GILOUX René, Denis

Par Alain Dalançon

Né le 10 juin 1929 à Maisons-Alfort (Seine/Val-de-Marne), mort le 28 décembre 2013 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ; instituteur puis PEGC ; militant syndicaliste du SNI, du SNI-PEGC (FEN), du SNUipp et de la FSU ; militant communiste, journaliste à Révolution.

Fils de Paul Giloux, ouvrier imprimeur, et d’Yvonne Pétinet, cartonnière, René Giloux fut orphelin de sa mère de bonne heure et élevé pour une grande part par ses grands-parents maternels. Son père, ancien combattant de la Guerre 1914-1918, croix de guerre, était un militant communiste, élu conseiller municipal de Maisons-Alfort en 1935 ; déchu de son mandat en 1940, il fut interné à Fontevrault durant l’Occupation. À la Libération, il revint au conseil municipal dans la délégation spéciale mise en place, en attendant les élections d’avril 1945.

René Giloux fut élève-maître à l’École normale d’instituteurs d’Auteuil de 1945 à 1947. Il adhéra au Syndicat national des instituteurs et au Parti communiste français en 1946. Il participa à la grève des instituteurs en 1947 (voir son témoignage dans la thèse de Robert Hirsch).

Au moment de la scission de la CGT et du débat qui suivit au début de l’année 1948 sur l’affiliation du SNI et de la FEN, il défendit le maintien à la CGT et choisit la double appartenance au SNI autonome et à la FEN-CGT. Avec Daniel Renard, il y fut un des principaux animateurs de la commission fédérale de la jeunesse entre 1948 et 1953, et un des rédacteurs des bulletins Normaliens et Jeunes enseignants.

En 1951, il participa au 3e festival mondial de la jeunesse et des étudiants pour la Paix à Berlin. En 1954, il renonça à la double affiliation syndicale, conformément à la recommandation du bureau politique du Parti communiste.

Après avoir été instituteur à l’école Victor Hugo à Aubervilliers à partir de 1949, puis à Drancy, il devint PEGC section III (mathématiques-sciences physiques) à Bobigny au collège République, et termina sa carrière professionnelle en 1984.

René Giloux milita toujours au SNI puis au SNI-PEGC dont il fut secrétaire académique des Pegc et élu à la CAPA de l’académie de Créteil de 1972 à 1984. Après 1984, il s’occupa activement de la question des retraites. Il exerça des responsabilités tant au niveau départemental que national dans les commissions du SNUipp, de la FSU, ainsi qu’à la FGR-FP. Il attachait beaucoup d’importance à rappeler « qu’actifs et retraités sont dans la même galère, que les effets des politiques libérales et les pressions du MEDEF pèsent sur le pouvoir d’achat de l’ensemble des salariés et des pensionnés » et que « s’attaquer au pouvoir d’achat des salariés et des actifs et retraités, c’est s’attaquer à l’emploi et à l’économie ».

Il mit la qualité de sa plume au service de la revue syndicale Unité et Action dans les années qui suivirent sa prise de retraite, et surtout de l’hebdomadaire communiste Révolution, de 1984 à 1994. Il quitta le PCF au début des années 2000, tout en se considérant toujours comme communiste.

René Giloux compta parmi celles et ceux qui participèrent à la création et au développement du courant de pensée « Unité et Action », dans la FEN puis la FSU. Il fut un syndicaliste enseignant apprécié pour sa compétence et son sérieux. Le titre de son témoignage, « Sous le sceau de la quête du sens », dans un ouvrage collectif publié par le CRDP de Créteil en 2003, résumait bien le but qu’il recherchait lors de son entrée dans le métier d’enseignant et auquel il resta fidèle. Il témoigna également dans Enseigner et après ?, publié en 2002 par l’Institut de recherches de la FSU.

Ses obsèques eurent lieu le 2 janvier 2014 au crématorium des Joncherolles à Villetaneuse. Un hommage lui fut rendu le 8 janvier à Bobigny, à l’initiative de ses amis syndicalistes de la FSU. L’Humanité, dans son carnet du 13 février 2014, lui rendit également hommage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249247, notice GILOUX René, Denis par Alain Dalançon, version mise en ligne le 28 juin 2022, dernière modification le 21 août 2022.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Nécrologie dans le bulletin de la FSU 93 par Danielle Béné et Yves Peschet. — Robert Hirsch La grève des instituteurs et institutrices de la Seine de 1947, thèse Paris 13, 2003, éditée chez Syllpese, 2010. — Revue Unité et Action,Révolution. — Enseigner et après ? Des retraités de l’éducation, de la recherche et de la culture s’expriment, Nouveaux Regards, Syllepse, 2002 ; Je me souviens… de mes débuts d’enseignant, recueil de témoignages (1947-1992, coord. Annie Burger-Roussenac, préface de Mona Ozouf, CDRP Créteil, 2003. — Regards 2014, l’Humanité, 13 février 2014. — Témoignages de militants du SNI et du courant Unité et Action.

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