paris et habitait 1 rue Vauquelin dans le Ve arrondissement.
En 1936 il était maître de conférences à la faculté de Lettres de Strasbourg (Bas-Rhin) et fut nommé professeur sans chaire à partir du 1er janvier 1937 dans cette même faculté.
En 1939, l’Université de Strasbourg se replia à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
En juin 1944, Maurice Magendie et son épouse Marguerite Chazal habitaient à Saint-Vincent-de-Durfort (Ardèche), dans une maison située quartier du Chambon-de-Bavas.
Le 29 juin 1944, les Allemands attaquèrent le quartier et les époux Magendie se réfugièrent dans la cave d’un de leurs voisins. Vers 15 heures, le quartier était occupé et une voisine affolée convainquit Maurice Magendie d’aller parler aux Allemands puisqu’il parlait leur langue.
Il quitta alors la cave emportant avec lui une mallette contenant de l’argent et des bijoux.
Une première fois, Marguerite Magendie voulut sortir mais elle fut mise en joue par les soldats allemands et retourna se réfugier dans la cave.
Lorsqu’elle put sortir, elle se rendit dans sa maison et constata qu’elle avait été pillée. Puis elle découvrit son mari, agonisant, qui avait été horriblement torturé. Il mourut quelques minutes après.
Maurice Magendie fut enterré par les voisins dans la propriété.
Il obtint la mention « Mort pour la France ».
Son nom figure sur la plaque commémorative servant de Monument aux morts à Saint-Vincent-de-Durfort (Ardèche), à Paris, Panthéon, sur la liste des écrivains morts pour la France entre 1939-1945 et sur la plaque commémorative 1939-1945 de l’Université de Strasbourg (Bas-Rhin).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249180, notice MAGENDIE Maurice, François, Joseph par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 25 juin 2022, dernière modification le 25 juin 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 372767 (nc). — Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 222. — Arch. Dép. Eure-et-Loir, RMM, Chartres 1904, mat. 1007. — Mémoire des hommes. — Geneanet. — Wikipedia (en allemand) — État civil, acte de naissance n°165.

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