STEPHAN Jean, Gérard

Par Annie Pennetier, Michel Thébault

Né le 18 février 1912 à Paris IIIe arr. (Seine), guillotiné après condamnation à mort le 31 août 1943 à Cologne (Allemagne) ; électricien, ingénieur TCRP ; résistant de l’Armée des volontaires.

Jean Stephan était le fils de Charles, Henri Stephan publiciste âgé de 32 ans et de Louise, Victorine Cayla âgée de 24 ans domiciliés 61 boulevard Beaumarchais. Après sa scolarité primaire, il fut scolarisé de 1924 à 1930 à l’école Jean-Baptiste-Say. Titulaire du Brevet supérieur BEPS, il suivit ensuite les cours des Arts et Métiers et obtint le diplôme d’ ingénieur mécanicien-électricien de l’École des Travaux Publics (ETP). Il fit son service militaire (classe 1932) à Fontainebleau dans l’artillerie, suivit le peloton des officiers dans l’artillerie légère et fut promu en octobre 1934 maréchal des logis. Revenu à la vie civile il fut employé dans l‘entreprise Jeumont à La Plaine-Saint-Denis (Seine, aujourd’hui Seine-Saint-Denis) de 1935 à 1937. Il se maria le 21 décembre 1935 à la mairie du XIIIe. arrondissement de Paris avec Paulette, Marie, Renée Thomas (née le 21 décembre 1912 à Crépy-en-Valois, Oise) institutrice. Ils eurent une fille Nicole née le 30 décembre 1937 à Paris (XIVe arr.). La même année 1937 il fut recruté comme ingénieur par la CMP (Compagnie du chemin de fer Métropolitain de Paris) ; il était au début 1942 chef de secteur de la Porte d’Ivry à la CMP qui gérait également depuis août 1941 l’exploitation du réseau d’autobus. Il fut mobilisé le 1er septembre 1939 au 37e RALD comme maréchal des logis, suivit les cours de l’école militaire d’artillerie de Poitiers de février à avril 1940 et fut nommé aspirant en avril 1940. Il fut alors affecté au 158e Régiment d’Artillerie de Position dans les Alpes où son régiment combattit sur le front des Alpes lors de l’offensive italienne de juin 1940. Il fut démobilisé le 17 août 1940 à Saint-Raphaêl après la dissolution de son régiment la veille.
 
Ayant repris son emploi à Paris, il s’engagea en novembre 1940 dans l’Armée des Volontaires, un réseau de résistance créé à Paris début octobre et qui s’étendit progressivement à tout le nord de la France. L’activité consista d’abord en aide aux prisonniers évadés en leur fournissant de faux papiers et en les aidant à gagner la zone libre. Au cours de ce même automne 1940, les membres du réseau entreprirent de diffuser un journal Pantagruel journal clandestin de Raymond Deiss. Ils commencèrent également immédiatement un travail de recrutement, dans les milieux de l’Action française, des Scouts de France, et des combattants de 39 - 40. Cependant dans le courant de l’année 1941 à Paris et en province, l’Abwehr, le service de contre- espionnage allemand, réussit à pénétrer l’organisation. A partir du 9 octobre 1941 eut lieu particulièrement dans la zone Nord occupée, une opération coordonnée d’arrestations ayant pour nom de code « Fall Porto ». Cette opération s’inscrivait dans la politique répressive menée après l’attaque contre l’Union soviétique le 22 juin 1941 et visait principalement les groupes de résistants en liaison avec Londres. La plupart des principaux dirigeants parisiens de l’Armée des Volontaires furent arrêtés en janvier 1942, Jean Stephan dans les premiers le 16 janvier 1942. Il fut déporté parmi 45 membres de l’Armée des Volontaires classés "NN" par le transport parti de Paris, gare de l’Est pour Trèves le 9 octobre 1942, prison de Wittlich, puis celles de Rheinbach, et Klingelpütz à Cologne (Köln). Les 27 et 28 mai 1943 les membres de l’Action des Volontaires furent jugés par le 2e sénat du Volksgerichtshof siègeant à Trèves. Jean Stephan fit partie du groupe des condamnés à mort du 28 mai. Les condamnés à mort furent transférés à la prison de Rheinbach, puis les exécutions par guillotine eurent lieu à la prison de Klingelpütz à Cologne. Le groupe dont faisaient partie Jean Stephan, Roger Cadin, André Bergez, André Guilbaud, Georges Iagello, Gustave Silberberg, Armand Bigose, Léon Perrod, et Armand Piret fut guillotiné le 31 août 1943. Jean Stephan fut inhumé au cimetière ouest de Cologne tombe 431.
 
Il obtint la mention « Mort pour la France » apposée sur son acte de décès et le titre de "Déporté et interné résistant" attribué en 1950 et fut homologué au grade de sous-lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC). Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 31 mars 1947. Il obtint la mention « Mort en déportation » par arrêté du 27 février 2006. Son nom figure sur la plaque commémorative de la SNCF en gare de Paris-Lyon, à Paris (XIIe arr.)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249242, notice STEPHAN Jean, Gérard par Annie Pennetier, Michel Thébault, version mise en ligne le 6 juillet 2022, dernière modification le 7 juillet 2022.

Par Annie Pennetier, Michel Thébault

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16P 556953. — SHD AVCC, Caen, AC 21P 540937 (nc). — Arch. Dép. Paris (état civil). — Site internet de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable